Titre original : De Lift
1983 – Pays Bas
Genre : Fantastique
Durée : 1h35
Réalisation : Dick Maas
Musique : Dick Maas
Scénario : Dick Maas
Avec Huub Stapel, Willeke Van Ammelrooy, Josine Van Dalsum, Liz Snoyink, Wiske Sterringa et Huib Broos
Synopsis : Des accidents graves se produisent suite au dysfonctionnement de l’ascenseur d’un immeuble résidentiel. Un réparateur est appelé à la rescousse. Il doit rentrer dans la cage d’ascenseur.
Aux Pays Bas, il n’y a pas que Paul Verhoeven. En 1983, Dick Maas réalisait, mais également scénarisait et composait la musique de De Lift, soit L’Ascenseur en France, qui obtint l’année suivante Le Grand Prix au festival d’Avoriaz, rien que ça. Le cinéma de genre a toujours été friand d’objets à la base inanimés qui prennent vie pour tuer. La même année, John Carpenter aura adapté le roman Christine de Stephen King, bien des années plus tard, Tobe Hooper adaptera également Stephen King avec The Mangler et son essoreuse tueuse. Mais on aura également eu le téléphone (Hellphone, 976 Evil), le pneu (Rubber), les chaussures (The Red Shoes), la tondeuse (Panique sur le Green), le préservatif (Killer Condom), la maison (Amityville), ou pour tout englober, tout ce qui marche à l’énergie (Maximum Overdrive). Bref, le concept n’est pas nouveau, mais dans le cas de L’Ascenseur, il faut bien avouer que l’idée à de quoi surprendre. Car oui, une voiture roule et peut écraser, une tondeuse peut découper, une maison offre pas mal de possibilités. Heureusement, Dick Maas, malgré quelques soucis de production (il fut viré par son producteur, puis réintégré), utilise toutes les possibilités de cet « accessoires » à présent disponibles partout. Il joue justement sur cela, la peur du quotidien, puisque nous prenons aujourd’hui souvent l’ascenseur, que ce soit au travail, dans son immeuble, dans un grand centre commercial. Un lieu si petit, si exigu, montant parfois très haut.
Le réalisateur va donc redoubler d’inventivité pour imaginer tous les incidents possibles et imaginables. Les portes qui s’ouvrent quand l’ascenseur n’est pas encore là, la chute libre dans la cage d’ascenseur, les portes bloquées, un souci d’aération empêchant l’air de circuler. Oui finalement, le concept permet beaucoup de choses, sans pour autant se prendre au sérieux. Mais justement, grosse surprise, l’Ascenseur se prend au sérieux ! Avec un concept aussi casse gueule, le risque était énorme, et sans pour autant convaincre totalement, Dick Maas s’en sort honorablement bien. Puisque finalement, ce n’est pas l’ascenseur en lui-même qui va tuer, mais plutôt de l’intelligence artificielle contrôlant le dit ascenseur. Si dans les grandes lignes, ces explications sont possibles (après tout, la guerre dans Terminator, c’est juste à cause d’une intelligence artificielle), la mise en image de ces moments un peu moins, à coup d’excroissance mécanique et électrique. Mais là n’est pas le cœur du métrage, Dick Maas l’a sans doute bien compris.
Non, L’Ascenseur joue surtout sur la peur de se retrouver bloqué dans un lieu si petit, un espace clôt dont l’on ne peut s’échapper. Il joue sur les éléments du quotidien, sur leur banalité. Au-delà de cet élément, Dick Maas décrit avec soins ses différents personnages, sans jamais avoir peur des stéréotypes, comme cet agent immobilier profitant d’un aveugle, des business man qui ne pensent qu’à se bourrer la gueule et à baiser, ou encore une femme qui au moindre doute, plaque tout, persuadée que son mari la trompe. Certes, là n’est pas la grande qualité du métrage, mais ce développement permet au moins de donner un minimum d’épaisseur à ses personnages. Le métrage a donc tout de l’honnête série B, vite vue, vite oubliée ? Rien ne la différenciant des autres métrages du genre ? Et bien justement, si ! Car si ses personnages sont développés mais stéréotypés, son intrigue par moment plausible mais sa mise en image par moment un peu moins, L’Ascenseur a pour lui une ambiance. Oui, quelque chose de si spécial mais qui le permet de se différencier et de captiver un minimum l’attention du spectateur pour peu qu’il y soit réceptif. Et ça, entre la mise en scène (de Dick Maas), le scénario (de Dick Maas) et la musique (ben de Dick Maas), on le droit à… je vous laisse deviner.
Les plus
Une ambiance particulière
Déjà que je n’aimais pas les ascenseurs…
Une bonne petite série B
Les moins
Des stéréotypes
La mise en image du fin mot de l’histoire
Le final expéditif et décevant
En bref : Malgré ses défauts, L’Ascenseur baigne dans une ambiance réussie et particulière, ce qui le rend prenant. Pas un grand film, mais une bonne série B.