Titre original : Kristy
2014 – Etats Unis
Genre : Suspense
Durée : 1h26
Réalisation : Oliver Blackburn
Musique : François Eudes Chanfrault
Scénario : Anthony Jaswinski
Avec Haley Bennett, Ashley Greene, Lucas Till, Chris Coy, Mike Seal, Lucius Falick et Erica Ash
Synopsis : Une étudiante se retrouve seule au campus pendant Thanksgiving. Elle décide de sortir faire quelques emplettes. Les ennuis vont très vite commencer.
Réalisateur du sympathique mais racoleur Donkey Punch, Oliver Blackburn n’avait absolument pas le profil du réalisateur de films de genre à suivre, loin de là. Je me suis donc lancé dans la vision de son nouveau métrage, Kristy, cette fois-ci tourné en Amérique, sans grande conviction. La scène d’introduction n’était d’ailleurs pas là pour me rassurer, avec son montage un peu raté et ses effets de styles annonçant une histoire imbuvable. Et pourtant ! Oui, Kristy ne réinvente en rien les codes du genre, Kristy ne surprend pas non plus vis-à-vis du genre qu’il aborde, mais pourtant, Kristy se fait une bonne surprise à l’heure où la plupart des films d’horreur DTV nous offrent une mise en scène ratée, une photographie amateur à gerber et des acteurs aux rabais. Kristy, bien que mettant une demi-heure à démarrer, parvient à captiver notre attention grâce à un élément simple au départ : une héroïne attachante. Justine, jouée par Haley Bennett, est une fille comme les autres. Elle n’est pas spécialement sublime, ni surdouée en cours, elle a un petit ami mais ne pense pas qu’au cul, elle veut des bonnes notes mais ne se referme pas sur elle-même pour cela. Une fille normale, à l’université. En quelques scènes, le réalisateur place sa situation initiale et nous présente son personnage, et ça passe. Heureusement, car l’université sera pour ainsi dire quasiment le seul lieu et Justine sera présente à l’écran 100% du temps.
Car dans Kristy, c’est les vacances de Thanksgiving, et tout le monde part pour fêter ça en famille. Même le petit ami de Justine, même sa meilleure amie qui retrouve son père au dernier moment. Justine se retrouve seule. Plutôt que de céder aux stéréotypes permettant de filmer une université vide (genre les jeunes sortent de leur chambre le soir quand tout le monde dort), le scénario tente de rester au maximum crédible, et voir l’université se vider progressivement et Justine déambuler seule fonctionne. Et c’est alors que l’on rentre dans le vif du sujet. Kristy n’est pas un film art et essai sur une fille seule qui va réfléchir sur elle-même, mais un slasher, ou plutôt un survival disons, sur une fille seule aux prises avec des psychopathes masqués. Oui, rien de bien neuf il est vrai, mais grâce à sa première partie réussie et surtout une héroïne normale et surtout ayant des réactions intelligentes, rendant ce survival crédible.
Quand on entre dans le vif du sujet, pour une heure sous tension, le réalisateur semble savoir ce qu’il fait, et comment rendre son métrage rythmé alors que finalement, nous ne suivons que Justine. Il utilise le décor à son avantage pour diversifier son film, et n’hésite pas à faire intervenir quelques personnages pour de rapides apparitions, évitant au film de devenir trop répétitif. Et Justine, en bonne héroïne, va tout faire pour survivre, en se servant de son environnement, qu’elle connaît très bien. Un trousseau de clé, et elle saura où aller pour se cacher, le danger est proche, elle saura attirer ses ennemis où il faut pour fuir, on lui met un téléphone dans les mains, et même sans réseau, la bête lui sera utile pour faire un piège sonore pour éloigner ses ennemis. Pour cette partie de cache-cache, le réalisateur maîtrise ses plans, joue à merveille avec l’obscurité et l’architecture de l’université. On pourra regretter que la dernière partie du récit, classique elle aussi, arrive d’un coup, avec un retournement de situation venant changer l’objectif de l’héroïne en seulement quelques secondes. Malgré tout, l’ensemble se fait suffisamment rythmé, et surtout réaliste et bien emballé pour captiver l’attention du spectateur sur sa courte durée, puisque le métrage dure à peine 1h20 sans son générique.
Les plus
Une héroïne attachante et intelligente
Une mise en scène bien foutue
Bien construit
Les moins
Mais classique à tout point de vu
Une dernière partie qui débarque assez vite
En bref : Un survival classique mais bien mené, bien réalisé et rythmé. Bonne pioche !