VILLMARK de Pål Øie (2003)

VILLMARK

Titre original : Villmark
2003 – Norvège
Genre : Horreur
Durée : 1h25

Réalisation : Pål Øie
Musique : Trond Bjerknes
Scénario : Christopher Grøndahl

Avec Bjørn Floberg, Kristoffer Joner, Eva Röse, Sampda Sharma et Marko Kanic

Synopsis : Lasse, Per, Sara et Elin sont engagés par Gunnar pour faire partie de l’équipe technique d’une émission de télé. Afin de souder l’équipe, Gunnar les amène camper en forêt. Mais rapidement, ils découvrent une tente abandonnée près d’un étang et ils vont y faire une macabre découverte. A cela s’ajoute l’étrange comportement de Gunnar. L’ambiance se dégrade rapidement alors que chacun devient convaincu qu’ils ne sont pas seuls dans cette forêt …

Depuis quelques années, le cinéma d’horreur Norvègien attire et se fraye sans soucis une place parmi les sorties DVD et Blu-Ray. Dead Snow et sa suite pour les zombies, les 3 Cold Prey pour le slasher, Manhunt pour le survival, Troll Hunter pour le found footage, Thale pour les créatures issues du folklore, sans oublier Hidden ou encore Next Door. Des sorties fréquentes pour un résultat souvent intéressant, et très souvent se situant dans les bois Norvégiens. Même l’incursion de la Norvège dans le cinéma catastrophe aura eu droit à sa sortie ciné en France avec l’excellent The Wave. Mais cette vague de cinéma de genre Norvégien aura eu un point de départ, et ce point de départ, c’est ce Villmark de 2003 réalisé par Pål Øie. Pas étonnant donc d’y trouver un réalisateur relativement connu du genre (Villmark 2 en 2015, mais aussi Hidden en 2009), mais également ce bon vieux Kristoffer Joner dans un des premiers rôles, justement présent dans le récent The Wave, ou même dans The Revenant de Iñárritu. Villmark donc est les prémices de beaucoup de films un peu plus récents du genre, avec forcément sa forêt brumeuse avec quelque chose ou quelqu’un qui s’y cache. Sauf que si Villmark a permit de lancer le genre en Norvège, il faut reconnaître que son budget n’a pas du être bien élevé, et ça se voit à chaque instant. 5 acteurs, une forêt, un grain archi présent dans les scènes nocturnes, une caméra souvent portée, un suspense étiré, peu d’action à l’écran, pas ou peu d’effets spéciaux.

Mais pourquoi pas, c’est souvent avec beaucoup de contraintes que l’on se surpasse. Villmark d’ailleurs a de bien belles choses pour lui, et d’autres malheureusement moins bonnes. On y suit une équipe de cinq reporters qui partent pour un week-end à l’aventure, dans la forêt, sans téléphone (ouais moi perso pour ce que je m’en sers) et sans cigarettes (alors là par contre non je ne peux pas !). Le but est de les rapprocher les uns des autres, des les unir et de les habituer à des conditions difficiles. Oui, pourquoi pas. On nous présente les personnages via quelques interviews, puis en quelques minutes, les voilà arrivés sur place, dans une petite cabane dans les bois où un magnétophone traîne sur la table avec le message de se tenir éloigné du lac. Oui, Evil Dead n’est pas très loin. Sauf que Villmark ne mise pas sur le gore, et va prendre une bonne heure (sur 1h20) pour poser son ambiance. Après un petit jumpscare cependant relativement efficace au début du film, le reste ne va que tenter de semer le doute chez les spectateurs et les personnages, sans jamais nous amener d’un côté ou de l’autre du genre, vers le fantastique ou vers l’horreur, vers le surnaturel ou le slasher. Et ça pourrait fonctionner, car avouons le, les décors naturels sont sublimes. Et lorsque Pål Øie les filme de nuit, avec des plans atmosphériques bien flippants, une petite brume au dessus du lac, et bien ça fonctionne hyper bien.

Mieux, le grain relativement dégueulasse de l’image renforce l’ambiance tendue. Alors qu’est ce qui ne marche pas ? Et bien dans un premier temps, le film nous propose des personnages assez cons, et l’écriture même de la première heure n’est pas fameuse. Oui, ici, lorsque l’on n’arrive pas à dormir car notre hôte Gunnar pète un câble et va couper du bois à 2h du matin, la seule solution est de proposer un strip poker. Oui, lorsque l’on trouve un cadavre noyé depuis bien un mois dans le lac, on garde le secret car bordel, on est là pour passer un week-end, le cadavre attendra dimanche soir ! Oui dans ces conditions, lorsque la première heure ne veut nous livrer que de l’ambiance et rien d’autre, on finit par trouver le temps un peu long. Et la dernière partie ? Elle se réveille totalement, se décide à faire bouger l’action, les personnages, tout, et ça fonctionne immédiatement beaucoup plus. Dommage que tout cela amène un petit rebondissement final assez artificiel. Mais en soit, la dernière partie se fait plus efficace, puisque l’on sait le danger vraiment proche des personnages, prêt à sortir de l’obscurité à chaque instant. Villmark donc aura lancé la mode du cinéma de genre en Norvège, mais il faut également avouer qu’avec son très faible budget et son scénario tout aussi faible, il aura donné naissance à des métrages bien supérieurs.

Les plus

De superbes décors
Une ambiance parfois réussie
Ça se bouge sur les 15 dernières minutes

Les moins

Une première heure parfois bien longue
Un budget ridicule que l’on ressent
Un scénario et des personnages pas fameux

En bref : Si Villmark a lancé le genre en Norvège, il reste trop fauché et souffre de beaucoup trop de lacunes par moment. Et c’est dommage car à d’autres moments, il parvient à poser une petite ambiance sympathique.

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