Titre original : Big Ass Spider
2013 – Etats Unis
Genre : Araignée Géante
Durée : 1h20
Réalisation : Mike Mendez
Musique : Ceiri Torjussen
Scénario : Gregory Gieras
Avec Greg Grunberg, Lin Shaye, Ray Wise, Clare Kramer, Patrick Bauchau, Lombardo Boyar et Lloyd Kaufman
Synopsis : Une araignée géante s’échappe d’un hôpital et se met à détruire Los Angeles. Des militaires arrivent pour arrêter la bête, en vain, et le sort de l’humanité reste alors entre les mains de scientifiques, de quelques militaires et d’un exterminateur d’insectes.
Les productions animalières, ça a la vie dure, et en 2013, les métrages sont toujours aussi nombreux. Certains se prennent un peu trop au sérieux et fatiguent sur la durée (Sand Sharks), d’autres sont justes mauvais (Lake Placid 2), certains jouent la carte de l’humour et divertissent (Ghost Shark, Sharknado). L’heure est au concept les plus fous, avouons-le, et c’est à ce moment là que débarque Big Ass Spider, qui, dans ces grandes lignes, tente plutôt de revenir à un cinéma plus classique, avec l’attaque d’une araignée géante sur une ville. On pense bien entendu à Spiders de NU Image, d’autant plus que les deux métrages ont des choses en communs (ADN alien de l’araignée, araignée petite qui grossit rapidement, militaires, attaque finale), et les deux métrages renvoient immédiatement à quelques films fondateurs déjà vieux de plus de 50 ans. Mais ça, c’est sur le papier, et uniquement sur le papier.
Car à la réalisation, on retrouve Mike Mendez, qui avait livré il y a plus de 10 ans Le Couvent, métrage un peu fou, puis le classique mais sympathique The Gravedancers, renommé en France Profonation (merci Europacorp…). Un réalisateur qui ose souvent aller dans le délire pur et simple, le second degré, qui n’a pas peur de se moquer de tout, de son film, de ses personnages, pour s’amuser comme un petit fou et nous amuser par la même occasion. Bingo, Big Ass Spider est typiquement dans la continuité du reste de sa carrière, et il nous revient en forme après 7 ans d’absence. Dès la scène d’ouverture, on sent une réelle envie de faire autrement des autres productions du genre. Des rues détruites, un héros qui avance au ralenti parmi des débris et des militaires tirant partout, une reprise de Where is My Mind des Pixies en fond sonore, et une araignée géante se prenant pour King Kong sur le haut d’un bâtiment plutôt bien faite nous mettent dans le bain, avant un classique retour en arrière pour comprendre comment nous en sommes arrivés là. Une ouverture qui fonctionne bien donc, mais ne nous montre pas encore l’étendue de ce que le réalisateur va tenter de faire ici.
Et dès la scène suivante, nous y sommes, en rencontrant notre héros, Alex, avant les événements. Petit exterminateur célibataire qui se retrouve dans un hôpital après une morsure d’araignée, il tente de draguer l’infirmière, se prend un râteau monumental, a droit à des câlins de la part d’une cliente d’un certain âge (Lin Shaye, vue récemment dans Insidious), les dialogues sont aux petits oignions et nous montrent bien la direction du film. Car oui, passé l’élément déclencheur (une araignée un peu grosse sortant d’un cadavre dans la morgue de l’hôpital), ça ne s’arrête plus, les situations s’enchaînent, l’humour est présent en permanence, les guests stars ou acteurs oubliés sont légions, et on s’éclate carrément. Et Mike Mendez oblige, le film tâche, même s’il va prendre son temps. La première partie, dans l’hôpital donc, va plus tenter de jouer sur l’ambiance, mais nous gratifiera de quelques effets sanglants pour nous montrer les carnages de l’araignée, encore de taille raisonnable. Passages dans des étroits conduits de ventilations, arrivée de Ray Wise (Twin Peaks, Jeepers Creepers 2) en militaire, héros un peu à côté de la plaque qui veut se donner un genre mais se ridiculisera bien souvent, side-kick mexicain dont le réalisateur va se moquer ouvertement, l’ensemble passe très bien, d’autant plus que Mike Mendez va se permettre quelques hommages, notamment à Aliens le Retour lors d’une scène où des militaires vont explorer le nid, armés bien entendu, et que nous les suivrons à travers les caméras de leurs casques. Bien entendu, la tension ne sera pas la même que dans le film de Cameron, mais l’hommage fonctionne bel et bien, et cette partie passe comme une lettre à la poste.
Mais c’est dès que le film se déroule dans les rues de Los Angeles pour sa seconde partie que le réalisateur se lâche alors totalement. Là, il ne se refusera plus rien, notre araignée est géante, plus ou moins bien faites (bien animée, design de la bouche un peu kitch mais cela semble totalement volontaire), et va attaquer un peu tout le monde, femmes, hommes, enfants. Les corps sont transpercés, coupés en deux, quelques décapitations, le sang coule à flot. Au détour d’une scène, c’est même ce brave Lloyd Kaufman que l’on verra se faire manger alors qu’il faisait simplement son jogging dans un park. Pas de quoi s’ennuyer, et le réalisateur continue de placer quelques hommages et de se moquer ouvertement de tout le monde. Il cassera même son rythme à plusieurs reprises, n’hésitant pas à placer une scène volontairement ridicule entre deux scènes se voulant héroïque. Ainsi, lors d’un moment qui semble tragique et perdu d’avance, il n’hésitera pas à faire courir au ralenti notre side-kick Mexicain armé d’une mitrailleuse sur une musique typiquement de son pays, où à mettre nos deux personnages en train d’attendre péniblement dans un ascenseur et se mettre à bouger leur tête au rythme de la musique, ou encore à faire attaquer l’armée sur une musique métal. Comique, dérisoire, parfois con mais voulu, gore, divertissant, Big Ass Spider l’est, et ne déçoit pas une seconde, d’autant plus que l’on en attendait pas forcément quelque chose au départ. Pas un grand film, mais un film animalier qui amuse sans se prendre au sérieux, ça, c’est déjà bien !
Les plus
Une second degré constant salvateur
Bourré d’hommages
Ça tâche par moment
Un casting qui s’amuse
Les moins
Cela reste un téléfilm animalier
Pas parfait techniquement
En bref : Big Ass Spider est la surprise en terme de nanar volontaire sortant de nulle part. Amusant, parfois sanglant, rythmé, un bon moment pas prise de tête.