GHOST IN THE MACHINE de Rachel Talalay (1993)

GHOST IN THE MACHINE

1993 – Etats Unis
Genre : Slasher
Durée : 1h35
Réalisation : Rachel Talalay
Musique : Graeme Revell
Scénario : William Davies et William Osborne

Avec Karen Allen, Chris Mulkey, Ted Marcoux et Jessica Walter

Synopsis: Karl Hochman travaille dans un magasin d’informatique. Il est aussi le redoutable serial-killer qui utilise des carnets d’adresses pour assassiner des familles entières. Le jour où Karl se tue dans un accident de voiture, son âme se retrouve piégée dans un circuit informatique, lui permettant ainsi de mener une seconde vie à l’intérieur même des réseaux informatiques. Après avoir réussi à obtenir le carnet d’adresse de Terry Monroe, Karl se met en tête d’assassiner toutes ces personnes dans l’ordre des adresses mentionnées sur le carnet, à commencer par des proches de Terry, qui vit seule chez elle avec son fils Josh.

Rachel Talalay est une réalisatrice que les fans du cinéma de genre ne portent pas dans leur cœur. La raison est simple : le sixième épisode des aventures de Freddy Krueger, sans doute le pire de tous les opus, où Freddy devenait un simple guignol même pas drôle dans une histoire vue et revue. Deux ans après, la réalisatrice revient avec ce Ghost in the machine, histoire d’un tueur qui se retrouve dans les réseaux informatiques après sa mort, et qui décide de continuer son carnage. Cela n’a rien d’étonnant, puisque dans le milieu des années 90, les films basés sur la réalité virtuelle et l’informatique étaient très nombreux. Pour preuve, à la même période, nous avions droit au film Le cobaye, qui avait beaucoup fait parler de lui à l’époque alors qu’au final, c’était un film chiant et bancal. Ghost in the machine ne fera pas non plus dans l’originalité, puisque tout le métrage est prévisible et les mises à morts répétitives, mais parvient tout de même à rester sympathique car à une agréable mise en scène et un jeu d’acteur plutôt convaincant. Pour autant, le film ne restera pas gravé dans les mémoires, il ne fait pas peur, n’innove pas vraiment. Il s’en dégage pourtant quelque chose dés le départ, du vivant du tueur. Le film nous le présente rapidement, travaillant dans une boutique d’informatique, récupérant les carnets d’adresses des clients pour trouver ses prochaines victimes, massacrant des familles entières depuis environ trois ans. Furtivement, la caméra de Talalay nous montre son dernier méfait, et une chose est sure, il ne fait pas dans la dentelle. Après avoir quitté son travail ou il repère sa prochaine proie, Terry, et son jeune fils Josh, Karl le tueur est victime d’un accident de la route, qu’il aura bien cherché. A l’hôpital, un problème électrique causera sa mort lors d’un scanner du cerveau, et l’esprit de Karl va se retrouver dans tout le réseau informatique, pouvant circuler ou bon lui semble. Il va reprendre son travail de tueur en série grâce au carnet d’adresse de sa proie mémorisé dans le réseau.

Le jeu du chat et de la souris va pouvoir commencer entre le tueur naviguant dans tout réseau informatique et électrique et Terry, ne se doutant au départ de rien. Là où le film va pouvoir s’avérer astucieux, c’est que la plupart des éléments qui nous entourent fonctionnent avec du courant, et que le tueur vit à l’intérieur. Four, lave vaisselle, ordinateur, feu rouge dans la rue, téléphone, lumière, tout ce qui nous entoure dans la vie de tous les jours (encore plus maintenant qu’à l’époque) fonctionne grâce à de l’énergie, qui peut abriter le tueur. Celui ci a donc toujours une longueur d’avance sur les personnages, pouvant repérer sa victime grâce à un coup de téléphone ou l’utilisation d’une carte bleue. Malheureusement, passé ce postulat de base alléchant, le film n’ajoute aucune originalité à son histoire pour relever le niveau, que ce soit dans les situations, dans les meurtres ou dans les personnages. Ainsi, aucune surprise, nous avons Terry la mère de famille célibataire, son jeune fils rebelle et fan de jeux vidéos, et cette équipe sera complétée par l’arrivée de Bram Walker, ex pirate informatique, joué par Chris Mulkey, bien connu pour avoir joué dans pas mal de séries télévisées, donc la série culte Twin Peaks, mais aussi dans des films tels Cloverfield, D-War ou Broken Arrow. Ici, les acteurs s’en sortent plutôt bien, malgré certains des personnages devenant rapidement énervant (Josh dans ses réactions d’enfant rebelle ou la baby-sitter blonde qui montre son soutien gorge). Rien de bien folichon, mais il faut avouer que quand le tueur se mettra à frapper, malgré une scène bien sanglante et appréciable, le film ne sort toujours pas de l’ordinaire, et pire, devient répétitif. La même technique sera utilisée à répétition.

Ainsi, en général, le tueur va s’infiltrer chez sa victime et tenter de faire court-circuiter tout ce qu’il peut. Beaucoup de victimes seront donc électrocutés, et arrivé un petit moment, cela devient lassant. Dommage, car il y avait du potentiel. La fin du métrage tentera de changer la donne en innovant et en nous montrant quelque chose auquel le spectateur aura beaucoup de mal à croire, et surtout à comprendre les raisons possibles de ce qui se déroule sous nos yeux. C’est en tentant d’innover que le film va se planter lamentablement devant nos yeux. Mais en comparaison de la Fin de Freddy, Ghost in the machine paraît bien plus sérieux dans son scénario et bien plus rigoureux dans sa mise en scène. Rachel Talalay parvient même à nous faire quelques plans très sympathiques. Vous l’avez compris, Ghost in the machine n’est pas le film du siècle, il ne marquera pas non plus les esprits, mais reste un divertissement sympathique qui peut occuper une nuit un peu trop calme si vous n’avez rien de mieux à vous mettre sous la dent. Just un film commercial bien emballé manquant de consistance.

Les plus
Bonne mise en scène
Des acteurs convaincants
Sérieux
Les moins
Prévisible
Répétitif

En bref : Si Rachel Talalay n’a toujours pas un scénario à la hauteur de ses ambitions, elle s’en sort bien à la mise en scène pour nous faire croire à cette histoire invraisemblable. C’est parfois répétitif et abusé, mais on passe un bon moment.

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