INSIDIOUS CHAPITRE 3 (Insidious Chapter 3) de Leigh Whannell (2015)

INSIDIOUS CHAPITRE 3

Titre original : Insidious Chapter 3
2015 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h37
Réalisation : Leigh Whannell
Musique : Joseph Bishara
Scénario : Leigh Whannell

Avec Stefanie Scott, Dermot Mulroney, Lin Shaye, Leigh Whannell et Angus Sampson

Synopsis : Parce qu’elle a l’impression que sa mère défunte cherche à entrer en contact avec elle, la jeune Quinn Brenner se tourne vers Elise, un médium qui possède un véritable don mais refuse de l’utiliser depuis la tragédie qu’elle a vécue autrefois. Lorsque Quinn est attaquée par une entité malveillante, Sean, le père de la jeune fille, supplie Elise de les aider.

Pour la première fois après avoir été pendant un peu plus de 10 ans scénariste pour les films de James Wan, Leigh Whannell passe à la mise en scène. Quoi de plus normal que de le voir réaliser un nouveau chapitre d’une saga qu’il avait donc initié en tant que scénariste avec Insidious 3. Mais on le sait, pour un scénariste, passer à la mise en scène, ce n’est pas toujours facile, comme le prouve la carrière par exemple de Charlie Kaufman (scénariste de Eternal Sunshine of the Spotless mind ou Confessions d’un Homme Dangereux, réalisateur de Synecdoche, New York), de David Goyer (scénariste de The Crow, Dark City, certains opus Dark Knight, réalisateur de Blade Trinity), David Koepp (scénariste pour Spielberg et De Palma, réalisateur de Hypnose ou Fenêtre Secrète), ou encore de Paul Schrader, qui n’aura jamais eu de chance comme réalisateur mais aura beaucoup écrit pour Scorsese. Leigh Whannell va-t-il avoir de la chance ? Une chose est certaine, son film, budgété à 10 millions, et déjà remboursé quasi 10 fois, et il aura eu la liberté de faire un peu ce qu’il voulait, permettant de nous montrer ce qu’il sait faire sans qu’un producteur ne vienne détruire son film. Et pour ceux qui ne connaissent pas Insidious, le premier opus est considéré par certains comme un remake officieux de Poltergeist, et brillait par son ambiance et son respect des codes du genre malgré ses défauts, alors que le second, détesté par le public, se faisait plus complexe et baignait dans une ambiance tout aussi réussie.

Pour Insidious 3, Leigh Whannell nous propose une préquelle. Ainsi, nouveau démon (monstre), nouvelle famille. Il faut dire que faire une suite directe au second opus aurait été un peu trop, les personnages ayant vécu bien assez de choses comme ça. Seule la médium Elise, toujours très bien interprétée par Lin Shaye, reprend du service dans un rôle important, nous dévoilant d’ailleurs beaucoup plus de son passé et de sa psychologie, ainsi que Leigh Whannell lui-même et Angus Sampson dans les rôles que l’on connaît. Alors on change tout ou presque pour refaire au final la même chose ? On pourrait être tenté de dire oui, puisque ce troisième opus garde dans les grandes lignes la même narration que le premier. Une famille, des éléments surnaturels, un être maléfique accroché à un membre de la famille, Elise arrive, quelques passages dans « l’autre monde » et un final un brin raté. Dans la mise en scène également on pourrait dire qu’il n’y a rien de neuf, Leigh Whannell reprenant la patte de son ami James Wan et l’appliquant à la perfection. Mais heureusement, pas mal de petites subtilités viennent s’ajouter au tableau, et des scènes vraiment bien fichues viennent nous faire grandement apprécier ce nouveau chapitre.

En premier lieu bien entendu, le personnage d’Elise, bien plus présent qu’auparavant. Elle vient ici de perdre un an plus tôt son mari et ne s’en remet pas, remettant toute sa vie en question, même son don. Lin Shaye livre une interprétation encore une fois convaincante et donne un visage plus intéressant et humain à son personnage. On ne pourra pas en dire autant de tous les personnages, bien que la jeune Quinn jouée par Stefanie Scott bénéfice d’un traitement suffisamment développé pour que l’on s’y attache un minimum. Si son père se trouve parfois quelque peu effacé, ce sera pire pour son petit frère, ne servant strictement à rien dans toute l’intrigue, ni dans les scènes horrifiques. Mais le scénario, aussi classique soit-il, possède quelques bonnes idées qui sont relativement bien exploitées, comme le fait que le fantôme ici s’attaque à Quinn, qui se retrouve bien vite handicapée, les deux jambes dans le plâtre, la rendant incapable de fuir.

Mais là où le film s’en sort finalement le mieux, c’est dans la mise en scène de ses moments horrifiques. Si Leigh Whannell reprend à la lettre le style de James Wan, en privilégiant l’ambiance et les longs plans, il le fait très bien, et parvient à faire monter la tension dés qu’il le faut. Si certaines scènes n’évitent pas les effets faciles avec quelques jump scares, dans l’ensemble, c’est du très bon, et l’ambiance soignée nous offre de très jolies scènes qui donnent un rendu efficace à l’ensemble du film. On pourrait juste véritablement reprocher au métrage un final un brin expéditif et raté (mais n’était-ce pas déjà le cas du premier Insidious, et même de The Conjuring ?), et son statut de préquelle qui au-delà de quelques éléments du passé d’Elise et de quelques autres éléments venant expliquer quelques événements d’Insidious 2, n’était pas vraiment utile. Mais au vu de la production horrifique actuelle, il serait dommage de bouder ce troisième opus, toujours efficace et maîtrisé.

Les plus

Un film fantastique efficace
Elise et son passé
De bonnes idées de mise en scène
L’ambiance

Les moins

Les moments simplistes
Les moments un poil too much du final

En bref : Leigh Whannell passe à la mise en scène et respecte la saga qu’il a créé avec James Wan. Un très bon moment malgré ses fausses notes.

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