Titre original : The Isle – Seom – 섬
2000 – Corée du Sud
Genre : Drame
Durée : 1h30
Réalisation : Kim Ki-Duk
Musique : Jeon Sang-yun
Scénario : Kim Ki-Duk
Avec Suh Jung, Kim Hyeon-seok, Park Sung-hee, Jo Jae-hyeon et Jang Hang-seon
Synopsis : Hee-jin est la propriétaire d’un hôtel, un ensemble d’îlots de pêche dans lequel elle tient le rôle de serveuse, de femme de ménage, de taxi-barque et même de prostituée pour certains locataires. Hee-jin se fait passer pour muette, est très mystérieuse et peut se montrer très violente envers ceux qui lui manqueraient de respect ou la gêneraient. Elle va tomber un jour amoureuse d’un jeune criminel en cavale, aux tendances suicidaires, qui va se réfugier dans une des maisons flottantes.
Comme beaucoup de métrages de Kim Ki-Duk, L’île est un film prenant, silencieux, intéressant, mais aussi beau que cruel. Ici, il nous dépeint deux personnages isolés du monde, au moment de leur rencontre. D’un côté nous avons un homme en cavale qui fuit son passé et se trouve refuge là où vit une jeune femme, muette, qui loue des petites maisons en bois situées sur un lac. Deux personnages solitaires, qui vont rapidement avoir une certaine attirance l’un pour l’autre, une attirance parfois malsaine et violente, ce qui contrasteras énormément avec la mise en scène posée, comme toujours, de Kim Ki-Duk, mais également avec le lieu unique de son action. Oui, tout le monde se déroulera au bord du lac et sur le lac, avec des personnages pas ou peu bavards, des personnages cherchant à fuir la société et leur passé. L’on ressent immédiatement, dés les premiers instants, une immense solitude et un lourd passé chez ses personnages, sans avoir à nous le montrer via de longs discours démonstratifs. C’est là tout le talent du metteur en scène, faire passer son message et développer ses personnages sans souligner ses idées avec un grand marqueur noir ou à l’aide de dialogues incessants.
L’île est donc avant tout un film visuel, un film d’émotions, de ressenti. Et en ce sens Kim Ki-Duk livre sans doute son meilleur film. Visuellement, c’est donc absolument sublime, avec une mise en scène soignée et un lieu bien trouvé qui pose immédiatement une ambiance calme et pleine de solitude. Mais contrairement à ce décor, le scénario de Kim Ki-Duk est loin d’être calme, et surtout loin d’être tendre envers ses protagonistes. Rare pourtant, cette violence est souvent frontale, sèche, et met mal à l’aise. Certaines scènes resteront assurément dans les mémoires, mais là où la violence se fait ingénieuse, c’est dans sa mise en place, en faisant des moments loin d’être gratuits, puisque les personnages ne parlent pas et doivent donc exprimer leurs sentiments et leur ressenti comme ils le peuvent. Cela peut donc tout naturellement aller d’actes de violence envers les autres à de l’automutilation. Suh Jung est d’ailleurs exceptionnelle dans le rôle de Hee-Jin, jeune femme de l’intrigue.
Exceptionnelle car sans prononcer un seul mot, elle passe d’une émotion à une autre, elle passe de la femme jalouse à la femme la plus cruelle qui soit. Elle tient littéralement jusqu’aux derniers instants le film sur ses épaules et livre une prestation à fleur de peau qui pourra émouvoir par moment et foutre la trouille à d’autres. Parlant encore une fois et comme de nombreuses fois par la suite de l’amour, L’île bien entendu ne parlera pas à tout le monde, avec ce traitement radical, ses dialogues très peu présents et son rythmé posé. Kim Ki-Duk livre pourtant un film magnifique, et un métrage encore relativement assez accessible, loin par exemple de son dernier film en date, Moebius, au sujet plus extrême et au niveau de dialogue… totalement absent puisqu’il n’y en a pas un seul. Pour ma part, L’île est un film qui m’aura touché et captivé de bout en bout. Une belle leçon de cinéma en somme.
Les plus
Une ambiance irréelle
Une belle et cruelle histoire d’amour
Suh Jung exceptionnelle
Les moins
Certaines scènes très dures
En bref : Le meilleur de Kim Ki-Duk, une œuvre cruelle et belle à la fois, traversée de moments aussi durs que poétiques.
Un grand film, mon Kim Ki-Duk préféré, découvert il y a une éternité en petit DVD hongkongais avec sous-titres anglais à l’arrache : j’ai été hameçonné et j’ai aimé. Revu plusieurs fois depuis, la magie ne se dissipe pas (je regrette néanmoins toujours les violences réelles sur animaux).
Pour le moment (encore pas mal à voir) mais mon Kim Ki-Duk préféré aussi. J’ai une copie HD et toujours mon dvd qui venait de je ne sais où (pochette en anglais, tout écrit en anglais, mais sous titres néerlandais et français pour le film). Découvert lors d’une soirée avec un pote (on aime découvrir des films étranges parfois, des curiosités), et on avait été happés, même si le final nous avait un peu laissé dans l’incompréhension. Mais dés lors, dés que je peux voir un film de Kim Ki-Duk, je fonce.
évidement un de mes film préférés .
je n’est toujours pas compris comment un simple être humain peu imaginé un tel scénario ? .
pour moi Kim Ki-Duk a dépassé l’imaginaire de Lynch et parvient a cet exploit par le biais du réalisme ! , quel paradoxe . alors Lynch reste tout de même , le maitre de l’image , comme le fut Hitchcock avant lui . mais niveau scénarios , l’originalité des grands cinéastes asiatiques , dépasse facilement toute l’histoire du cinéma occidental . d’ailleurs niveau images , il suffit d’avoir vu simple les deux films japonais que sont » La Femme Des Sables » et » Onnibaba » tout deux réalisé en 1964 , pour savoir que le cinéma Asiatique n’a rien a envié aux occidentaux , sur ce point non plus ! . de plus , honte a moi , j’allais oublié le film » Audition » de Takashi Miike , qui visuellement est au même niveau que Lynch , » quand même ! » comme dirais Valls .
Salutations , d
En déterrant cet article écrit je vois en 2014, tu me fais penser que je ne l’ai pas revu en HD alors que j’ai le Blu-Ray qui avait été édité par Spectrum il y a quoi, 3 ans de ça environ je crois.
Après, bon, j’ai beau adorer Kim Ki-Duk, si on part vers Lynch, qui est un de mes réalisateurs préférés (RIP lui aussi…. année de merde), je ne saurais rester objectif, Lynch réveillant chez moi des émotions fortes même quand parfois, je ne comprend pas forcément la signification. Et je vais arrêter d’en parler, je n’ai pas le temps de me refaire sa dernière saison de TWIN PEAKS, déjà revue en plus l’année dernière haha.
Chaque pays et donc chaque cinéma à ses spécificités, ses différences, ses tics visuels, son rythme parfois même. De Miike par contre, c’est clairement GOZU que je rapprocherais du cinéma de Lynch, par son ambiance, son histoire même au final, son cadre. Mais AUDITION reste un gros morceau, même si pas mon préféré. Ceci dit, si on compare à ce qu’il fait depuis 10 ans le Miike, je prend AUDITION sans réfléchir, à quelques rares exceptions près.
j’appuie volontairement sur les Comparatifs , même si je sais qu’il faut évité . c’est pour moi un moyen a peine détourné , de remettre un peu les pendules a l’heure (lol) . mais je dois dire , ici , que je suis volontairement joueur et taquin , c’est dans ma nature. Salutations , d
ah TWIN PEAKS 3 , là j’ai vraiment pas aimer le scénario ! , malheureusement , car gros gros fan de Twin Peaks 1&2 Forever ! . et j’aime aussi le film (bien que très hardcore) . par contre comme toute personne raisonnable , je reconnais la qualité visuel des fameux deux ou trois épisodes devenus , déjà , cultes de cette saison 3 . qui sont un sacré trip pour les yeux . R I P a David , of course. Salutations d