Titre original : Sha Po Lang – 殺破狼
2005 – Hong Kong
Genre : Policier / Action
Durée : 1h33
Réalisation : Wilson Yip
Musique : Ken Chan et Chan Kwong-Wing
Scénario : Wilson Yip, Szeto Kam-Yuen et Ng Wai-lun
Avec Simon Yam, Donnie Yen, Sammo Hung, Jing Wu, Lui Kai-Chi, Danny Summer, Ken Chang et Austin Wai
Synopsis : À Hong Kong, l’inspecteur Chan doit protéger un témoin dans une affaire contre Wong Po, un chef de triade. Mais avant le procès, le témoin ainsi que sa femme sont tués. Chan recueille la fille du couple assassiné. Les années passent, et Chan, toujours accompagné de ses hommes, et de la nouvelle recrue, l’inspecteur Ma, essaye toujours d’arrêter Wong Po par tous les moyens, quitte à ne pas respecter toutes les lois.
SPL, avant sa sortie, c’était la promesse d’un retour, d’un retour à ses polars sombres et sans concessions comme Hong Kong savait si bien les faire autrefois, et comme Infernal Affairs avait montré qu’il était possible de faire encore aujourd’hui. Mais c’était également la promesse de revoir à l’écran de grands combats d’arts martiaux à l’heure où Jackie Chan et consorts s’amusent un peu trop en Amérique dans des produits bas de gamme. Après vision, plus de doutes, SPL était bel et bien le film attendu, ce polar sombre, violent, froid, avec en plus des combats, une mise en scène efficace et ses acteurs charismatiques. Il faut dire qu’au scénario et à la mise en scène, on trouve Wilson Yip, loin d’être un manchot avec une caméra (Bio Zombie, Dragon Tiger Gate et IP Man ensuite), et que les têtes d’affiche ont tout pour faire plaisir au fan et pour continuer de nous ramener à cette période où tout était permit dans les polars. Dans le rôle du détective Chan prêt à tout, on retrouve donc Simon Yam (Tiger Cage, Une Balle dans la Tête, Naked Killer), une bonne tête que l’on a toujours plaisir à retrouver. À ses côtés, l’inspecteur Ma est joué par Donnie Yen, qui retrouve donc Yam après tant d’années et Tiger Cage, le dernier artiste martial dont chaque film est attendu au tournant malgré son jeu d’action parfois excessif. Et oh joie, dans le rôle du bad guy de service, ce bon vieux Sammo Hung qui, en 2005, n’avait rien perdu de son talent et de sa souplesse. Réalisateur intéressant qui sait ce qu’il fait, acteurs parfaits, intrigue policière sombre, que demander de plus ?
Et en effet, dès sa scène d’ouverture et les quelques minutes qui suivent, le ton est donné. Sammo Hung est un chef de gang des plus cruel, Simon Yam est diagnostiqué avec une tumeur au cerveau, le ton est sombre, la photographie du film froide et tend le plus souvent vers les bleus métallisés du plus bel effet, et l’espoir se fait totalement rare. Même le nouveau flic arrivant, Donnie Yen donc, n’est pas tout blanc et a quelque chose à se reprocher. Le ton est froid, les scènes violentes rares mais percutantes. Wilson Yip, sachant très bien ce que le public attend de son film (et de ce que la publicité du film vendait), c’est-à-dire des combats, va faire en sorte de retarder l’échéance le plus longtemps possible, n’amenant les combats qu’en faisant rentrer dans le récit le personnage de Jack, joué par le talentueux Jing Wu, limite dans la dernière demi-heure de son film. Avant cela, une intrigue policière, très classique et parfois un brin grossière, mais fonctionnant à merveille grâce à ce choix de mettre en image une histoire sans espoir. Car oui, l’histoire de SPL n’a rien de vraiment extraordinaire, certains rebondissements sont soit prévisibles, soit énormes, et pourtant, ça fonctionne. Tout le monde semble y croire, et cela fonctionne du coup pour le spectateur également. L’absence de combat dans la première partie ne gêne alors aucunement, ce qui surprend alors d’autant plus avec l’arrivée de Jing Wu à l’écran, qui dés sa première vraie apparition dans la scène du parc, se montre à la fois très acrobatique, et son personnage se montre très sadique. Le genre de méchant que l’on se plait à détester.
Et Wilson Yip ne s’est pas moqué de nous lorsqu’il fait débarquer l’action. Car si le nombre de combats est plutôt restreint, ce qui est logique vu la durée du métrage et la longue première partie, ceux-ci sont d’une qualité remarquable, tout en restant dans le ton de la première partie : violents, rapides, vifs. C’est simple, cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu une telle rapidité d’exécution lors d’un combat. Dès lors, l’affrontement inévitable entre Jing Wu et Donnie Yen ne peut faire qu’office de point d’orgue du métrage, et là encore, BINGO. Véritablement morceau de bravoure d’environ cinq minutes, les deux artistes nous livrent un combat d’une rapidité exemplaire (à tel point que tous les coups sont difficiles à percevoir à la première vision), permettant aux deux acteurs de nous montrer toute l’étendue de leur talent. Si bien que peu importe ce qui suivra, le spectateur en ressortira plus ou moins déçu. En effet, après un tel combat, comment est-il possible de faire encore mieux ? Impossible en effet. Wilson Yip a peut-être placé sa meilleure carte un poil trop tôt, mais n’en signe pas pour autant un final à prendre à la légère, continuant avec logique le ton sombre qui précédait, en nous livrant tout de même un combat encore d’un grand niveau. Et pour toutes ces raisons, SPL est bel et bien le grand film annoncé avant et après sa sortie, un film dont on pardonne volontiers les quelques défauts pour se focaliser sur l’important : l’ambiance du film et le plaisir que l’on a à le regarder. Wilson Yip et Donnie Yen, forts de ce succès, continueront alors à travailler ensembles par la suite, avec Dragon Tiger Gate et Flashpoint, pour un résultat en deçà.
Les plus
Des combats juste phénoménaux
Une ambiance froide et violente
Donnie Yen, Simon Yam et Sammo Hung
Un bon mix policier / Action
Les moins
Des facilités de scénario
En bref : SPL n’est pas un chef d’œuvre, mais reste la claque annoncé. Un film à la violence froide et aux combats précis et rapides, le tout dans une ambiance magnifique.
Un chef d’œuvre pour moi. Revu avec grand plaisir. Oui un parfait mélange entre polar et action, et cette ambiance épurée… ces rues vidées de leurs âmes… J’adore.
Je le revois assez souvent avec grand plaisir. Parfois même en fin de soirée avec des potes, quand on cherche un film percutant, on s’est déjà laissés tenter par SPL.