Titre original : Resident Evil: Afterlife
2010 – Etats Unis
Genre : Et ça continue
Durée : 1h37
Réalisation : Paul Anderson
Musique : Tomandandy
Scénario : Paul Anderson d’après le jeu vidéo de Capcom
Avec Milla Jovovich, Ali Larter, Kim Coates, Shawn Roberts et Wentworth Miller
Synopsis : Alice s’infiltre dans le complexe d’Umbrella pour mettre un terme à leurs agissements et tuer Albert Wesker. Elle échoue et se fait inoculer un vaccin qui lui retire tous ses pouvoirs. Dans sa fuite, elle va se retrouver dans une ancienne prison avec d’autres survivants, donc Claire et Chris Redfield.
Paul Anderson revient à la réalisation après avoir désisté le second et troisième opus, pour un résultat plus ou moins glorieux. Mais cette fois ci, en plus de produire et de l’écrire, il le réalise donc, et en 3D s’il vous plait, parce que c’est à la mode et que ça ramène plus d’argent. Mais dans le fond par contre, rien ne change, ce nouvel opus ne change pas de direction ou autre, il se contente de reprendre la même formule que les précédents, c’est à dire développer son propre univers avec le personnage d’Alice (Milla Jovovich) dans des scènes d’action bigger than life, et pour faire plaisir au fan du jeu vidéo, mettre quelques rares éléments issus des jeux vidéos dont il s’inspire. Dans le premier, l’on pouvait retrouver le manoir, des chiens zombies et des lickers. Dans le second, on nous mettait Jill Valentine, Carlos Oliveira et le Nemesis. Dans le troisième, Claire Redfield, le Tyrant, des corbeaux et une apparition de Wesker. Le quatrième opus de la saga au cinéma ajoute donc de nouveaux éléments de l’univers vidéoludique, mais pas toujours de manière habile, et tout en laissant toujours le devant de la scène à Alice. Resident Evil Afterlife commence pourtant de bien belle manière, avec un magnifique générique sous la pluie à Tokyo, au ralenti, sur une musique très efficace de Tomandandy (La Colline a des yeux, Les lois de l’attraction). On est encore loin de se douter que le style de cette scène entièrement au ralenti sera le style de la quasi intégralité des scènes d’action du métrage, et que la meilleure chose du métrage sera sa bande son dynamique. Car passé cette scène d’introduction, nous sommes directement dans les locaux d’Umbrella, dans le sous sol du Japon, où Albert Wesker, aperçu dans le final du précédent opus, dirige les opérations. Au départ, la joie s’empare du fan du jeu vidéo, content de constater que plus d’éléments du jeu vidéo sont enfin dans le métrage. La joie retombe bien vite lorsque l’on s’aperçoit que dans cette introduction, c’est Umbrella qui se fait attaquer par Milla Jovovich et ses nombreux clones. La fille n’ayant jamais prouvée qu’elle était douée en tant qu’actrice se retrouve multipliée à l’écran, à la fois pour notre plus grand malheur, mais pour notre plus grand bonheur, puisque ce sera aussi l’occasion de la voir mourir à plusieurs reprises.
Ce nouvel opus veut encore une fois en mettre plein la vue également, et n’y parviendra qu’à moitié. La première scène d’action du métrage, l’attaque du complexe d’Umbrella donc, va rapidement ennuyer le spectateur, puisqu’un plan sur deux sera… au ralenti. Manière à la fois de gonfler la durée du métrage et de faire croire au spectateur qu’il se retrouve devant un métrage cool. Ce qui n’est pas le cas bien évidemment. Et après cette finalement courte scène si l’on retire tous ses ralentis, Alice se fait inoculer un vaccin par Wesker, qui lui retire sous ses pouvoirs. Ce qui en soit est la première bonne grande idée du scénario de ce quatrième opus. Plus de super héros, retour à un personnage humain, et donc beaucoup plus facilement en danger. Sauf que le père Anderson ne semble pas vraiment se soucier de ce retournement de situation. Alice sera identique à elle même, affrontant les zombies et autres créatures comme dans les précédents opus, sans peur, armée jusqu’aux dents. Comme dans le précédent opus réussit signé par Russell Mulcahy (Razorback et Highlander, pour citer ces meilleurs métrages), Alice va alors fuir, parcourir le pays. Avant, c’était à moto dans un univers à la Mad Max plutôt réussi, maintenant, c’est en avion, et sur sa route, elle retrouvera Claire Redfield, et les deux vont se retrouver bloquée avec d’autres survivants dans une prison à Los Angeles. Moment de pause pour présenter les nouveaux personnages. Mais face à tous ces personnages, Anderson ne prend pas le temps de nous en présenter un mieux que les autres, si bien qu’ils paraissent tous creux et peu utiles. La preuve, ils vont tous disparaître rapidement dés que l’action réapparaîtra, sans que l’on s’en soucie vraiment. Anderson va pourtant nous faire plaisir en insérant nul autre que Chris Redfield, héros du tout premier jeu vidéo et de Resident Evil 5, mais son personnage sera tellement en arrière plan et aussi développé que les autres qu’il ne semble être que secondaire, et décevra.
Il en sera de même pour les nombreux ajouts provenant notamment du jeu Resident Evil 5. Anderson mettra dans son récit de nouveaux ennemis pour Alice et sa bande. Mais le tout arrive tellement comme un cheveu dans la soupe et sans aucunes explications qu’une impression de remplissage et d’ajouts juste pour faire plaisir et pour donner plus d’action est là. Le grand ennemi à la hache, qui était un boss dans Resident Evil le jeu vidéo, est donc là, et son combat titanesque de près de 5 minutes sera, à un ou deux plans près, intégralement au ralenti. Si cela aurait pu donner un style et surtout que le combat promettait beaucoup, mettant à la fois Alice et Claire contre la bête, l’effet tombe un peu à plat. De même que les zombies, à présent pour certains plus doués que d’habitude et possédant un parasite dans le corps, ressortant par la bouche, comme dans les opus 4 et 5 en jeux vidéo, n’amène rien de spécialement nouveau, sinon de nouveaux effets spéciaux. Que ce soit contre un gros boss, ou une armée de zombies, les scènes d’actions n’amènent rien de vraiment neuf, et Alice avec ou sans pouvoirs, cela ne change rien, elle ose toujours mitrailler à tout va, traverser des armées de zombies, sauter du haut d’un immeuble, avec ralenti et bullet time en prime. Même le final sera très décevant, remettant certains personnages et certains ennemis sur le devant de la scène, mais de manière tellement abusive et caricaturale que cela déclenche plus le rire (jaune) qu’autre chose. On retiendra bien certaines choses du métrage, comme le fabuleux score de Tomandandy, aux percutions agressives, ou encore pendant de courts instants l’apparitions d’éléments du jeu vidéo, mais qui ne fonctionne pas sur la durée et dans l’ensemble, et malgré son utilisation quasi constante du ralenti, le métrage nous délivre tout de même quelques scènes d’action bien troussées. Quand à la 3D, celle ci s’avère bien inutile, comme c’est toujours le cas, film après film.
Les plus
Quelques bons moments d’action
Un peu de nouveauté
Le score musical de Tomandandy
Les moins
Des ralentis tout le temps
Des changements qui n’amènent rien
Rythme étrange
La 3D
En bref : Encore un nouvel opus. S’il n’est pas le pire, il n’en reste pas moins très médiocre, peu passionnant, et abusant du ralenti à outrance.