SUKEBAN BOY (おいら女蛮) de Iguchi Noboru (2006)

SUKEBAN BOY

Titre original : Sukeban Boy – Oira Sukeban – おいら女蛮
2006 – Japon
Genre : Comédie
Durée : 1h02
Réalisation : Iguchi Noboru
Musique : Ishii Masako
Scénario : Iguchi Noboru d’après le manga de Nagai Gô

Avec Asami, Kaori, Tanaka Demo, Kishi Kentaro et Miura Atsuko

Synopsis : Fils d’un biker, Sukeban est un adolescent normal, qui aime la bagarre. Mais malheureusement pour lui, il n’est pas une terreur, la faute à son physique et au ton de sa voix, très féminins. Son père va alors avoir l’idée de génie : l’envoyer dans un lycée de jeunes filles. Et ça fonctionne à merveille, mais Sukeban va très rapidement se rendre compte que les écoles pour filles ne sont pas de tout repos et sont peuplés de gangs divers.

Iguchi est à présent bien connu, au niveau international. Pour preuve, le bonhomme est le réalisateur de The Machine Girl, qui fit un énorme buzz internet lors de sa sortie en 2008 aux Etats Unis. Malheureusement, et ce depuis ses débuts, Iguchi est un réalisateur très inégal, alternant le meilleur (Tomie Unlimited), le sympathique (The Machine Girl) et le mauvais (RoboGeisha). Sukeban Boy, ou Oira Sukeban dans son pays d’origine, s’il ne fait pas parti du haut du panier, reste un spectacle d’un bon niveau, à condition d’adhérer bien entendu à son style outrancier, sexy, et pas toujours très fin. A la base, Sukeban Boy, c’est un manga de Nagai Gô, bien connu pour être l’auteur de Devilman ou Goldorak par exemple, ou dans le genre sexy, Cutie Honey, bien que le film, sympathique, ne rendra pas vraiment le côté sexy (pour ça, il faudra plus se tourner vers, carrément, la série d’animation, ou la série télévisée). Et à côté de ça donc, Sukeban Boy, qui nous intéresse aujourd’hui, porté à l’écran par Iguchi Noboru, qui jusque là était plutôt habitué à filmer des filles courtement ou pas vêtues. Mais le monsieur, sur la durée de seulement une heure, qui lui convient très bien, parvient à mettre un joyeux bordel mixant humour totalement débile, écolières en très petites tenues, gangs en pagaille, et combats ridicules. Iguchi ne se prend pas au sérieux, et vu le matériel de base, il a bien raison, et c’est ça qui fera en parti la force de ce Sukeban Boy, qui tient sur les épaules de son actrice principale, qui joue donc un homme au physique et à la voix très féminine. Pour ce rôle, on retrouve Asami, ancienne actrice de cinéma pour adultes, qui continuera d’ailleurs de jouer dans les opus suivants d’Iguchi, en jouant un garçon manqué avide de vengeance dans The Machine Girl et un guerrier Tengu avec un katana lui sortant des fesses dans RoboGeisha. Ici, elle surjoue à l’extrême pour le plus grand bonheur du spectateur.

Censée être un garçon, elle force tellement le trait qu’on y croit facilement, et après une rapide introduction nous montrant bel et bien que le métrage ne brillera pas par ses combats assez rudimentaires pour les meilleurs et ridicules pour les autres, on entre dans le vif du sujet avec l’entrée dans l’école pour fille de Sukeban. Et là, même si certains gags s’avèrent lourds, ça fonctionne à merveille, Asami s’en donne à cœur joie, et on va rapidement rire des différentes péripéties, qui iront de plus en plus loin au fur et à mesure que le film va avancer. Au moins, vous êtes prévenus, si le début ne vous parle pas, vous pouvez arrêter de suite la vision, car la suite ira beaucoup plus loin. Le film, sans véritable scénario construit, est plutôt une suite de gags où Sukeban rencontrera un par un les différents gangs de l’école. Et on avait l’impression que ça commençait fort, avec un club ou les filles sont déshabillées pour apprendre à se sentir gênées (car oui, au Japon, les filles sont très gênées par la nudité, même partielle). Mais en un éclair, Sukeban rencontre alors le gang des « Half Naked Women », soit les filles à moitié nues. Le ton est donné, et le tout va s’enchaîner sans nous laisser le temps de souffler, et il ne se passe jamais deux minutes sans que nous ayons droit à un plan fesses, un plan seins, ou un gag assez graveleux. Mais on en redemande, et le jeu outrancier de Asami fait vraiment des merveilles. Il faut la voir faire des grimaces ou bien écouter ces voix off quand l’une de ses camarades de classe se retrouve à moitié à poil devant elle. Et comme dans un jeu vidéo, chaque ennemi que Sukeban rencontrera possédera son coup final, à la manière d’un Mortal Kombat et son fameux Finish Him. Sukeban aura aussi un coup final bien… particulier et dans le ton du métrage.

Bien entendu, les gags seront nombreux, et Iguchi, également au scénario, sera se renouveler pour ne pas faire tourner tout ça en rond. Entre les filles nues qui utilisent des pinces tétons, la femme qui envoie des balles par la bouche ou par les seins, ou la fameuse fille de la pochette capable de superbes coups fessiers, on en a pour tous les goûts. Inventif, au rythme soutenu, Sukeban Boy ne faiblit pas et encore une fois, sa courte durée permet de mieux l’apprécier. Mais bien entendu, comme toujours dans ce genre de films cherchant toujours à en faire plus, certains passages décevront ou ne fonctionneront pas pleinement, notamment dans son final, ou on peut dire que presque tous les gangs se retrouvent dans l’école pour affronter Sukeban et le gang de motards de son père. Un bordel parfois épuisant, au final qui décevra par son combat poussif où la caméra s’attardera encore une fois plus sur l’anatomie des actrices que sur les actions, de toute façon, ratées. Mais Iguchi avait l’intelligence lors de la première partie du métrage de parer ce manque d’ambition dans l’action par des gags fonctionnant très biens. Reste que l’ensemble totalement fou et décontracté se laisse voir à condition de supporter tous les excès du film, qui s’épuise quand même dans ses dernières minutes.

Les plus

Une excellente première partie
C’est très con, très coquin
Asami

Les moins

Tous les gags ne fonctionnent pas
Un final assez raté

En bref : Comédie outrancière, débile et très sexy, Sukeban Boy fonctionne grâce à Asami dans le rôle principal, et à un humour qui fait souvent mouche, mais qui finit par épuiser vers la fin.

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