DIE HARD : BELLE JOURNÉE POUR MOURIR
Titre original : A Good Day to Die Hard
2013 – Etats Unis
Genre : Action
Durée : 1h38
Réalisation : John Moore
Musique : Marco Beltrami
Scénario : Skip Woods
Avec Bruce Willis, Jai Courtney, Sebastian Koch, Yuliva Snigir, Radivoke Bukvic, Cole Hauser et Mary Elizabeth Winstead
Synopsis : John McClane part en Russie pour libérer son fils emprisonné. Mais sur place, après une évasion du tribunal, John apprend que son fils est un agent de la CIA hautement qualifié qui doit récupérer un mystérieux dossier pour stopper l’ascension de Viktor Chagarin, un politicien Russe.
Une belle journée pour mourir, et une belle journée pour tuer une saga. Ce fut ma pensée en sortant de la salle de cinéma lors de la sortie du métrage, mais également la pensée de beaucoup d’internautes après la vision du dit film. Pourtant, au lancement du projet et avant sa sortie, j’étais plutôt enthousiaste envers le projet. Je n’avais pas spécialement apprécié l’opus précédent réalisé par Len Wiseman et je n’en gardais même qu’un souvenir vague, John Moore n’avait pas fait du si mauvais travail sur l’adaptation de Max Payne, et la première bande annonce du film était plutôt prometteuse. Mais en sortant de la salle et donc de la projection des 97 petites minutes du film, soit le plus court de la saga, on se dit que celui-ci nous est apparu comme étant le plus long et interminable. L’énervement est arrivé, les pleurs, et avec le recul, finalement, le calme, l’indifférence totale. Pourquoi ? Parce qu’avec le recul, le métrage est tout simplement passé d’insulte envers la saga à film tellement vide que finalement, il n’y a même pas de raisons de s’énerver, il n’y a juste… rien. Mais vraiment rien, tout ou presque dans le film est à jeter et laisse indifférent, si bien que le temps paraît affreusement long, et qu’avec la vision de ce cinquième opus, on se dit finalement que le précédent n’était pas si mal et même assez respectueux du personnage culte. Car s’il faut bien avouer que le précédent opus essayait d’en faire trop pour ressembler à un Die Hard, en terme de personnages, punchlines, actions et tout le reste, ce nouvel opus fait tout l’opposé, dénature tout si bien que ça n’a presque rien à voir. Retirez le nom du personnage et cela pourrait être n’importe quel film d’action assez mal fichu.
Pourtant, dans la forme comme dans le fond, le scénariste (Skip Woods, retenez son nom pour le fusiller) et le réalisateur (John Moore donc, à fusiller également) tente de se rapprocher un max du premier opus. Dans Piège de Cristal, quand McClane arrivait à Los Angeles, il prenait une limousine, sympathisait avec le chauffeur, ce qui permettait de présenter simplement le personnage, le tout avec la réalisation classe de John McTiernan, en scope SVP. Pour ce Die Hard 5, on tente la même, mais en se foutant de tout le reste. Bruce Willis arrive en Russie, on le met dans un taxi, il parle, sympathise, c’est lent, chiant, et visuellement très moche. Adieu le scope, place à un format beaucoup plus serré et télévisuel, et surtout une photographie passe partout assez terne et hideuse. Bon, ce n’est pas la fin du monde me direz-vous, mais le métrage poursuit l’irréparable à trois reprises. La première, c’est en cherchant à coller au premier opus sans jamais chercher à en comprendre la substance. Bruce Willis fait équipe avec son fils, pour faire le duo du premier opus, mais ça ne fonctionne jamais, les blagues fusent mais tombent à plat. Bruce Willis se plaignait d’être en vacance dans le premier opus, ici, il va devoir le dire 5 ou 6 fois, pour être sûr que le spectateur comprenne la blague. Dommage, parce qu’à la base, le personnage n’est pas en Russie pour des vacances, mais pour sortir son fils de ses ennuis de justice… Incohérence quand tu nous tiens ! Cela continue avec les méchants, entre la pouf de service qui joue de son charme et le méchant qui se fait passer pour le gentil comme dans le premier, sauf que là, pas de bol, on s’en fou un peu. Et quand nos personnages arrivent sur un site nucléaire, tout le monde met des tenues, sauf nos héros, parce que… ben ce sont les héros !
Intrigue lente et peu passionnante, personnages dénaturés ou pas intéressantes, voilà le constat de Die Hard 5 dans le fond. Qu’en est-il de la forme ? Aie aie aie !! Triple aie oui, car on tombe également de haut. John Moore a recours a des plans abusifs, des effets inutiles, parfois à du numérique hideux (la fin avec l’hélicoptère) ou peu crédible (la chute dans la piscine), et gâche ses scènes d’actions en filmant l’ensemble comme s’il s’en foutait éperdument. Oui, dans Die Hard 5, pour faire augmenter la tension en pleine course poursuite sur des autoroutes (qui en plus a du coûter cher à filmer), on abuse du zoom. Procédé utilisé normalement pour camoufler plutôt un manque de budget, sauf que dans Die Hard 5, le souci, c’est que le budget, il est là (92 millions de dollars d’après des sources). John Moore prouve dés lors son incompétence pour filmer du vide et en plus, pour le filmer n’importe comment. Chapeau. Bien entendu, tardivement, le film ne pourra s’empêcher de nous lancer un petit Yippee Ki-Yah Mother Fucker assez déplacé et ne fonctionnant pas (ceci dit, il ne fonctionnait déjà pas dans Die Hard 4), et terminer l’ensemble par une scène assez déplacée également, en réunissant la famille McClane, au ralenti, sur un coucher de soleil. Magnifique. Fondu au Noir. Au revoir ! Yippe Ki-Yay ! Snif !
Les plus
On y croit pendant quelques minutes
Les moins
Le scénario
La mise en scène
Un cachet téléfilm et une esthétique dégueulasse
Des personnages dénaturés
Le temps paraît long (c’est le plus court de la saga pourtant)
En bref : Un cinquième opus catastrophique dont le seul mérite est de nous faire aimer le quatrième opus.