EVIL DEAD TRAP (死霊の罠) de Ikeda Toshiharu (1988)

EVIL DEAD TRAP

Titre original : Shiryo no Wana – 死霊の罠
1988 – Japon
Genre : Giallo
Durée : 1h42
Réalisation : Ikeda Toshiharu
Musique : Kira Tomohiko
Scénario : Ishii Takashi

Avec Ono Miyuko, Katsuragi Aya, Kobayashi Hitomi, Nakagawa Eriko et Abe Masahiko

Synopsis: Une équipe de télévision se rend dans une usine désaffectée dans laquelle aurait été tourné un snuff movie, mais bientôt le piège se referme sur eux.

Evil dead trap (titre américain) n’a rien à voir avec la série des Evil dead. Et autant dire que la surprise est grande pour qui découvre le film, puis rien ne laisse présager ce que l’on va voir. Tourné il y a déjà plus de 20 ans, le cinéma asiatique nous a surtout habitué à des œuvres extrêmes ou des films de fantômes, avec des filles aux cheveux noirs et longs. Mais ici, rien de tout ça. Le film se révèle plutôt être un hommage aux giallo Italien de la bonne époque. Et tout à été fait pour que le spectateur se sente en territoire connu. Eclairage, meurtres brutaux, répétitivité de la musique, filles tuées, tueur. L’hommage est d’autant plus plaisant à regarder qu’il est emballé avec un réel talent dans tous les domaines, et un respect total du genre, que ce soit dans ses bons points, comme dans ses mauvais points. Le film commence, comme tout bon film de genre, sur les chapeaux de roues, avec un meurtre très brutal, puis préfère s’axer sur ses personnages, qui vont mener l’enquête sur le meurtre. Les personnages sont donc principalement féminins, giallo oblige, et se sont des journalistes. Le tueur, très sadique, a envoyé la vidéo du meurtre à l’une des reporters, tenant une émission pour insomniaques.

Dès l’apparition du titre, le spectateur connaisseur va jubiler en entendant la musique, puis en voyant le meurtre. Toutes les règles sont respectées, on se croirait vraiment dans un Argento, mais japonais. La musique, répétitive, au synthétiseur, est assez obsédante, et marque les esprits à coup sur. Les meurtres sont toujours très inventifs, et sont montrés de manière très brutale, et la caméra ose s’attarder dessus, comme à la bonne époque. Ce qui n’est pas un mal, vu la qualité des différents effets et l’ingéniosité des meurtres, certains marquants, comme cette femme se faisant transpercer par différents bouts métalliques sortant du sol et des murs. Le sadisme va s’accroître rapidement au fur et à mesure du métrage, qui se permettra d’ajouter une dose de sexe entre les différents personnages. D’autres personnages feront leur apparition en court de métrage, mais autant le dire, ils ne serviront pas à grand-chose. Mais la plupart des personnages principaux sont suffisamment développés pour que l’on s’y intéresse, ce qui fait la force des meurtres, comme dans les meilleurs films de genre. Le nombre de personnages va vite diminuer, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que le strict minimum nécessaire à l’enquête.

C’est malheureusement dans sa dernière partie que le film montrera ses plus grandes faiblesses, tout en respectant les codes du genre. Les explications finales, avec bien entendu, la découverte du tueur, peuvent laisser à désirer, mais on pourrait dire également que c’est le cas de plusieurs giallo depuis pas mal de temps (Opéra, Trauma, ou encore récemment Card player). C’est dans sa dernière partie que le film tentera de se démarquer des autres films du genre, un peu comme l’avait fait Argento avec notamment Phenomena, en tentant de mélanger giallo et fantastique. La sauce à malheureusement un peu de mal à prendre, et c’est vraiment dommage. Mais la qualité de l’entreprise et le sérieux général limitent grandement la casse, pour le plus grand plaisir des amateurs. Le changement brutal de style et de genre surprend, mais n’est aucunement ridicule. On préférera garder à l’esprit la majeure partie du métrage, ce qui précédait, et se dire que l’on a vu une petite perle, preuve qu’il n’y a pas que les Italiens pour faire des giallo. Malheureusement, le film reste trop peu connus, sauf au japon, où il aura l’honneur d’avoir deux suites, n’ayant plus rien à voir avec le sujet principal, et surtout, moins réussies. Evil dead trap comporte donc tout ce qu’il faut : des meurtres sanglants sadiques et contemplatifs, un rythme assez lent pour développer ses personnages, mais hypnotisant, une superbe mise en scène, un tueur dans les règles de l’art, et une musique qui n’a rien à envier aux compositions des Goblin !

Les plus
Un superbe hommage
Les meurtres inventifs et gore
Sacré ambiance
La musique
Les moins
Le final un poil en dessous du reste

En bref : Réussite incontestable, véritable hommage au genre purement italien, le film est emballé avec sérieux et talent, on passe un excellent moment.

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