Titre original : The ABCs of Death 2
2014 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 2h05
Réalisation : E.L. Katz, Julian Barratt, Julian Gilbey, Robert Mogan, Alejandro Brugués, Aharon Keshales, Jim Hosking, Bill Plympton, Erik Matti, Dennison Ramalho, Kristina Buozyte, Lancelot Oduwa Imasuen, Robert Boocheck, Larry Fessenden, Ohata Hajime, Todd Rohal, Rodney Ascher, Marvin Kren, Juan Martinez Moreno, Jen et Sylvia Soska, Vincenzo Natali, Jerome Sable, Steven Kostanski, Alexandre Bustillo et Julien Maury, Umezawa Sôichi et Chris Nash
Synopsis : Suite de l’anthologie sortie en 2012, réunissant encore une fois 26 réalisateurs pour chaque lettre de l’alphabet, montrant 26 façons différentes de mourir, avec une liberté totale sur le contenu de leur segment.
En 2012, bien que très inégal, le premier ABC’s of Death avait été par moment une excellente surprise. Si certains très mauvais courts peuplaient le film, certains sortaient assurément du lot (les lettres D de Marcel Sarmiento, L de Timo Tjahjanto, O de Hélène Cattet et Bruno Forzani, et surtout les lettres X de Xavier Gens et Y de Jason Eisener) et relevaient le niveau. Pour ce second opus, de nouveaux réalisateurs venant d’un peu partout et une nouvelle fois, les lettres de l’alphabet sont revues et corrigées. Seulement là où le premier opus parvenait à surprendre par moment, l’ensemble du métrage tombe le plus souvent à l’eau ici, car il faut avouer que les bons courts ne sont pas légions. Au bout du coup, après deux heures de visionnage, seules 3 ou 4 lettres marqueront les esprits pour leurs réelles qualités, tandis que tous les autres tomberont rapidement dans l’oubli. L’ensemble ne commençait pourtant pas si mal à défaut d’être vraiment captivant, puisque le premier sketch, A is for Amateur, signé E.L. Katz, joue la carte de l’humour en nous montrant un tueur. Avec tout d’abord la façon, parfaite, dont il imagine un contrat, puis la triste réalité. L’ensemble ne se prend pas vraiment au sérieux, se fait plutôt rythmé et pas trop mal réalisé, et permet une bonne entrée en la matière. Et le drame arrive dés le sketch suivant, enchaînant alors déception sur déception, fautes de goûts hallucinantes, idées ratées et histoires peu passionnantes. La déception est immense alors que les bons sketchs se font rares, alors que les styles présents à l’écran sont nombreux, du gore à l’ambiance, en passant par le found footage et l’animation.
Les bons sketchs, lorsqu’ils débarqueront, feront du bien, tant le reste est parfois d’une nullité affligeante, mais dans l’ensemble, cela ne permettra pas de relever le niveau général pour pouvoir vivement conseiller la vision du dit métrage dans son intégralité. Au niveau des réussites plus ou moins intéressantes, on pourra noter le sketch C (pour Capital Punishment), qui permet quelques effets bien violents et une mise en scène un peu plus carrée que la moyenne. Puis il faudra attendre un très long moment, jusqu’au sketch K (pour Kneel) de Kritina Buozyte, qui si finalement reste un peu vain dans sa finalité, possède une ambiance et quelques plans glaçants qui témoignent d’une réelle envie de poser une ambiance. Intéressant, bien qu’inabouti. Plus de nouveau, le vide, jusqu’à la lettre V (pour Vacation) de Jerome Sable (Stage Fright), qui, s’il n’est pas non plus exceptionnel, va jusqu’au bout de son délire, nous montrant une scène tournant mal, intégralement en conversation Skype. W pour Wish de Alexandre Bustillo et Julien Maury proposera une chute sympathique mais s’avèrera malheureusement un peu trop court et simple pour totalement interpeler. Oui, quatre bons sketchs, sur 26. D’autres se plantent à moitié, comme la lettre D, en animation, proposant un univers hallucinant et totalement glauque, mais ne passionnant pas vraiment.
Et le reste n’est pas vraiment glorieux, alternant le passable que l’on regardera d’un œil distrait, et le franchement mauvais que l’on oubliera rapidement. Comment ne pas citer par exemple la lettre B (de Julian Barrat, qui signe sa première réalisation), voulant se la jouer Found Footage mais qui s’avère tellement prévisible et peu intéressant. La lettre E de l’argentin Alejandro Brugués, réalisateur de Juan of the Dead, veut jouer la carte de l’humour mais s’avère un ratage total qui paraît interminable. La lettre F promettait, avec un point de départ intéressant (le conflit entre Irak et Palestine), mais se montre également peu intéressant malgré une belle photographie. Citer tous les métrages serait long, mais on pourra noter, parmi les plus gros ratages (ou plus grosses déceptions), le très lourd segment G (pour Grandpa), le segment H où l’on retrouve bien le style de Bill Plymton mais qui ennui plus qu’autre chose, le segment L du Nigérien Lancelot Oduwa Imasuen, par moment embarrassant (et le monsieur a une longue filmographie de 72 autres films derrière lui, cela fait peur), le segment M totalement vain et intégralement au ralenti, le segment P, probablement l’un des pires tant il sombre dans le ridicule le plus affligeant et énervant, le segment T, facile et très décevant provenant des réalisatrices Jen et Sylvia Soska (American Mary) ou encore le segment W de Sten Kostanski, qui garde son style après Manborg (sic) mais le rend néanmoins un poil plus digeste sur la courte durée de 5 minutes.
Oui, dans son intégralité, si l’on oublie quelques bons sketchs, il n’y a rien de véritablement bon dans ce second opus de ABC’s of Death, qui aurait mieux fait, la plupart du temps, de se trouver de meilleurs réalisateurs, ou surtout d’effectuer une meilleure sélection des métrages, quitte à mettre plusieurs réalisateurs en compétition sur une même lettre avant de faire un choix. Le métrage s’avère souvent pénible, parfois ridicule, parsemé de quelques rares notes plus intéressantes et de qualités. Quand à conseiller la vision d’un tel métrage, je n’irais pas jusque là, loin de là, et retourne de ce pas me refaire les meilleurs sketchs du précédent.
Les plus
Les sketchs C, K, V et W
Quelques moments mieux gérés et filmés
Les moins
Une grande majorité de mauvais sketchs
En bref : Encore plus inégal que le premier opus, on s’ennuie plus qu’autre chose, peu de moments valent le détour.