HOT FUZZ de Edgar Wright (2007)

HOT FUZZ

2007 – Angleterre
Genre : Comédie d’action
Durée : 2h01
Réalisation : Edgar Wright
Musique : David Arnold
Scénario : Edgar Wright et Simon Pegg

Avec Simon Pegg, Nick Frost, Timothy Dalton, Robert Popper et Bill Nighy

Synopsis : A Londres, le policier Nicholas Angel est le meilleur de son équipe. Tellement bon qu’il fait passer ses collègues pour des nuls. Le chef de la brigade décide donc de le « promouvoir » dans le petit village de Sandford, où il ne se passe rien. Aux côtés du policier local Danny Butterman, qui rêve d’un peu d’action, et qui est fan de films d’action comme Point Break ou Bad boys 2, Nicholas règle quelques contraventions sans grand intérêt. Une série de crimes étranges va le remettre dans l’action…

Par l’équipe qui nous a apporté Shaun of the dead disait l’affiche. On y retrouve en effet le réalisateur, et les deux acteurs principaux, ainsi que quelques seconds rôles. Et la formule qui s’appliquait aux films de zombies dans Shaun of the dead s’applique à présent aux films d’action des années 80, à nos jours. En gros, un respect du genre auquel il rend hommage, une bonne dose d’humour, des personnages intéressants, et c’est partit pour un tour. Hot Fuzz n’est donc pas bien différent de son prédécesseur dans la forme, mais, sujet différent oblige, il l’est totalement dans le fond. Dés le départ, on se rend compte que la technique utilisée n’est plus la même. Shaun of the dead était un hommage aux films de zombies, rendant hommage à tout un genre de film par ses dialogues ou ses situations, mais à l’échelle de Londres, en Angleterre. En quelque sorte, le centre commercial de Zombie était un pub de Londres. Le gore y était présent. Dans Hot Fuzz, la réalisation s’adapte à son sujet. Les gros films d’actions américains ont souvent une réalisation musclée, un montage speed, parfois limite épileptique, et un héros qui s’en prend plein la gueule et ne meurt jamais. Tout cela se retrouve ici. Après l’ouverture du film, qui nous présente notre héros, Nicholas Angel, il est envoyé par ses supérieurs dans le village de Sandford. Tout de suite, l’humour est très présent, du même style que dans Shaun of the dead. Le fan ne sera donc pas perdu. C’est donc dés le départ un véritable plaisir de retrouver devant la caméra le duo Simon Pegg et Nick Frost, et Edgar Wright à la réalisation. Tout fonctionne à nouveau, on retrouve l’humour, les dialogues faisant mouche, et le rythme haletant. Que demander de plus ?

Hot Fuzz peut être divisé en trois parties distinctes. La première mettre particulièrement en scène l’humour des situations. Nicholas Angel vient d’arriver dans le petit village, fais la connaissance des habitants, et va travailler avec un équipier : Danny Butterman. L’équipe est réunie, le film peut vraiment commencer. Certains gags font purement référence à Shaun of the dead, tandis que le reste pioche ça et là dans le cinéma d’action américain, avec délice. Le sergent Angel va tenter de faire régner la loi… à l’échelle du village. Vol dans les magasins, un cygne qui s’enfuit, ou encore des mineurs buvant des bières dans un pub. Rien de bien palpitant, mais pourtant, ses situations feront rire à de nombreuses reprises, tant l’entreprise semble sincère, sérieuse, et pourtant débordant de joie et de bonne humeur. Après avoir bien installé les personnages, les situations et le décor, le film effectue un tournant, en prenant plutôt la voie du slasher. Des meurtres, tous plus brutaux et originaux les uns que les autres, vont se dérouler dans ce petit village si tranquille, et sont camouflés en accidents. Seul Angel et son coéquipier vont bien entendu se rendre compte qu’il s’agît de meurtres. Les habitants du village sont bien trop repliés sur eux même et leur petite vie tranquille pour se rendre compte de ce qui se passe réellement ici. Le réalisateur n’hésitera à mettre la dose de sang : coups de hache, décapitations, et plein d’autres joyeusetés attendent le spectateur. Avant que le film s’engage à 100%, non sans oublier l’humour en route, dans le genre auquel il rend hommage : le film d’action musclé pur et dur.

Et là, quel plaisir. Les auteurs connaissent les films de ce genre sur les doigts de la main, et y rendent un fier hommage, non sans mettre une bonne couche de dérision. Chaque gag, chaque scène, devient alors un vrai délice. Et ils y mettent la dose, puisqu’une fois que l’action commence, ça ne s’arrête pas pendant une demi-heure, et on en prend vraiment plein la gueule. Explosions, combats à mains nues, fusillades, courses poursuites, un vrai plaisir d’enfant, filmé main de maître, appuyé par la bande son d’un connaisseur, David Arnold (les derniers James Bond) et interprété avec délice. Très rapidement, on en vient à en redemander, alors que le film dure tout de même 2h. Les scènes d’action sont mouvementée, longues, fun, les personnages deviennent quasiment des surhommes qui se relèvent après chaque coup, mais qui néanmoins, saignent (on peut alors penser à Bruce Willis dans les Die Hard), le film est totalement déjanté, tout en gardant une part de réalisme pour les personnages (leurs motivations, leur passé, ou le travail de rapport écrit à faire après les arrestations ou autre). On passe forcément un bon moment, à rire entre deux séquences musclées et deux meurtres graphiques. On ne peut que souhaiter à l’équipe de continuer leur travail, après ces deux petits bijoux que sont Shaun of the dead et Hot Fuzz. Malheureusement, par la suite, le réalisateur fera l’excellent Scott Pilgrim dans son coin tandis que Nick Frost et Simon Pegg feront un Paul plus discutable.

Les plus
De l’action jouissive
L’humour qui fait mouche
Ça fait du bien
Les moins
Première partie trop longue pour certains

En bref : Des scènes d’action jouissives, de l’humour faisant mouche, tout fonctionne grâce à une qualité d’interprétation irréprochable, une grande rigueur d’écriture et un super montage.

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