DERNIER TRAIN POUR BUSAN (부산행) de Yeon Sang-Ho (2016)

DERNIER TRAIN POUR BUSAN

Titre original : Boo-San-Haeng – 부산행
2016 – Corée du Sud
Genre : Horreur
Durée : 1h58
Réalisation : Yeon Sang-Ho
Musique : Jang Yeong-Gyoo
Scénario : Yeon Sang-Ho
Avec Gong Yoo, Kim Soo-An, Jeong Yu-Mi, Ma Dong-Seok, Choi Woo-Sik et Ahn So-Hee

Synopsis : Sok-Woo vit à Seoul avec sa fille Soo-Ahn, mais il est peu attentionné, et celle-ci veut partir chez sa mère à Busan. Le père cède et les voilà dans le train en direction de Busan le lendemain, pile lorsqu’une invasion de zombies commence.

Les zombies, malgré le fait qu’on commence tous à en avoir un peu marre, ça revient sans cesse, sur tous les supports, au cinéma, en DTV, à l’import, en jeux vidéo, en romans. Plus de 10 ans que le phénomène est revenu, et il ne compte toujours pas partir. Les Américains en sortent tous les ans, les Japonais, même nous en France nous avons tentés, et à présent, voilà que la Corée du Sud pour balance un Train to Busan, renommé Dernier Train pour Busan en France, fier d’une excellente réputation en festival, notamment lors de son passage à Cannes en séance de minuit hors compétition. Un remake est d’ailleurs prévu, produit par Gaumont, rien que ça. Et d’après beaucoup, Dernier Train pour Busan était le film à voir cet été. Mais il est vrai qu’à côté d’une Suicide Squad hein… Bref, Dernier Train pour Busan mélange le film de zombie classique, le film tout public (le sang se fait très rare) et le huis clos. On avait eu des serpents dans l’avion où tout est dans le titre, la production anglaise Howl avec ces personnages bloqués dans un train avec un loup-garou dehors, et maintenant, des zombies dans un train. L’histoire, toute simple et prévisible, nous propose donc de suivre les aventures d’un père de famille et de sa fille qui embarquent de Séoul à Busan pour retrouver la mère, pile lorsqu’une invasion de zombies commence. Classique en soit oui. Et classique au final dans tout son traitement, puisque l’on retrouve ici tous les clichés du genre, à savoir des personnages clichés, des situations que l’on attend au tournant, et malheureusement, pas mal d’excursions en dehors du train. On retrouvera même par moment un des gros défauts de World War Z, à savoir des CGI et des zombies en masse pour un effet plus que discutable.

Et pourtant, Dernier Train pour Busan parvient à intéresser et même passionner la majeure partie du temps. Pourquoi donc ? Sa mise en scène et sa gestion du rythme. Jamais on ne s’ennuiera devant le métrage, et le réalisateur Yeon Sang-Ho, également auteur du scénario, parvient à maintenir l’intérêt et à dynamiser le tout avec un lieu clôt. Oui, un train, ce n’est qu’une série de wagons allant toujours de l’avant. Tout comme la mise en scène, qui exploite donc plutôt bien la gestion de l’espace, se permettant même quelques plans relativement longs, des travellings et j’en passe. À ce niveau là, c’est même du très bon boulot, et on peut le dire, Dernier Train pour Busan, malgré ses excursions moins marquantes hors du train lors d’un arrêt dans une gare, tient la route durant 1h30. Malgré tous ces clichés ! Oui, on aura le père peu attentionné, la petite fille qu’il faut protéger, la fille enceinte, le salaud qui ne pense qu’à sauver sa peau, la grand-mère au grand cœur qui pense aux autres avant tout. Même dans certains de ses rebondissements, Dernier Train pour Busan se fait prévisible, avec forcément, des groupes se formant, des contaminés qui se transforment en 2 secondes, ou en 10 minutes lorsqu’il s’agît de personnages importants. Le réalisateur semble être conscient de tous ces clichés d’ailleurs puisque jamais il ne semble s’en cacher ou vouloir les mettre en arrière plan. Il les assume, et se concentre plutôt sur le fait de délivrer un spectacle avant tout divertissant.

Et pendant 1h30, tout fonctionne parfaitement. On suit nos personnages, nos groupes qui se forment, ceux qui devront traverser des wagons entiers remplis de zombies, et on aura même quelques petites surprises bienvenues de temps en temps, comme la traversée des tunnels, mais je n’en dis pas plus. Techniquement, si le métrage est trop propre (pas de grosses morsures, de corps mangés, de grosses giclées de sang), cela reste du bon boulot, niveau mise en scène, musique, et malgré tous les clichés et facilités, le scénario ne fait pas dans la grosse incohérence. Malheureusement, le métrage dure 2h, et là où il restait un solide divertissement à défaut d’être un vrai film de zombies, il décide dans sa dernière demi-heure d’effectuer une dernière escale, et surtout de se prendre beaucoup plus au sérieux et de faire intervenir l’émotion, et quelques nouveaux CGI bien ratés. Si comme souvent, l’émotion semble ici bien forcée en plus de nous délivrer au final quelques éléments prévisibles, et ça ne fonctionne pas. Trop est trop, et le métrage pourtant voudra jouer sur cette émotion jusqu’à son final, qui aurait sans doute été plus efficace en se coupant une minute plus tôt pour se finir sur le doute, plutôt que sur la fin actuelle. Au final, le divertissement reste assuré, et si on lui pardonne ces clichés, sans doute inhérents au genre d’ailleurs, il veut en faire beaucoup trop sur la fin, et là ça fonctionne beaucoup moins.

Les plus

Un métrage bien rythmé
Une mise en scène intéressante en lieu clos
Des scènes bien prenantes

Les moins

La dernière demi-heure
Certains moments d’émotions ratés

 En bref : Dernier Train pour Busan était le divertissement de l’été, bien qu’il est loin d’être parfait, souffrant notamment de séquences d’émotions qui veulent en faire beaucoup trop.

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