Titre original : Live and Let Die
1973 – Angleterre
Genre : Espionnage
Durée : 2h01
Réalisation : Guy Hamilton
Musique : George Martin
Scénario : Tom Mankiewicz
Synopsis : Suite à plusieurs assassinats, James Bond est chargé d’enquêter sur Mr Big, un caïd de la drogue. Pour cela, il va devoir affronter le Dr Kananga.
Il aura fallut attendre deux années pour que les producteurs trouvent quoi faire après le départ définitif de Sean Connery. Lui trouver un remplaçant, mais aussi trouver le moyen d’injecter un peu de sang neuf dans la saga qui atteignait ici son 8ème film. La réponse en 1973 fut Vivre et Laisser Mourir, le premier des sept métrages de la saga avec Roger Moore. Et en plus de changer d’acteur, la saga s’offre effectivement d’autres gros changements. John Barry ne revient pas à la musique et est remplacé par George Martin, tandis que le scénariste habituel des films depuis Dr No, à savoir Richard Maibaum, ne revient pas également, remplacé par Tom Mankiewicz. Les gadgets seront un peu moins présents, et même Desmond Llewelyn, interprète du fameux Q, est absent du métrage. Rescapés des précédents métrages, Bernard Lee en M et Lois Maxwell en Moneypenny. Peu, mais déjà ça, étant donnés qu’ils étaient présents depuis Dr No. Quand à la réalisation, Guy Hamilton reprend du service, après avoir signé le meilleur opus (Goldfinger), mais également le dernier de Sean Connery, le précédent opus donc, Les Diamants sont Éternels. Même budget, mais des ambitions différentes. Que vaut donc Vivre et Laisser Mourir ? Ce qu’on ne pourra pas lui reprocher, assurément, c’est d’avoir prit des risques. Roger Moore déjà, ne cherche pas à copier Sean Connery, la direction prise avec sa vision du personnage est plus légère, beaucoup plus comique. À la fois un bon point, puisque la comparaison n’a donc pas lieu d’être, mais un mauvais point, l’humour se faisant donc beaucoup plus présent. Roger Moore en James Bond, demandez à n‘importe quel fan, c’est simple, on adore ou on déteste.
Pour ma part, Roger Moore en Bond, je dirais que comme le film dans son ensemble, ça a le défaut de ses qualités. Roger Moore campe un Bond bien différent, mais abuse de l’humour. L’intrigue tente beaucoup de nouvelles choses, mais pour revenir finalement à une formule que l’on ne connaît que trop bien. Des scènes présentent de formidables idées, mais la finalité est toujours d’une simplicité extrême. Bref… Après la mort de trois agents britanniques, James Bond est envoyé à New York pour enquêter sur Kananga, représentant de San Monique aux Nations Unies. Il serait de mèche avec un Mister Big, baron de la drogue de Harlem. Bond va donc voyager de New York à la Nouvelle Orléans, en passant par l’île de San Monique, pour mener son enquête, faire tomber les femmes dans ses bras, et faire comme souvent un peu tout exploser. Avec ce métrage, Bond entre clairement dans les années 70 (bien que le film précédent datait de 1971 déjà). La blaxploitation est en vogue, et James Bond entre donc dans un nouvel univers. Voilà qui est d’ailleurs bien séduisant, entre sa visite assez comique à Harlem dans un bar où tout le monde le fusille du regard (littéralement, tous les clients étant en fait des hommes de main), la visite d’une exploitation pleine de méchants crocodiles affamés et j’en passe. Sur le papier en tout cas c’est alléchant, malgré tous les clichés habituels. Car James Bond restera James Bond, donc forcément, les méchants racontent leur plan au lieu d’appuyer sur la gâchette, tandis que toute personne de sexe féminin tombera aux pieds de l’agent secret pas si secret que ça.
Le cahier de charge on me dira. Mais en tout cas, pour sa première incursion dans l’univers de Bond, je n’ai pas détesté ce premier opus de Moore. Il y a quelques atouts. La scène des crocodiles est sympathiques (mais sa résolution décevante), le Baron Samedi a un rire bien particulier, la poursuite en bateau est sympathique (mais trop longue), et j’adore la chanson d’ouverture de Paul McCartney. Cette chanson m’aura d’ailleurs permis d’aborder le métrage de manière positive. Mais comme dit, dommage que chaque qualité semble avoir son défaut. Un méchant enfin différent mais pour finalement peu de différences dans le déroulement global, de bonnes scènes aux résolutions souvent simplistes, de bonnes scènes d’action mais un poil trop étirée, un bon thème mais peut-être utilisé trop souvent. C’est parfois un peu kitch, on a parfois l’impression même de voir un long épisode de série télévisée, mais étonnement, cela reste sympathique, ou du moins attachant. Notons la présence de Jane Seymour en James Bond Girl, fort mignonne et au final totalement inutile à l’intrigue, dommage. De bonnes choses donc, d’autres moins bonnes, et au final, Q nous manque. Et malgré le très bon thème, les partitions de John Barry manquent également un peu. Et la mort du méchant… juste non !
Les plus
Un James Bond différent (le personnage)
Un univers différent (blaxploitation)
Quelques bonnes idées
Les moins
Beaucoup trop d’humour
Quelques idées peu glorieuses
La mort du méchant
En bref : La saga prend un sérieux virage avec l’arrivée de Roger Moore. Parfois kitch, avec plus d’humour, un univers un poil différent, moins de gadgets (et pas de Q dans le film), Vivre et Laisser Mourir est souvent bancal, mais assez divertissant au final.