LIKE A DRAGON (龍が如く 劇場版) de Miike Takashi (2007)

LIKE A DRAGON

Titre original : Ryû Ga Gotoku: Gekijô-Ban – 龍が如く 劇場版
2007 – Japon
Genre : Policier
Durée : 1h50
Réalisation : Miike Takashi
Musique : Endô Kôji
Scénario : Ichiro Ryu d’après le jeu vidéo Yakuza

Avec Kitamura Kazuki, Kishitani Goro, Shioya Shun, Saeko, Gong Yoo, Aikawa Shô, Katô Haruhiko, Claude Maki, Shiomi Sansei, Tomita Natsuo, Taguchi Tomorowo et Endô Kenichi

Synopsis : Il fait une très grosse chaleur au Japon, et cette chaleur inhabituelle va aussi se répertorier sur le comportement de la population, lors d’une seule et unique nuit. Nous suivons le parcours de plusieurs personnages dont le destin vont se croiser. Kiryu sort de prison après avoir purgé une longue peine et aide la petite Haruka à retrouver sa mère. Majima quand à lui, adepte de la batte de base-ball, est persuadé que Kiryu est responsable de la disparition de 10 milliards de dollars dans une banque investie par deux braqueurs peu doués et va se lancer à sa recherche. Ryu finira par croiser sur son chemin Satoru et Yui, deux adolescents qui vont décider de se lancer dans le braquage de boutiques.

Tournant toujours aussi vite que son ombre, Miike a déjà fait pas mal de films en 2007, dont ce Like a dragon. Adaptation d’un jeu vidéo, nous savons bien que cette tentative se révèle bien souvent être un échec (avec les films de Paul Anderson et Uwe Boll). Il y avait eu le Silent Hill de Christophe Gans qui sortait véritablement du lot et resté très fidèle au jeu d’origine (peut être trop par moment, mais le plaisir était là). Au niveau des adaptations passables, il y avait aussi Forbidden siren. Like a dragon, adaptation du jeu vidéo Yakuza sur playstation 2, se classe parmi les grandes réussites aux côtés de Silent Hill. Le jeu était dense, et la production a fait un excellent choix en confiant ce projet à Miike Takashi, vu sa connaissance du milieu Yakuza et la multitude de films qu’il a déjà fait sur le sujet, ainsi qu’en confiant l’écriture du scénario à Ichiro Ryu, scénariste de City of lost souls, encore une fois de Takashi Miike. Et s’il ne signe pas ici son meilleur film, il n’en signe pas moins un film divertissant, drôle, barré et rythmé. Pourtant on se retrouve bien loin de la violence de certains de ces autres films. Pas de corps coupés en deux comme dans Ichi the killer, de charcutage non stop comme dans IZO, non, Like a dragon est bien loin de ces ambiances là. Ici, la violence est uniquement celle des armes à feux ou des coups de poings, pour coller à l’ambiance du jeu vidéo, mais Miike le fait bien, on ressent toute la violence des coups, malgré, certes un aspect très jeu vidéo dans la mise en scène, transformant rapidement l’ensemble en un film fun et parfois bien barré.

Mais avant d’être un film dans l’univers de Miike Takashi, avec ses persos un peu fous, ses scènes marquantes, son contenu fun et son milieu de Yakuza, Like a dragon est avant tout un film de personnages et de situations. Dés le départ, le scénario appuie la diversité des situations, et des personnages, qui ne se connaissent pas mais vont pour la plupart tous se rencontrer à un moment où à un autre de cette nuit capitale, nuit caniculaire où 10 milliards de dollars appartenant aux Yakuza ont disparus. Pas de bol, deux braqueurs vraiment pas doués et passant leur temps à s’engueuler décident de braquer la banque, vide d’argent. Parmi les braqueurs, on reconnaîtra (surtout à la voix, vu qu’ils sont masqués durant tout le métrage à l’exception d’une scène) Endô Kenichi, habitué du cinéma de Miike (Les prisonniers du paradis, Visitor Q et tant d’autres). Un policier est chargé de l’enquête (Aikawa Shô, de la trilogie Dead Or Alive, ou encore Zebraman), mais ça n’avance pas. Pendant ce temps, dans un petit magasin de quartier, Kiryu est attaqué par des Yakuza, alors qu’il vient tout juste de sortir de prison et tente de se ranger. A présent, il ne souhaite qu’aider Haruka, une petite fille, à retrouver sa mère. Alors qu’il se défendait au magasin, il croise le destin de deux jeunes personnes, Satoru et Yui, qui vont, en voyant le bordel, décider de braquer des petits commerces afin de réunir un maximum d’argent. Pendant ce temps, Majima, un Yakuza borgne se baladant toujours avec sa batte de base-ball et frappant les siens lorsqu’ils sont inutiles, obtient une fausse information. Les 10 milliards ayant disparus seraient entre les mains de Kiryu, et il va donc se lancer à sa poursuite. Voilà pour la base de l’intrigue, qui va bien entendu se compliquer de plus en plus quand le film avancera, avec l’ajout d’un vendeur d’armes, mais aussi d’une guerre de gang un peu plus complexe et d’un tueur à gage coréen. Avec le nombre important de personnages et de situations, le spectateur n’ayant jamais joué au jeu vidéo pourra s’y perdre facilement et louper quelques informations, mais jamais il ne s’ennuiera, tant le film ira directement à l’essentiel sans oublier le plaisir de l’instant que chaque scène, qu’elle soit comique ou d’action, pourra lui procurer.

La relation entre certains personnages parviendront même par moment à émouvoir le spectateur, comme le lien entre Kiryu et la jeune Haruka, délaissée par sa mère qu’elle recherche désespérément, et qui prendra à un moment un petit chien sous son aile, délaissé lui aussi. L’attachement de Haruka pour Kiryu sera un des grands moments du film, comme lorsqu’elle lui annoncera qu’elle se sent en sécurité à ses côtés, ou qu’elle lancera à Majima qu’elle se vengera s’il fait du mal à Kiryu. Les autres personnages seront parfois plus énigmatiques, mais non dénués de charme, d’autant plus que les acteurs jouent tous avec conviction et beaucoup de charme. Si au niveau de la violence, on est loin, même très loin de certains délires du metteur en scène, au niveau du scénario et des personnages, le fan pourra y retrouver ce qu’il apprécie chez lui, avec les rivalités entre les gangs et la famille. En temps que film seul ou en temps qu’adaptation du jeu vidéo, malgré de nombreuses libertés et de nombreux passages oubliés, Like a dragon se révèle être un polar bourré d’action et d’humour des plus jouissif et intéressant, un polar divertissant au possible, avec des idées visuelles parfois improbable, un scénario dense, bien que se focalisant beaucoup sur le duel de Kiryu et Majima, en faisant une sorte de boss en plusieurs round, des acteurs pour la plupart excellent. Bref, un grand moment.

Les plus

Bien barré parfois
De bonnes scènes d’action
Des personnages attachants
Assez fidèle au jeu

Les moins

Ça reste perfectible, surtout la fin
Miike place des personnages inédits… un peu ratés

En bref : Miike adapte un jeu vidéo, et le fait plutôt bien. L’aventure est longue, dense, jouissive et intéressante. Les personnages évoluent, on apprend à les aimer, et à les voir se battre à la manière d’un jeu vidéo pour retrouver la somme de 10 milliards. Bon, reste quelques CGI ratés, un final moyen et quelques nouveaux personnages peu intéressants.

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