Titre original : Mosura tai Gojira – モスラ対ゴジラ
1964 – Japon
Genre : Kaiju Eiga
Durée : 1h28
Réalisation : Honda Ishiro
Musique : Ifukube Akira
Scénario : Sekizawa Shinichi
Avec Takarada Akira, Hoshi Yuriko, Koizumi Hiroshi, Fujiki Yû, Ito Yumi et Ito Emi
Synopsis : Deux reporters, Ichiro Sakai et Junko Nakanishi, sont envoyés sur un site industriel dévasté par un violent cyclone. Ils y découvrent une étrange substance. Parallèlement, les pêcheurs de la baie de Yokohama ramènent un œuf géant et mystérieux qui est aussitôt acheté par Toharata, un homme d’affaires véreux. Malgré les recommandations du professeur Miura, inquiets de ce qui se cache dans l’œuf, Toharata décide d’en faire une attraction particulièrement lucrative pour les touristes et les curieux. À leur grande stupéfaction, deux petites fées apparaissent pour reprendre l’œuf aux humains. Les «Shobijins », comme elles se nomment, sont décidés à récupérer ce qui appartient à leur déesse, le papillon géant Mothra.
On ne va pas se mentir, même si j’aime énormément les Kaiju Eiga et Godzilla, la première période de la saga n’est pas la plus glorieuse. Certains opus ont prit un coup de vieux monumental (tout en gardant un charme indéniable, comme l’opus original, tout de même !), et l’arrivée à la mise en scène de Fukuda Jun aura à la fois amené parmi les pires opus de la saga, et aura en plus emmenée la dite saga vers des horizons plus enfantins. Oui, je n’aime pas le fils de Godzilla, oui, Godzilla 80 est un des pires opus de la saga entière… Après deux films en 1954 et 1955, Godzilla se repose quelques années, donnant l’occasion à quelques autres Kaiju d’arriver sur les écrans, comme Mothra en 1961. Godzilla lui revient en 1962 dans le moyen King Kong contre Godzilla, qui voyait aussi le retour de Honda Ishiro à la mise en scène. Mais ça ne suffisait pas à en faire un bon film, King Kong contre Godzilla était moyen, pas franchement intéressant, les pouvoirs de King Kong étaient « discutables » pour rester gentil… Mais deux ans plus tard, Honda Ishiro revient encore à la saga qu’il a initié en faisant s’affronter deux Kaiju encore une fois, Godzilla bien entendu, et Mothra. Et encore une fois, je ne vais pas mentir, si certains aspects ont prit un coup de vieux, que certaines scènes peuvent faire sourire, et bien Mothra vs Godzilla reste mon opus préféré de la première période de Godzilla, et reste un film plein de bonnes intentions, parfois bien poétique, et surtout bien généreux.
Honda Ishiro a sans doute été inspiré, en mettant en image deux Kaiju qu’il a lui même créé, et le résultat, pour l’amateur de Kaiju Eiga bien entendu, tient clairement la route. Mieux, je dirais même qu’il s’agît ici d’un excellent opus, qui commence magistralement bien, même si notre cher Godzilla va être souvent en arrière plan durant cette aventure. Après un orage, l’œuf de Mothra débarque sur les côtes du Japon, et immédiatement, voilà que des hommes d’affaires vont tenter d’en tirer des profits. D’un côté donc, les méchants hommes qui ne pensent qu’à s’enrichir, et de l’autre quelques journalistes qui eux vont tenter d’aider Mothra et les deux petites Shobijins, jouées par les jumelles Ito Yumi et Ito Emi. Comme dans le film Mothra, ce nouvel opus prend des allures de film bien écologique, il partage même pas mal de points communs au niveau de sa narration avec ce même film. Godzilla n’arrive que tardivement pour mettre de nouveaux enjeux dans le récit, et l’ensemble se focalise véritablement au départ sur les enjeux entre les personnages humains. Et bon point, l’ensemble passe plutôt bien grâce à une interprétation solide. La mise en scène de Honda, très solide, le scénario plutôt malin, alliant un ton parfois presque enfantin avec des sujets plutôt graves, et la qualité d’interprétation empêche le métrage de sombrer dans le ridicule. Mothra vs Godzilla navigue donc toujours entre ces eaux là, sans jamais être trop sérieux au point de passer à côté de son message, et sans jamais être trop enfantin au point d’être ridicule comme les futurs métrages de Fukuda Jun.
Alors si bien entendu à côté de ça, on nous ajoute des moments de pure poésie avec Mothra, la fameuse chanson toujours aussi magique, un score musical inspiré de Ifukube Akira (son meilleur score ?) et un Godzilla encore plus destructeur que jamais, qui d’ailleurs fera une bien belle chute sur un château, alors le film a tout comprit ! Pour preuve, l’affrontement final entre Godzilla et les deux larves de Mothra sera même reprit en grande partie dans Godzilla Tokyo SOS 40 ans plus tard. Mothra vs Godzilla, c’est un excellent opus pour Godzilla, mais également son premier excellent versus, le premier d’une longue série. Alors certes par contre, pour le spectateur qui n’aura jamais vu un Kaiju Eiga, et surtout un jeune spectateur habitué aux technologies de pointe, certains moments sembleront bien dépassés, que Godzilla joué par un acteur en costume, oui c’est voyant, que certains moments semblent bien dépassés au niveau des affrontements. Pour les autres, un pur moment de bonheur, un vrai grand Kaiju Eiga, la joie de revoir Mothra toute belle à l’écran.
Les plus
Mothra et la poésie qu’il s’en dégage
Les affrontements
Une histoire intéressant
Un mix entre thèmes graves et un ton léger
Les moins
Vieillot pour les jeunes spectateurs
En bref : Probablement le meilleur opus de la première période de Godzilla, un excellent versus et un film fait avec sérieux, rendant le ton léger divertissant.
C’est vrai que tu es un énorme fan de Godzilla ! J’avais oublié ! 😉 Moi je n’en ai vu qu’un, y a super longtemps. J’avais pas du tout accroché car trop vieillissant par rapport aux standards actuels. Mais ta critique reste un plaisir à lire, surtout que je ne connais que très peu cette franchise ! Allez Rick, courage, on est bientôt en septembre tu vas pouvoir respirer ! Bises
Et oui, Godzilla et moi c’est une grande histoire d’amour ^^ Ceux de la première période ont prit un gros coup de vieux il est vrai, mais ceux de l’ère Millenium (de 1999 à 2004), à l’exception du dernier sont beaucoup plus accessibles pour un public néophyte, les techniques avaient évoluées. J’ai eu le plaisir de pouvoir revoir un de mes préférés (le GMK de 2001) avec un ami qui n’avait pas vu un seul film de la franchise, et il a bien accroché, ce qui m’a fait plaisir. J’en ai encore pleins, mais là petite pause, je me suis lancé dans PERSONA 5 sur PS4, et ça me bouffe mon temps !!!! Toi en Septembre, tu deviens invisible 😉
Bises