LES OISEAUX (The Birds) de Alfred Hitchcock (1963)

LES OISEAUX

Titre original : The Birds
1963 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h59
Réalisation : Alfred Hitchcock
Musique : Bernard Hermann
Scénario : Evan Hunter d’après une nouvelle de Daphne du Maurier

Avec Rodd Taylor, Tippi Hedren, Jessica Tandy, Veronica Cartwright, Suzanne Pleshette et Ethel Griffies

Synopsis : Melanie, jeune femme quelque peu superficielle, rencontre chez un marchand d’oiseaux un brillant et séduisant avocat qui recherche des inséparables. Par jeu, Melanie achète les oiseaux et les apporte a Bodega Bay. Dés son arrivée, elle est blessée au front par une mouette…

Psychose en 1960 est un succès monstre, considéré par beaucoup comme le chef d’œuvre d’Alfred Hitchcock. Pouvant à présent choisir les projets qui lui plaisent, et se rabat après quelques échecs sur la nouvelle Les Oiseaux, déjà vieille de 11 ans. Après avoir auditionné plusieurs actrices (dont Sandra Dee, qui jouera plus tard dans The Dunwich Horror), il choisit l’inconnue à l’époque Tippi Hedren et se lance corps et âme dans un film d’attaques animales plutôt inédits et originales. Jusque là, les quelques métrages d’animaux qui attaquent se focalisaient toujours sur des animaux dangereux dés le départ, où qui effrayaient l’homme : des serpents, des araignées… Hitchcock lui fait le bon choix pour effrayer : des oiseaux. En effet, les oiseaux sont partout, on les côtoie tous les jours, ils semblent inoffensifs. Mais revenons au film, car au final, les oiseaux en eux-mêmes seront sur le devant de la scène plutôt tardivement, Hitchcock préférant commencer son film différemment, comme s’il s’agissait d’une comédie romantique ! Oui oui ! Toute la première heure quasiment prendra le temps de développer les personnages de Melanie, jouée par Tippi Hedren, et de Mitch, joué par Rod Taylor. Ils se rencontrent, par hasard dans une boutique animalière, et à partir de là, la jeune femme va s’amuser à le séduire.

Hitchcock n’hésite pas à mettre de l’humour dans son film, commençant ainsi de manière très légère et ça fonctionne. Il suffit de voir les deux oiseaux achetés par Melanie, se balançant dans leur cage en fonction des tournants qui sont prit par la voiture pour avoir un sourire. Des moments simples, mais efficaces. Tippi Hedren dans le rôle de Melanie est parfaite, représentant l’héroïne blonde typique du cinéma d’Hitchcock à la perfection. Rod Taylor lui semble quelque peu en retrait et semble également un peu moins intéressant, même si sa famille l’est (on reconnaîtra une jeune Veronica Cartwright dans le rôle de sa petite sœur), et le couple fonctionne. Mais Les Oiseaux, aussi bon soit-il, accuse contrairement à Psychose ou encore Fenêtre sur Cour, un petit défaut. Sa première partie, bien que très agréable et comme toujours maîtrisée, et mettant quelques éléments inquiétants doucement en place, se fait trop longue. Forcément, lorsque l’on va voir un film s’appelant Les Oiseaux, on s’attend à en voir un minimum. Hors, à l’exception de deux courts moments, ils se font plutôt absents. Le film n’ennuie pas, loin de là, mais on en viendrait presque à regretter que quelques coupes n’aient pas été effectuées.

Finalement, quand les oiseaux passent à l’attaque, Hitchcock se fait plaisir et parvient à terroriser le spectateur grâce à quelques éléments simples. Le premier, déjà évoqué plus haut, sera l’aspect banal et du quotidien de ses animaux. Le second sera de ne pas rentrer dans des explications. Pourquoi les oiseaux attaquent ? Une mutation, une vengeance, un produit qui les énerve ? On n’en saura jamais rien, les personnages ne cherchent limite même pas à le savoir, il faut uniquement survivre. Et cela créé très facilement l’angoisse. L’angoisse de voir ces animaux présents partout autour de nous risquer de nous attaquer, à n’importe quel moment, sans raison apparente. La scène de l’école est un grand moment, puisqu’Hitchcock se sert de plans très simples pour faire monter la tension, sans même utiliser de musique. Jamais un groupe d’oiseaux n’aura été aussi terrifiant. L’attaque de la maison vers la fin du métrage sera encore une fois un moment marquant, où le spectateur fera comme les personnages : il retiendra son souffle. Bien entendu, le métrage est ambitieux, très ambitieux pour l’époque, et certaines incrustations d’oiseaux ont maintenant prit un sérieux coup de vieux, notamment en ce qui concerne la fuite de l’école. Mais cela ne retire en rien le charme indéniable du métrage et la tension qui s’en dégage.

Les plus

Une idée de base excellente
La légèreté de la première partie
Des scènes pleines de tension
Une mise en scène toujours très calculée

Les moins

Cela met du temps à démarrer
Quelques effets datés

En bref : Les Oiseaux a certes prit un coup de vieux dans certains de ses effets, mais reste un bien beau monument de cinéma !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *