NEW ROSE HOTEL de Abel Ferrara (1999)

NEW ROSE HOTEL

Titre original : New Rose Hotel
1999 – Etats Unis
Genre : Thriller
Durée : 1h33
Réalisation : Abel Ferrara
Musique : Schoolly D
Scénario : Abel Ferrara et Christ Zois

Avec Willem Dafoe, Christopher Walker, Asia Argento, Amano Yoshitaka, Gretchen Moi et John Lurie

Synopsis : Deux amis espions industriels, Fox et X, veulent finir leur carrière en apothéose. Ils engagent donc Sandi, une très jolie chanteuse d’un bar de nuit. Elle est chargée de séduire un généticien japonais, Hiroshi, pour qu’il quitte son entreprise actuelle, Maas corporation, pour entrer dans la Hosaka corporation. X tombe amoureux de Sandi et l’opération tourne au fiasco.

Abel Ferrara, on adore ou on déteste. Il faut dire que le cinéaste aime provoquer, choquer, et qu’il dispose le plus souvent de budget ridicule si bien que ces films sentent bon l’amateurisme, dans la façon de filmer, les plans, l’éclairage. Parfois, ce style convient à merveille à ses métrages, et parfois, ça tombe totalement à l’eau. Et ce dés le début de sa carrière, où il livre dans le cinéma de genre le pathétique slasher Driller Killer en 1979 puis le sympathique Rape and Revenge L’Ange de la Vengeance. Il livrera ses œuvres les plus intéressantes entre la fin des années 80 et le milieu des années 90, avec China Girl, puis The King of New York, Bad Lieutenant, le commercial mais intéressant Body Snatchers et sa variation sur le thème des vampires avec The Addiction. New Rose Hotel lui arrive bien après, à la fin des années 90. Adaptation d’un roman, thriller d’espionnage industriel dans un univers futuriste, mais surtout œuvre totalement fauchée, New Rose Hotel avait de quoi séduire, déjà par son casting, peuplé de grands noms comme souvent chez Ferrara. Willem Dafoe d’abord qu’on ne présente pas (Police Fédérale Los Angeles, Platoon, Sailor et Lula, eXistenZ), mais aussi l’acteur fétiche de Ferrara, Christopher Walken (King of New York, The Addiction), et la présence de la provocatrice Asia Argento, fille de Dario. Grand casting, point de départ plutôt intéressant, pour un film long, très long, non dénué de certaines qualités, mais ennuyeux au possible, et se foutant limite de la gueule de son public dans la dernière partie.

Ici, il est donc question d’espionnage industriel, de trahisons, de séduction aussi (normal dans un film de Ferrara me direz-vous). Seulement dés la scène d’ouverture, on sent que le budget devait être serré, très serré. Les scènes s’étirent en longueur, les plans sont longs et fixes, ça parle beaucoup. Le soucis, c’est que ce que les personnages racontent n’est pas toujours très passionnant. Les acteurs auront beau être bons, rien à y faire, quand on joue dans du vide. Surtout que Ferrara semble un peu oublier son intrigue en cours de route, se focalisant sur la relation naissante entre Asia Argento et Willem Dafoe. Aussi étonnant cela puisse paraître, de temps en temps, Ferrara parvient à nous offrir quelques scènes ou bouts de scènes intéressantes qui plairont aux cinéphiles tandis que le spectateur lambda aura déjà abandonné la vision du métrage. Si vous attendiez un rythme soutenu, des rebondissements à la pelle, vous serez déçus, et pas qu’un peu, le film prenant le temps de montrer la préparation du plan chez les deux espions avec l’aide de Sandi, Asia Argento donc.

Du plan en lui-même, on ne verra finalement pas grand-chose, puisque rien ne se passera comme prévu et qu’au final, cela ne semble pas intéresser le réalisateur, qui nous offre un retournement de situation une demi-heure avant la fin. On se dit que les choses vont enfin bouger et nous offrir quelque chose d’intéressant, mais la déception n’en est que plus grande, puisqu’à partir de là, New Rose Hotel se transforme en foutage de gueule qui, pour atteindre bien péniblement la durée de 1h30, va nous remontrer tout le film en accéléré durant 20 bonnes minutes. Un procédé finalement assez malhonnête, même si cela aurait pu permettre au métrage de nous dévoiler de nouvelles clés. Malheureusement ça ne fonctionne pas, et ça ne fait qu’enfoncer le clou d’un métrage pas passionnant dés le départ. Oui, New Rose Hotel est un Ferrara raté (pas le premier, pas le dernier, loin de là). Fauché, peu intéressant, creux et pourtant bien joué, très bavard et peu spectaculaire, certains y verront un film osé, d’autres un film ennuyeux. À défaut de trancher, New Rose Hotel est pour ma part un film osé et ennuyeux au possible.

Les plus

Quelques moments bien trouvés

Les moins

La dernière demi-heure
Très lent
Peu passionnant

En bref : Un bon casting et des choix osés ne font pas un bon film, New Rose Hotel est surtout ennuyeux et un brin prétentieux.

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