Titre original : Kuroyuri Danchi – クロユリ団地
2013 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h46
Réalisation : Nakata Hideo
Musique : Kawai Kenji
Scénario : Miyake Ryûta et Katô Junya
Avec Maeda Atsuko, Narimiya Hiroki, Katsumura Masanobu, Nishida Naomi, Suwa Tarô et Yanagi Yûrei
Synopsis : Asuka, étudiante en soins infirmiers, vient d’emménager dans un nouvel appartement avec ses parents et son petit frère. La première nuit, elle entend un bruit étrange venant de l’appartement d’à côté, appartenant à un vieil homme solitaire. Inquiète, elle découvre dans l’appartement le cadavre du vieil homme. Asuka apprend par Shinobu, un homme chargé de nettoyer l’appartement du défunt, que des morts étranges ont lieu dans le complexe d’appartements au fils des ans.
Dernier métrage de Nakata Hideo après plusieurs essais assez catastrophiques, que ce soit en Amérique (Le Cercle 2, Chatroom) ou au Japon (The Incite Mill, renommé en France TV Show), le bonhomme semble vouloir retrouver un minimum sa gloire passée, celle de métrages tels que Ring en 1998, ou Dark Water en 2002, sans aucun doute ces métrages les plus aboutis. Nakata retourne donc au film qui fait peur, au film de fantôme, mais surtout, au film d’ambiance qui ne cède pas aux facilités de scénario ou pire, aux facilités des apparitions à coups d’effets pour nous faire sursauter. Excellent premier point. Conservant Kawai Kenji à la musique, comme toujours, le cinéaste jette son dévolu sur deux nouveaux scénaristes dans son œuvre. On aura donc d’un côté Katô Junya (Meatball Machine, Stop the Bitch Campaign), ce qui surprend vu le style plutôt fun de ses écrits, et de l’autre Miyake Ryûta, habitué aux scénarios de films de fantômes pour la télévision, ou encore du sympathique Ju-On : White Ghost. Et si le scénario ne sera indéniablement pas le gros point fort du métrage, il aura de quoi surprendre venant des deux scénaristes, puisque l’histoire se veut totalement sérieuse déjà, et que si dans son ensemble, tout cela reste très classique, le scénario ne va pas faire comme beaucoup de métrages du genre, à savoir multiplier des apparitions jusqu’à épuisement. Au contraire, ici, le scénario préfère se poser, poser ses personnages, les définir, les faire évoluer doucement dans un univers assez sombre, misant bien plus sur l’ambiance que sur de nombreux sursauts (tout de même présents).
Mieux, le scénario ne va pas nous ressortir le coup du fantôme féminin aux longs cheveux noirs et au teint blafard, puisque s’il y a bien un esprit dans le métrage, celui-ci est un homme. On retrouvera par contre encore une fois un petit garçon, comme pour faire le rapprochement avec les meilleurs films de Nakata. Le métrage réserve donc bel et bien quelques surprises, et tente d’éviter certains clichés (mais ne se privera pas pour en utiliser d’autres), tout en nous racontant une histoire assez classique. Une famille emménage dans un complexe d’appartements, et dés la première nuit, des sons étranges provenant de l’appartement d’à côté se font entendre. C’est la jeune Maeda Atsuko (The Suicide Song, un bon paquet de dramas) qui joue le rôle de Asuka, la jeune de la famille, étudiante. L’actrice, loin d’être exceptionnelle, délivre une performance plutôt crédible et se montre néanmoins convaincante la plupart du temps. On pourrait même dire qu’elle fait un sans faute dans toute la première partie. Kawai Kenji livre un score musical discret et convenant à merveille pour le métrage, posant une ambiance. Mais donc, même s’il reste classique, The Complex fait-il peur ? Oui et non.
Nakata retourne à des films d’ambiance comme à ses débuts, et préfère faire baigner son film dans une atmosphère assez pesante, et donc, réussie, en évitant au maximum les scènes chocs. Certaines scènes seront particulièrement efficaces, comme l’exploration de l’appartement par Asuka, s’aidant de la lumière de son téléphone portable pour avancer. Même quelques autres scènes plus tard, et quelques autres pourtant assez faciles (avec l’apparition d’un fantôme lors d’un cour) fonctionnent bien. Nakata fait preuve d’un sens du cadrage adéquat et rend ses scènes prenantes, d’autant plus que la photographie du métrage est magnifique. Prenant, intéressant, parfois pesant, dommage que certains indices laissés par le métrage s’avèrent beaucoup trop voyants, mais ils ne gâchent en rien le travail de Nakata, ni le film en lui-même. On pourra regretter un peu son final, qui part alors dans une direction beaucoup plus démonstrative, et donc, visuelle, alors que le reste du métrage restait propre et sobre, mais l’ensemble est loin d’être déshonorant. Peut-être bien que Nakata est de retour !
Les plus
Un retour au film d’horreur d’ambiance
Assez pesant
Très bien réalisé
Les moins
Ça reste classique tout de même
Le final se voulant plus visuel
En bref : Nakata revient de loin, et retourne aux films d’ambiance. Par moment assez classique, mais maîtrisé et très divertissant. Ça fait du bien !