Titre original : Lo Squartatore di New York
1982 – Italie
Genre : Giallo
Durée : 1h25
Réalisation : Lucio Fulci
Musique : Francesco De Masi
Scénario : Lucio Fulci et Dardano Sacchetti
Avec Jack Hedley, Almanta Keller, Howard Ross et Alexandra Delli Colli
Synopsis: New York est en état de choc. Une vague de crimes abominables s’est abattue sur la ville. Des jeunes femmes sont retrouvées mortes et mutilées. Le policier Fred Williams, chargé de la douloureuse enquête, est bientôt contacté au téléphone par un homme parlant avec une voix de canard, et prétendant être l’assassin. Une voix qui défie Williams de la retrouver. Alors que tout va être mis en place pour arrêter l’immonde maniaque, les crimes les plus atroces vont se succéder.
Tourné la même année que La Malédiction du Pharaon (Manhattan Baby), L’éventreur de New York est considéré comme beaucoup comme le dernier bon film de Fulci. Pour cause, après avoir tourné ces deux films, il se tourna vers d’autres genres cinématographiques, tel l’héroic fantasy, avant de revenir en fin de carrière avec des films d’horreur très moyen et plutôt gentils comparés à ce qu’il a pu nous offrir de L’Enfer des zombies à l’Eventreur de New York. Décidant de mettre de côté les histoires de zombies qui ont pourtant fait sa gloire dans le milieu du cinéma de genre, Fulci se tourne en 1982 vers un film fantastique et un giallo, ce genre typique du cinéma Italien, auquel Dario Argento reviendra la même année avec son excellent Ténèbres. Fulci lui même s’était déjà essayé à cet exercice quelques années plus tôt avec son giallo mâtiné de fantastique qu’était L’emmurée vivante. Il y revient ici. Fulci va donc mettre dans son film tous les ingrédients propres au genre, c’est à dire un tueur ganté, des meurtres sanglants et même des éclairages propres au genre, notamment lors d’une scène à la lumière rouge et verte, faisant penser au cinéma d’Argento.
Fulci ajoutera à tous ces éléments importants une dose assez énorme de sexe, très importante dans cette oeuvre, se déroulant dans les quartiers chauds de New York, le tueur punissant les jeunes femmes prenant du plaisir de leur corps. Fulci ne se gênera pas non plus pour décrire la vie sexuelle de ces personnages, le flic couchant avec une prostituée, le psy homosexuel. Bref, le film baigne dans une ambiance assez malsaine et étrange, d’autant plus que les meurtres sont très sanglants et visent où ça fait mal. Coupage de seins, femme éventrée du vagin jusqu’en haut de la cage thoracique, bouteille enfoncée dans le vagin. L’oeuvre est donc malsaine, sexuelle, et sanglante. Le mélange gore et sexe est assez original et parvient sans difficultés à l’effet désiré : le dégoût. Rien n’est laissé au hasard, tout est crade. La scène se déroulant dans un cinéma, où en fait, les acteurs sont sur scène, juste devant les spectateurs, en train de s’adonner aux joies du sexe est un exemple flagrant montrant la décadence de la ville, qui sera suivit bien entendu d’un meurtre. Le film baigne dans cette atmosphère, et ce n’est pas le tueur en lui-même qui fera redescendre le tout. Affublé d’une voix de canard pour le moins étrange, l’effet aurait pu être ridicule, et pourtant, elle donne un cachet supplémentaire au film.
Alors d’où vient le problème de L’éventreur de New York ? Et bien pour un giallo, il n’y a aucune tension, aucun suspense, et certaines victimes ont tendances à rester à ne rien faire, alors qu’il y a le tueur devant elles. Ce genre de détails énervent par moment, mais ne font en aucun cas baisser l’attention du spectateur, qui restera devant le film les yeux grands ouverts. Les meurtres sont parmi les plus brutaux et cruels de la carrière de Fulci, et pour une fois, tous les personnages et donc les différentes voies prises par le scénario ont un but, un sens, et une utilité. Cela fait de l’éventreur de New York un film très agréable ( ??!!) à regarder, très cruel et beau visuellement, d’une noirceur à toute épreuve.
Les plus
Des meurtres très brutaux
Très noir
Les moins
Pas de suspense
Quelques soucis typiquement italiens
En bref : Une œuvre très sombre, des personnages intéressants, une ambiance prenante, le film s’en sort haut la main comme étant la dernière œuvre majeure de Lucio Fulci.