Titre original : We Are Monsters
2015 – Suède
Genre : Horreur
Durée : 1h18
Réalisation : Sonny Laguna et Tommy Wiklund
Musique : Samir El Alaoui
Scénario : Sonny Laguna, David Liljeblad et Tommy Wiklund
Avec Hanna Oldenburg, Ralf Beck, Niki Nordenskjöld, Torbjörn Andersson et Lina Hall
Synopsis : Emma est une femme d’affaires en provenance d’Australie qui, de passage aux États-Unis, vient de signer un contrat polémique. À la sortie de la conférence de presse, pour se rendre à l’aéroport, elle saute dans un taxi. Droguée, elle se réveille attachée à une chaise. Elle apprend bientôt qu’elle est livrée aux mains des associés de la compagnie à laquelle elle vient de faire perdre la face. Elle doit maintenant faire tout ce qu’elle peut pour survivre. Pour Emma, la nuit sera aussi longue que douloureuse…
Sonny Laguna et Tommy Wiklund, vous ne connaissez pas ? Bon, ça ne m’étonne pas. Voilà donc là deux jeunes réalisateurs et scénaristes en provenance de Suède, qui aiment le cinéma d’horreur, celui qui tâche. En 2011, ils signaient le slasher Blood Runs Cold, que je n’ai pas vu, puis en 2012 Cabin of the Death, ou Wither. Un film copiant sans vergogne Evil Dead. Un remake officieux en fait. Why not ? Sauf qu’il y avait de gros soucis d’écriture, des gros moments chiants, et que passé les effets spéciaux en fait, le métrage ne présentait que peu d’intérêt. Et après le remake de Evil Dead, ils s’attaquent à un autre métrage clé du genre. Ou plutôt d’un sous genre : le Rape and Revenge. C’est donc ici I Spit on Your Grave qui y passe. 1h14 plus tard, le verdict est sans appel. Que c’est mauvais ! Mais les signes étaient là pourtant, dés la première image. Oui, cette photographie dégueulasse qui donne envie de gerber est-elle volontaire ? Un souci se pose clairement dés la première image donc ! Est-ce un hommage au grain et aux tournages dans l’urgence des années 70 avec des budgets ridicules ? Est-ce voulu ? Est-ce du à l’incompétence de l’équipe technique ? Est-ce un hommage raté ? Je planche néanmoins pour l’hommage raté, car tout ici sent bon les années 70, sauf que le film date de 2015.
Sauf que tout a été fait comme à l’époque, sans aucune prise de risque, mais sans talent non plus. Certes le genre n’est clairement pas un des meilleurs sous genre du cinéma de genre, mais tout de même. Quand l’on regarde le premier I Spit on Your Grave de 1978, malgré ses maladresses, son faible budget, il restait une ambiance, une actrice investie qui y croyait. En regardant le remake de 2010 et ses suites, on voit une mise en scène froide et appliquée pour coller au sujet, encore une actrice investie et douée. Bon attendez, revenons en à We Are Monsters. Donc, ça dure 1h14, une fille se fait capturer au bout de quelques minutes, il y a trois bourreaux et puis… C’est tout en fait. Pas mal de choses clochent dés le départ, et pas seulement cette photographie immonde. Tout cloche. Le scénario inexistant, la mise en scène caméra à l’épaule qui semble totalement amateur, l’actrice qui ne sait que faire les gros yeux et crier sans émotions, sa non prise de risque pour rendre hommage à un genre qui pourtant évolue un minimum.
Bon oui, We Are Monsters, c’est encore moins bon que le film précédent des deux réalisateurs. Le gore est pourtant présent à la fin, l’héroïne « prend cher » comme dirait les jeunes de nos jours, mais rien ne prend, et on s’ennuie ferme pendant 1h14. Il y a des films comme ça, c’est court, c’est la seule vraie qualité du métrage, et pourtant, ça paraît super long. Et quand au détour d’une scène, on sent venir la prise de risque, et bien ça ne dure que 5 secondes, le temps du dialogue au final. Voir, le bourreau dire à son ami qu’il aimerait faire les choses différemment, que la fille l’aime pour une fois, on se dit « wow, mais attend, ça veut dire que tout cela va amener une nouvelle intrigue ??? » et on se rend compte que non, ce jour là, l’un des trois scénaristes (oui, TROIS) a juste balancé cette ligne de texte comme ça pour faire joli. D’ailleurs, que c’est mal écrit, que de stéréotypes, que de facilités juste parce qu’il faut bien que ça avance. Sauf que ça n’avance pas ! On torture la jeune femme, on la viole, elle s’échappe, oh non un grillage, recapture. On la torture, on la viole (ouais encore), elle s’échappe, oh non, il a un fusil, recapture. Et ainsi de suite jusqu’à la fameuse revanche finale, un personne après l’autre (sinon elle serait débordée la pauvre), toujours avec cette esthétique qui pique les yeux, avec du gore auquel on est clairement indifférent. Perte de temps…
Les plus
Attendez je cherche…
Il y a eu un budget effet spéciaux quoi
Les moins
La photographie
La mise en scène peu palpitante
L’écriture du scénario et des dialogues
Que ça semble long
En bref : We Are Monsters, c’est un hommage raté à un genre qui ne méritait sûrement pas ça.