MISSING 44 (ミッシング44) de Koshizaka Yasushi (2010)

MISSING 44

Titre original : ミッシング44
2010 – Japon
Genre : Érotique
Durée : 1h36
Réalisation : Koshizaka Yasushi
Musique : –
Scénario : Koshizaka Yasushi

Avec Usano Hitomi, Tanno Tsubaki, Aiba Ruby, Haruya Tsubasa et Asaoka Mirei

Synopsis : Quatre lycéennes qui se connaissent et ne s’aiment pas vraiment sont capturées et enfermées dans un complexe. Renommée 41, 42, 43 et 44, les quatre jeunes filles vont devoir jour après jour suivre des cours divers, où la plus mauvaise sera torturée à la fin de la journée, alors que la meilleure aura droit à un traitement de faveur.

Koshizaka Yasushi n’est pas un réalisateur connu en dehors du Japon, pour plusieurs raisons. Faisant des films de V-Cinéma à budget plus que réduit, ces films ne sortent que là bas  et ne visent en aucun cas un marché international, et ces films ne brillent pas par leur qualité. Son premier film, Man Hunting, était néanmoins une surprise plaisante. Court (1h), allant droit au but, pas trop mal filmé, Man Hunting était bien plaisant à regarder. Missing 44, premier opus puisqu’il est suivit par un Missing 44 : Final Stage sorti peu de temps après, déjà annoncé dans le générique de fin ici, est tout l’opposé de Man Hunting. Bien plus long (presque une heure et demi), se traînant en longueur, filmé avec les pieds, pas vraiment passionnant et pas super bien joué. Nous suivons dans un premier temps une jeune fille, martyrisée par deux de ses camarades de classe. La scène d’ouverture, montrant les deux jeunes femmes en train de martyriser notre pauvre héroïne avec du nattō (un aliment japonais à base de haricots de soja qui a un aspect très gluant) montre déjà tous les défauts du film. Photographie assez ignoble, cadrage qui use et abuse d’un zoom rapidement énervant, actrice qui n’a pas l’air vraiment concernée. On se dit que la suite rattrapera peut être cette ouverture bien ratée, mais non, même pas. Après une quinzaine de longues minutes, notre jeune héroïne se retrouve enfin kidnappée et enfermée dans un complexe mystérieux (à l’image, un vieil entrepôt désaffecté où l’on a rajouté quatre lits et une salle de classe). Elle y retrouvera sa seule amie, mais également ces deux camarades de classes qui aiment tant le nattō. Elles répondent à présent au nom de 41, 42 (pour les deux pétasses), 43 (pour l’amie) et 44 (pour notre héroïne). Leur calvaire, tout comme le notre, commence alors pour encore bien 1h15 de film.

Qu’est-on en mesure d’attendre d’un film s’appelant Missing 44 et nous parlant de jeunes femmes séquestrées ? Des déviances sexuelles, un peu de gore, une vraie ambiance. Sauf qu’avec une équipe d’incapable derrière le projet et un manque sérieusement évident de budget, ça ne marche pas. Jouant bien souvent la carte du sérieux, le film se grille tout seul devant les différentes situations qui nous sont proposées. Et tous les clichés des films de ce style seront présents. On aura le viol, le meurtre en direct, des épreuves pas vraiment drôles, pas vraiment terrifiantes non plus, des femmes qui s’embrassent, la rivalité entre filles. Le grand problème de tout ça, outre la mise en scène, c’est que c’est interminable. Les scènes s’étirent parfois en longueur de manière totalement inutile (là où un Man Hunting allait à l’essentiel pourtant). La structure du récit est totalement déséquilibrée. Après une ouverture d’une quinzaine de minutes, le réalisateur enferme ses personnages. La réalisation ne change pas, entre couleurs surexposées, caméra qui tremblote par moment, zoom, dézoom. Du grand travail. L’histoire sera d’une banalité assez affligeante et rien ne viendra nous surprendre vraiment une fois que l’on a compris le principe, vu la répétitivité de l’action. Tous les jours, nos jeunes femmes vont dans une salle de cours, elles apprennent des choses (on aura droit au cours d’anglais, mais aussi, grand moment de cinéma, ou plutôt de V-Cinéma, un cours de français ou la seule phrase prononcée contient une grave erreur), puis donnent un petit massage à leurs ravisseurs, et à la fin de la journée, la meilleure élève à droit à un bon repas, tandis que la plus mauvaise sera attachée sur une chaise de torture (pas vraiment crédible). Si ses camarades répondent dans les temps, elle sera sauvée, sinon, elle va souffrir. Puis les jeunes femmes vont au dortoir, et ainsi de suite.

L’histoire tourne vite en rond, et le film s’avérera bien plus coquin que sanglant. Le sang ne sera que peu présent à l’écran, cela ne semble pas intéresser le réalisateur sur ce projet, où il se contente de filmer platement ces actrices dénudées… si l’on peut les appeler ainsi. Quelques scènes parviendront à nous réveiller, avec un viol en plein cours (mais encore avec du nattō), une petite coupure effectuée au scalpel, ou une courte scène lesbienne, mais sinon, le vide. Jusqu’à une révélation pseudo finale qui va permettre au réalisateur de filmer chacune son tour ses actrices, nues, sous toutes les coutures, pour de longues et interminables minutes de vente aux enchères, renforçant encore plus le côté érotique bien présent du métrage, qui n’a pas grand chose à proposer à part ça. Seuls les derniers instants pourront surprendre un minimum, même si apparemment, elles amènent à un second opus encore plus mauvais. Ce premier opus, bien trop long et mal fichu à tous les niveaux, pourra néanmoins se regarder d’un œil distrait grâce (à cause ?) d’une poignée de scènes qui pourtant dans l’ensemble ne volent pas plus haut que le reste du métrage. On se demanderait même si l’on regarde un simple film érotique ou non.

Les plus

Le côté sexy bien que trop présent
La scène de langue française
La pochette

Les moins

Une réalisation ignoble
Une photographie hyper moche
Un film long et prévisible
Les acteurs pas concernés

En bref : Filmé avec les pieds, Missing 44 pourra amuser l’amateur de nanar malgré sa bien trop longue durée, mais pas plus.

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