OCCULT (オカルト) de Shiraishi Kôji (2009)

OCCULT

Titre original : オカルト
2009 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h50
Réalisation : Shiraishi Kôji
Musique : Nakahara Masaya
Scénario : Shiraishi Kôji

Avec Wakatsuki Akira, Shiraishi Kôji, Kuribayashi Shinobu, Azuma Mika, Horiken et Kondo Koen

Synopsis : Shiraishi Kôji tourne un nouveau documentaire. Il s’intéresse à un cas particulier ayant eu lieu il y a plusieurs années. Un homme a massacré des jeunes femmes, sans raisons, avant de graver au couteau des signes étranges sur le dos d’un survivant, avant de se suicider en se jetant d’une falaise. Depuis, la pauvre victime, au corps marqué à vie, prétend voir des esprits, et même des ovnis parfois.

Shiraishi Kôji est un réalisateur un peu à part. Démarrant en 2004 grâce à des moyens métrages (comme son segment Dead Girl Walking pour une anthologie) ou encore le petit film de V-Cinéma Ju-Rei, il se fait remarquer l’année suivante avec Noroi, un faux documentaire extrêmement prenant et maîtrisé. En 2007, il tourne Carved (The Slit-Mouthed Woman) en bénéficiant d’un budget plus confortable, avant de revenir à des budgets ridicules, enchaînant les projets depuis, la plupart du temps passant inaperçus en dehors du Japon. Après le très remarqué Grotesque en 2009, sa carrière se limitera à des petits films inédits chez nous, et la plupart du temps, des faux documentaires. En 2009, Occult était en quelque sorte son retour au genre 4 ans après Noroi, genre qu’il ne quitta plus depuis (Shirome en 2010, Chô Akunin en 2011, puis les Senritsu Kaiki File en 2012 et 2013). Occult est donc un faux documentaire, faux bien entendu car il est scénarisé, réalisé, mais le tout est fait avec le plus grand sérieux du monde. Shiraishi Kôji joue son propre rôle, il tourne un documentaire, et s’intéresse à une affaire. Budget minuscule oblige, le faux documentaire (ou documenteur) est donc le genre idéal, et Shiraishi nous a prouvé par le passé qu’il maîtrisait son sujet. Aucune surprise à voir une mise en image crédible et plutôt bien foutue donc ici. Occult prend un ton très sérieux tout le temps, et l’ensemble est réaliste. Les acteurs sont tous dans le bon ton, et on pourra même apercevoir quelques personnalités connues jouant leurs propres rôles. Outre Shiraishi donc, on trouvera Kurosawa Kiyoshi pour une courte apparition.

L’emballage du métrage est donc, comme souvent (bon, dernièrement, avec notamment Kami Idol, ce n’était plus le cas), réussi et sérieux. Mais dans le fond, Shiraishi veut nous faire aussi long et complexe que Noroi, mais sans en avoir les ambitions. Dans Noroi, l’intrigue, si elle se dévoilait doucement, traitait souvent de plusieurs enquêtes très différentes qui finalement, se rejoignaient, doucement. Dans Occult, Shiraishi tente quelque peu le même chose, en faisant intervenir des éléments divers au fur et à mesure de l’avancée de l’enquête. Des sujets vastes comme les ovnis, les fantômes, le terrorisme même (oui oui !) et tant d’autres choses, mais l’ensemble reste beaucoup plus limité, et surtout, beaucoup moins prenant. Peut être parce que le sujet se limite juste à quelques personnages que l’on suit en permanence, ou que le mystère, épais, s’avère par moment bien trop sérieux et bien trop lent pour une intrigue finalement si longue (le métrage dure 1h50). Surtout qu’au final, il ne se passe pas grand-chose. Les acteurs font leur boulot, s’imprégnant de leur personnage, Shiraishi nous prouver qu’il sait toujours filmer avec passion (malgré la fin, surprenante tellement je l’ai trouvé ratée), mais Occult manque franchement de rythme, et de vrais événements surnaturels. En voulant rester sans doute trop terre à terre, Shiraishi rate quelque peu la coche, même si dans le même style, il aura fait bien pire (et tellement mieux). Occult reste divertissant, baignant dans une ambiance très particulière, parfois trop minimaliste dirons certains.

Les plus

Une ambiance réussie
Quelques bons moments

Les moins

Beaucoup trop long
Un final raté malgré de bonnes idées
 

En bref : Occult est un film décevant de la part de Shiraishi, qui n’atteint jamais le niveau de Noroi. Quelques bons moments, dans un film bien trop long.

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