ACE ATTORNEY (逆転裁判) de Miike Takashi (2012)

ACE ATTORNEY

Titre original : Gyakuten Saiban – 逆転裁判
2012 – Japon
Genre : Comédie Policière
Durée : 2h15
Réalisation : Miike Takashi
Musique : Endô Kôji
Scénario :  Sakurai Takeharu et Ôguchi Sachiko

Avec Narimaya Hiroki, Kiritani Mirei, Saito Takumi, Dan Rei, Daito Shunsuke et Ishibashi Ryo

Synopsis : Phoenix Wright est un jeune avocat qui vient de réussir sa première affaire. Mais quand son mentor, Mia Fey, est assassinée, il est le seul à pouvoir défendre sa sœur, accusée du meurtre. Il va devoir affronter le terrible procureur Benjamin Hunter, prêt à tout pour gagner la partie et obtenir le verdict COUPABLE.

Avec Miike, on ne sait jamais réellement à quoi s’attendre, et depuis quelques années, le bougre a laissé totalement de côté son cinéma violent pour partir dans une nouvelle direction, aidé par le gros budget des studios. Ace Attorney s’inscrit dans cette lignée, celle des gros budgets et des adaptations. Après avoir adapté deux fois le manga Crows avec Crows Zero 1 et 2, après avoir livré quelques remakes (le génial 13 Assassins et le copié collé Hara-Kiri), Miike s’attaque, comme beaucoup, à l’adaptation d’un jeu vidéo. Mais Miike, bien que plus commercial à présent, n’en reste pas moins surprenant, à l’heure où les adaptations de jeux sont nombreuses et souvent irrespectueuses du produit de base. Resident Evil de monsieur Anderson, les adaptations de monsieur Uwe Boll et compagnie sont bien là pour nous le prouver. Miike lui fait immédiatement l’opposé, quitte à se mettre à dos à la fois ces fans de la première heure, mais également les curieux qui ne connaissent pas le jeu vidéo. Ace Attorney, ou plutôt Phoenix Wright, est un jeu sur Game Boy Advance et Nintendo DS donc, où l’on joue un jeune avocat débutant qui se retrouve mêlé à une sombre affaire de meurtre et de conspiration. Miike respecte tout ça à la lettre, voir un peu trop à la lettre, donnant au final un produit résolument axé jeu vidéo. Ainsi, les costumes, les décors, les coupes de cheveux, les dialogues, tout dans Ace Attorney nous fait penser à un jeu vidéo.

L’expérience peut même par moment s’avérer étrange, et on se heurte bien entendu au soucis d’adaptation. Ce qui marche sur un support ne marche pas forcément sur un autre support. D’où le terme « adaptation » par ailleurs. C’est le cas ici. Car si Miike parvient à nous séduire par certains aspects, notamment avec ces codes visuels assez inédits, ses notes d’humour qui font mouche ou tout simplement par un certain grain de folie bien à lui, il échoue sur d’autres domaines un peu plus gênant dans le domaine cinématographique. Ainsi, l’histoire et ses différentes ramifications viennent du jeu vidéo, respecté à la lettre, et si cela pourra bel et bien faire plaisir aux fans, d’autres choses en ressortent, comme certaines longueurs (habituelles chez le réalisateur diront ses détracteurs) ou des moments too much qui ne font absolument pas mouche (des retournements de situations peut être justement trop « jeu vidéo »). En effet, pour un tel propos, et sans l’interactivité qu’un joueur peut avoir envers un jeu, le film devient par moment pénible à suivre, d’autant plus qu’il dure 2h15. Et c’est vraiment dommage, car l’œuvre avait du potentiel, et visuellement, le film est franchement réussi. On pourrait même dire qu’il est assez inventif, bien que parfois lourdingue.

Miike, en quelque sorte, nous refait avec Ace Attorney le même coup que pour Hara-Kiri : respecter à la lettre le matériel d’origine. On pourra voir cela comme un doigt à toutes ces adaptations qui ne gardent plus grand-chose du produit de base, mais on peut se poser la question de l’intérêt. Pour autant, avouons le, si le métrage ne tient pas la route sur toute la durée, probablement trop longue pour ce que le film a vraiment à raconter, il nous arrache lors de certains moments de sourires, notamment grâce à la prestation des acteurs dans de telles situations (il faut voir les questions posées par le jury des fois). Dans son ensemble, c’est une déception de plus, un film qui plaira aux fans, et uniquement aux fans. Dommage !

Les plus

Des situations parfois bien drôles

La mise en scène réussie

Les moins

Trop long pour ce qu’il raconte

Trop fidèle (et oui)

Parfois lourd

En bref : Ace Attorney est donc un film en demi-teinte, qui plaira probablement beaucoup aux connaisseurs et aux fans, et laissera tous les autres perplexes.

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