POLTERGEIST 2 (Poltergeist 2: The Other Side) de Brian Gibson (1986)

POLTERGEIST 2

Titre original : Poltergeist 2 : The Other Side
1986 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h31
Réalisation : Brian Gibson
Musique : Jerry Goldsmith
Scénario : Michael Grais et Mark Victor

Avec JoBeth Williams, Craig T. Nelson, Heather O’Rourke, Oliver Robins, Julian Beck et Zelda Rubinstein

Synopsis : Un orage magnétique déclenche à nouveau l’horreur sur la famille Freeling qui, une fois de plus, est la proie des Poltergeist…

En 1982, la production Steven Spielberg Poltergeist avait été un grand succès. Il aura pourtant fallut attendre quatre ans pour voir une suite débarquer. Il faut dire que tout le monde parle encore de Poltergeist, et pas seulement pour les qualités du film. Il y aura eu le meurtre de Dominique Dunne l’année de la sortie du film, qui jouait dans la grande sœur de Carol Anne, et (beaucoup moins tragique) les rumeurs selon lesquelles Steven Spielberg aurait réalisé une grande partie du métrage, et non Tobe Hooper. Tant pis, puisque de toute façon, ni Spielberg ni Hooper ne reviennent pour cette suite. Suite qui connue également son lot de difficultés, problèmes, et malheureusement, décès. Pourtant au départ, la MGM voit les choses en grand. Si le premier avait coûté presque 11 millions, cette suite en coutera 19. Le casting original revient (à l’exception fatalement de Dominique Dunne…), et le métrage est au départ prévu pour être tourné en 3D. Mieux, la production fait appel à H.R. Giger pour créer plusieurs designs pour le film. Et si Spielberg qui cosignait le scénario de l’original est absent, les deux autres scénaristes reviennent. Finalement, le tournage ne sera pas de tout repos. La 3D est rapidement annulée (bien que certaines scènes soient tournées pour l’utilisation de ce procédé), l’acteur Julian Beck, jouant un « méchant esprit » dans le film décède pendant le tournage, forçant l’équipe à modifier quelque peu le plan de travail, et à faire appel à un autre acteur pour quelques doublages. Une fois le tournage bouclé, les ennuis continuent puisque la MGM ordonnent eux-mêmes des coupes plutôt drastiques.

De 2h11, le film passe à 1h30. Oui, 40 minutes de coupes ! Voilà qui viendrait expliquer certains défauts du métrage, comme lorsque le père de famille change brutalement de coupe de cheveux d’une scène à l’autre (il passe 20 minutes les cheveux longs, puis magie, plus rien), le fait que le film ne donne aucune explication à l’absence de la sœur de Carol Anne (dans le script, une scène indiquait qu’elle était à l’université) ou encore un final indigeste et torché en 2 minutes montre en main ! Oui, Poltergeist 2 est bancal à pas mal de niveaux, alors qu’il se fait dans la continuité directe du précédent opus. On retrouve donc la famille Freeling qui tente de se remettre de leurs émotions en vivant chez la mère de Diane (JoBeth Williams) Le scénario ajoute quelques clichés, comme le personnage de Taylor, un indien, et on le sait tous, dans les films d’horreur, les indiens ont tous des pouvoirs étranges. Et puis les fantômes forcément reviennent, car ils ne hantaient pas juste la maison du premier opus, mais voulaient tout simplement Carol Anne, puisqu’elle était née dans la maison. L’esprit prend donc l’apparence d’un prêtre, nommé Kane (Julian Beck) pour tenter d’emmener la jeune fille.

Comment vaincre le mal ? L’amour de la famille bien entendu ! Oui, jamais Poltergeist ne s’éloignera de sa ligne de conduite de film d’horreur familial, où les liens qui nous unissent sont plus forts que tout. Mais à la manière du premier film (mais pas du troisième), le scénario parvient à contrebalancer ces éléments typiques du genre familial avec d’autres éléments beaucoup plus visuels et fantastiques. Dans le premier, on se souvenait de ce visage arraché ou encore des squelettes dans la piscine. Et bien ici, ce sera un monstre bien gluant et crade. Mais pas seulement, puisque souvent, le métrage tente d’aller vers une ambiance beaucoup plus sombre que le premier. En ce sens, les beaucoup trop rares scènes mettant Kane en avant sont une indéniable réussite, tant l’acteur est à fond dans son rôle et parvient à faire flipper, juste en répétant quelques phrases en boucles et en souriant. Malgré ces facilités (coupes) scénaristiques, on pourra dire que le film ne manque pas de rythme, l’ensemble se suit très bien, même si l’on sent là un film moins intéressant et plus cliché que le premier. Mais, et c’est là que ça blesse, il y a le final. Après des moments forts réussies, il faut bien conclure, et autant l’idée pour conclure le final que le montage bien charcuté ne viennent pas jouer en faveur du métrage. Les incrustations sont ignobles, le message niais au possible, et le tout est torché le plus simplement et rapidement du monde. Il serait intéressant de pouvoir jeter un œil un jour sur le montage original pour juger l’œuvre telle qu’elle a été pensée en tout cas.

Les plus

Des passages assez sombres
Ça se suit plutôt bien
Kane

Les moins

Le final
Un montage écourté de 40 minutes
Les incrustations numériques

En bref : Bancal, raté par bien des aspects, Poltergeist 2 reste pourtant une suite agréable et bien différente.

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