Titre original : Boogeyman 3
2008 – Etats Unis
Genre : Slasher fantastique
Durée : 1h34
Réalisation : Gary Jones
Musique : Joseph LoDuca
Scénario : Brian Sieve
Avec Erin Cahill, Charles Hittinger, Mimi Michaels, Matt Rippy, Nikki Sanderson et WB Alexander
Synopsis : Le jour où une étudiante est témoin du présumé suicide de sa meilleure amie marque le début d’une suite d’événements horrifiants qui lui font craindre une créature surnaturelle.
Boogeyman, voilà bien une saga qui ne sait jamais sur quel pied danser. Le premier opus était un gros budget insipide, ridicule, détestable et en plus, chiant au possible, et souffrant de CGI dégueulasse. Mais le succès a du être un peu au rendez-vous puisqu’en 2007, Boogeyman 2 débarquait, pour un budget beaucoup plus petit et à destination des bacs à DVD. Et là, surprise, le produit, en reniant un peu sa nature, était un slasher très honnête, sanglant (ce que le premier n’était pas), sérieux, et sans élément surnaturel. En gros, Boogeyman nous disait que le monstre existe, Boogeyman 2 nous disait qu’en fait, non, et qu’il s’agissait juste d’un tueur masqué. Mais bien que supérieur au premier film à tous les niveaux, Boogeyman 2 n’a pas du marcher, du moins pas autant que les espérances des producteurs, et Boogeyman 3 débarque, et nous dit que cette fois-ci, en fait, le boogeyman existe. Bordel mais décidez-vous ! Le surnaturel revient donc dans cette seconde et dernière suite, et pas de bol, les défauts du premier film reviennent au galop avec. Mais pas tous. Du coup, Boogeyman 3 n’est pas bon, mais pas aussi mauvais que le premier. Et c’est cette fois-ci Gary Jones qui réalise la chose. Un nom peu connu, et au CV pourtant important, puisqu’ayant commencé dans les effets spéciaux de maquillage dés 1985. On lui doit par exemple certains effets d’Evil Dead 2, Moontrap, Evil Dead 3 ou encore Une nuit en Enfer. Pote de Sam Raimi et de Robert Kurtzman, il passe à la mise en scène en 1995 avec Mosquito. Et si ses films ne brillent pas, il livre pourtant deux des meilleures productions NU Image au début des années 2000 avec Spiders et Crocodile 2.
Rare à la mise en scène, il se sera tourné depuis 2007 vers les effets numériques (grand dieu !), avec The Rage de son ami Kurtzman, Boogeyman 3 qu’il réalise donc, puis toute une série de petits budgets dont personne n’a jamais entendu parler. Bref, Boogeyman 3 part donc avec une base étrange, puisque Gary Jones n’est pas le réalisateur auquel on pense pour livrer un slasher surnaturel sérieux. Et bingo, le film n’est pas sérieux. Mais il n’est malheureusement pas risible au point d’en être drôle. Il paraît la plupart du temps stupide, mais parfois traversé par quelques bons moments (contrairement au premier opus), se regarde d’un œil distrait, puis on n’aura qu’une seule envie : l’oublier et se dire qu’on en a terminé avec la saga. Nous suivons tout d’abord Audrey, fille du docteur du second film (il faut bien un lien), persuadée que son père a été tué par le boogeyman, et bam, forcément, le monstre débarque, et la tue devant les yeux de son amie Sarah, qui par extension, devient forcément l’héroïne du film. Premier point, Boogeyman 3 ne fait pas peur. Non pas que le second faisait peur, mais il savait gérer ses effets. Boogeyman 3 lui suit sa routine sans jamais en dévier et, monstre surnaturel oblige, refait appel à des CGI dégueulasse. Autant le dire, vous allez rougir de honte devant votre écran, ou au mieux, vouloir rire. Car en plus d’être souvent ridicule à l’écran, les meurtres le sont tout autant.
Déjà que revoir des personnages traumatisés par des placard fait plus rire qu’autre chose, alors voir des personnages se faire emmener par le tueur dans des malles ou des machines à laver, et bien comment dire, oui, c’est con ! Très con même. Plus classique dans le fond, Boogeyman 3 nous offre des personnages peu intéressants, des adolescents sur un campus, rien de bien folichon à suivre également. Et pourtant, Gary Jones parvient l’impensable par moment, en livrant quelques bonnes scènes. Sa mise en scène rend l’ensemble lisible, et si cela rend les CGI encore plus honteux, on évite l’épilepsie comme pour le premier métrage. Et par moment oui, quelques scènes fonctionnent, une certaine ambiance se pose. Voir Sarah déambuler dans les couloirs tandis qu’une pluie de sang se déverse partout, ça a de la gueule, et ça fonctionne. Bon dommage que l’instant d’après soit gâché par un meurtre stupide. Du coup le métrage alterne quelques rares moments de grâce avec des moments discutables, des moments chiants car clichés et prévisibles, et des morts toutes plus stupides les unes que les autres. Mais oui, comparé encore au premier opus, la mise en scène se fait pauvre, il y a du rythme, et en plus, du sang et quelques effets gores, furtifs mais présents. Du coup c’est un peu nul, mais au moins, c’est un vrai film d’horreur, pas un film d’horreur tout public pété de tunes.
Les plus
Quelques scènes fonctionnent
Un peu de gore
Les moins
Une histoire peu intéressante
Les CGI, affreux
Des meurtres bien stupides
En bref : Boogeyman 3 revient à la mauvaise routine du premier film. C’est stupide, peu intéressant, les effets visuels sont ignobles, mais ça reste rythmé et ça ressemble plus à un film d’horreur que le premier de la saga.