Titre original : 富江 re-birth
2001 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h41
Réalisation : Shimizu Takashi
Musique : Ashiya Gary
Scénario : Fujioka Yoshinobu d’après le manga de Itô Junji
Avec Sakai Miki, Suwa Tarô, Endô Kumiko et Nakajima Yutaka
Synopsis : Un jeune artiste est en train de faire le portrait de sa petite amie. Soudainement, la fille se lève et lui glisse à l’oreille qu’elle l’aime avant de chercher à détruire la toile. Pris d’une pulsion incontrôlable, le jeune homme la massacre et enterre son corps dans une forêt avec l’aide de deux amis. Mais bientôt, alors qu’ils assistent à une fête, voilà que Tomie débarque, bien vivante et sans la moindre égratignure. La séductrice infernale est de retour, avec la ferme intention de détruire ses bourreaux et de se multiplier pour pouvoir assouvir sa soif de mal.
Tomie Replay en 2000 avait largement rehaussé le niveau de la saga Tomie, qui ne comptait alors qu’un autre opus cinéma et un opus vidéo. Pour l’opus suivant, Tomie Rebirth, le studio fait cette fois-ci appel à un réalisateur qui monte. Alors certes, à l’époque, il n’avait réalisé que quelques courts métrages et les deux téléfilms Ju-On qui lancèrent la saga, mais rien d’autre. Mais Shimizu Takashi a un style, et même si par la suite il sera resté un peu trop longtemps plongé dans sa saga The Grudge (2 téléfilms, 2 films ciné, 2 remakes américains, tout de même), il demeure un metteur en scène intéressant et souvent solide à côté. Marebito que l’on avait eu à l’époque au cinéma (de manière confidentielle et limitée), Reincarnation et son tournage hanté, Shock Labyrinth, et même Rabbit Horror (Tormented à l’international), c’est souvent carré, même si à force de rester dans un genre en particulier, ça manque de surprises. Mais avec Tomie Rebirth en 2001, voilà que Shimizu se retrouve à faire son premier film de cinéma, et se retrouve donc par la même occasion dans un univers qui n’est pas le sien, et qui a déjà été débuté par d’autres réalisateurs. On pourrait presque même dire que Shimizu va s’approprier un peu cet univers, puisque Tomie Rebirth reste l’un des meilleurs opus de la saga, en plus d’être une adaptation plutôt fidèle dans son ambiance, et contenant également des éléments du cinéma de Shimizu. Et surtout, maintenant que la saga est lancée, pas question de faire redescendre la sauce, de faire durer le mystère pendant une heure, non, le rythme est là. Et le meilleur, c’est qu’arrivé au troisième (ou quatrième en comptant l’opus vidéo) opus, Tomie Rebirth se permet de partir dans une direction encore différente, malgré une base en soit identique.
Plus rythmé que le premier film, plus étrange que le second, et donc moins classique, Tomie Rebirth nous fait rentrer dans le vif du sujet dés sa scène d’ouverture, et surtout parvient à retenir notre attention et à ne pas la lâcher par la suite. Oui, dès la scène d’ouverture, un peu comme dans le second opus, Shimizu se permet une scène choc, en commençant le tout de manière banale (un homme peint une jeune femme) avant de faire débarquer l’horreur dans la situation. La réalisation est plutôt habile et sait prendre son temps quand il le faut, les plans sont élégants, l’ambiance sonore, que ce soit les bruitages ou la musique, est plutôt bien choisie. Le début commence fort, et heureusement, ça ne s’arrête pas là ! Le film ne fait d’ailleurs pas l’erreur de nous attirer avec une ouverture forte avant de faire retomber l’ensemble et de livrer un film faignant, loin de là. Alors oui, pour le spectateur blasé, Tomie Rebirth n’apparaîtra peut-être que comme une redite. Tomie reste toujours cette femme qui attire et rend fous les hommes, qui ne peut pas mourir même décapitée et découpée en morceaux. Oui, les parties coupées de son corps repoussent, et encore une fois, nous avons droit à l’inévitable décapitation (qui semble être présente dans quasiment tous les films). Mais Shimizu semble miser beaucoup plus sur l’ambiance sans pour autant ralentir le rythme de son métrage. Et quand il va dans l’ambiance, il ne fait pas semblant, les scènes à l’ambiance pesante sont nombreuses. Il refera d’ailleurs équipe avec Ashiya Gary en ce qui concerne la bande son, avec qui il avait déjà collaboré sur les deux Ju-On téléfilms, et avouons le, la bande son aide grandement à la réussite du film tant elle donne une impression de lourdeur. Pas étonnant que par la suite, il participera également à la musique du jeu Forbidden Siren, le premier en tout cas.
D’ailleurs, autre point fort du métrage, Sakai Miki jouant le rôle de la fameuse Tomie après Kanno Miho et Hosho Mai. Elle semble signifier pour le réalisateur un retour à l’étrangeté du premier film plutôt qu’au classique du second film. L’actrice a en effet une présence étrange, autant lorsqu’elle ne dira rien et fixera un personnage du retard que lorsqu’elle sera manipulatrice, ou menaçante. Et pourtant, malgré un casting réussi et une ambiance qui fonctionne, ce Tomie ne fera pas peur, ni même sursauter, encore une fois. Mais là n’est pas réellement le sujet des films, puisqu’ils semblent beaucoup plus s’amuser à instaurer une ambiance prenante et étrange, distillée par l’intrigue, avec une petite touche de poésie morbide. Les fans d’horreur pure et dure pourront du coup être un peu déçu, mais le métrage n’en demeure pas moins intéressant, surtout que si dans sa première heure, il semble suivre la narration classique de tous les opus, il se permet dans ses 45 dernières minutes de rajouter des éléments qui agrandissent un peu la mythologie. Oui, l’esprit de Tomie semble posséder petit à petit un autre personnage, et cela augmente le côté troublant du film. Une petite réussite donc.
Les plus
Sakai Miki jouant Tomie
D’excellents moments sanglants
De très beaux moments
Bonne ambiance
Les moins
Jamais vraiment flippant
Peu de vraies nouveautés
En bref : Tomie Rebirth apporte du neuf à la mythologie, certains plans sont de toute beauté, le casting est parfait, en particulier l’actrice principale, et la photographie, ainsi que la musique, permet au film de poser une vraie ambiance.
Un de mes film Tomie préferé !
Comme tu as dis l’actrice qui incarne dans ce film est vraiment excellente. Elle est un petit peu dérangeante. :p
L’histoire est pas mal ! Même la scène de la tête qui marche toute seule est crédible !
Ce personnage de Tomie est vraiment passionnant. Il me rappelle le protagoniste d’un manga que j’adore, YuYu Hakusho (Togoru). Lui aussi capable de reconstituer son corps, si bien qu’il est finalement indestructible. Je me demande comment la régénération des membres est mise en scène dans les films Tomie. Le tout est suggéré je suppose ? Franchement, tu le sais, j’aime pas les films d’horreur mais je vais mater les deux premiers films car tout ça me laisse très curieux !