Titre original : I.K.U.
2000 – Japon
Genre : Science Fiction pornographique
Durée : 1h14
Réalisation : Shu Lea Cheang
Musique : The Saboten
Scénario : Shu Lea Cheang
Avec Tokito Ayumu, Ariga Miho, Sasaki Yumeko et Yumeno Maria
Synopsis : Dans un futur proche, une séduisante machine, appelée Reiko, accumule le maximum de données sur l’acte sexuel. Lorsque celles-ci sont perdues à cause d’un virus, Reiko va être réinitialisée par un programmeur à la retraite, puis relancée dans le cyberespace afin de les retrouver.
Iku, un mot japonais pouvant se traduire de différentes manières, et dans le cas présent, le mot signifie orgasme. Le film est tourné au Japon, réalisé par une Taiwanaise et la plupart des dialogues sont dits en anglais. Les textes s’affichant régulièrement à l’écran et nous expliquant les bases de ce monde futuriste sont également en anglais. Le film va tenter de marier deux genres totalement différents de manière expérimentale et psychédélique: le film à caractère pornographique, réservé à un style de public particulier, et le film de science fiction, déjà plus ouvert. L’idée n’est pas totalement mauvaise, même si son sujet lui ferme dore à déjà les portes du plus grand des public. Quoi qu’il en soit, la réalisatrice, artiste, connaissant les traitements de l’image, ira dans son film, voulant à tout prix mélanger les deux genres, et la sauce ne prendra pas, ou que trop peu rarement. Pour ceux qui ne cherchent que du porno, il faut savoir que vu l’origine du film, les plans trop osés sont pixélisés. Mais pour ceux cherchant de la science fiction, ils seront également déçus sur bien des points. Le film commence dans un ascenseur, qui s’ouvre, comme pour faire un clin d’oeil au final de Blade Runner, qui se terminait sur l’ascenseur se fermant sur les personnages. Nous sommes dans le vif du sujet, puisque immédiatement, une scène à caractère coquin (rien de porno dans ce début) commence. Une scène d’ouverture mettant au parfum le spectateur sur les nombreux défauts et qualités du film. La direction artistique, le traitement de l’image, la musique, tout est fait pour nous emmener dans un univers de science fiction totalement décalé et psychédélique, et totalement osé.
Il est extrêmement dur de parler de I.K.U. après l’avoir vu. Tous les éléments présents dans le film, et que le spectateur attendait, sont bien présents, mais finalement si peu exploités, ce qui fait que l’on s’ennui plus qu’autre chose, et que le film passe à côté de son but: rassembler dans un même film la pornographie et l’art cinématographique. Comme dit plus haut, on se rend rapidement compte des défauts et qualités de l’oeuvre. Parmi ses nombreux défauts, on pourra lui reprocher, dés l’ouverture, de s’attarder beaucoup trop longtemps sur des scènes qui paraissent interminables. Les scènes à caractère pornographique, floutées donc, paraissent bien longues, alors que leur mise en scène diffère de ce qui a déjà été fait dans le milieu, et fait plaisir à voir. Les différentes idées visuelles ne manquent pas, mais à force de trop s’y attacher, la réalisatrice a sans aucun doute oubliée en chemin tout le reste, malgré ses bonnes intentions. Elle balance littéralement à la gueule du spectateur tous les enjeux et le système même du film dés le départ, faisant penser à internet ou à un jeu vidéo, et le perd ensuite parmi ses nombreuses images, certes magnifiques par moment, et l’expédie dans une série d’images qui n’ont pas toujours besoin de signification, mais dont le manque d’histoire finit par irriter. Là où certains réalisateurs (Lynch par exemple) racontent des histoires de manières expérimentales en utilisant à merveille le son et l’image, Shu Lea Cheang passe à côté, nous fournissant uniquement une série d’images plutôt léchées.
I.K.U., malgré toutes ses bonnes intentions, cultive tout de même les opposés. Concept alléchant, belles images, réalisation intéressante d’un côté, mais longueurs, séquences fatigantes, manque d’intrigue et sujet non exploité de l’autre. Le concept de science fiction ne semble être présent que pour que la réalisatrice puisse expérimenter tout ce qu’elle souhaite, ce qu’elle fait, certes, avec brio, mais ce qui, malheureusement, ne fait pas un film. I.K.U. ne restera qu’une curiosité, à voir une fois, une expérimentation trop longue à laquelle le spectateur n’est sans doute pas préparé.
Les plus
La musique
Visuellement intéressant
Fou
Les moins
Très lent
Finalement, il n’y a pas d’histoire
En bref : C’est certes très beau, certaines scènes sortent du lot et passionnent, mais que c’est lent et finalement si peu exploité.