Titre original : Teaching Mrs Tingle
1999 – Etats Unis
Genre : Thriller
Durée : 1h36
Réalisation : Kevin Williamson
Musique : John Frizzell
Scénario : Kevin Williamson
Synopsis : Pour bénéficier de la bourse qui lui permettra de continuer ses études, Leigh Ann Watson a juste besoin d’un A en histoire. Mais voilà, son professeur, une certaine Mrs Tingle, terrorise les élèves de Grandsboro High depuis vingt ans. Et pour comble de malchance Leigh Ann et deux de ses amis, faussement accusés de tricherie, doivent prouver leur innocence. Pour se sortir de cette situation délicate, il leur faudra se montrer plus malins que Mrs Tingle, en utilisant les règles qu’elle a édictées.
Dans les années 90, particulièrement la fin, Kevin Williamson était considéré par beaucoup comme une personnalité importante, comme le visage du renouveau du cinéma de genre, avec notamment Scream, Souviens Toi L’été Dernier, puis Scream 2, The Faculty. Il créa même la série Dawson. Du coup, beaucoup attendaient son passage derrière la caméra en tant que réalisateur, qui arriva en 1999 avec ce Mrs Tingle, film que j’avais soigneusement évité. Car je n’aime pas Kevin Williamson. Si la moitié trouve Scream amusant comme parodie et l’autre effrayant comme film d’horreur, ça me laisse totalement de marbre, le film ne me faisant pas rire car ne s’assumant pas assez comme comédie, et ne me fait rien comme film d’horreur, puisqu’il y a malgré tout trop d’humour. Et surtout, oh oui surtout, Scream aura lancée la mode du néo-slasher, à savoir refaire exactement comme avant, mais le gore en moins, comme ça, pas de souci de censure, et nos jeunes adolescents peuvent se dire « ouais moi j’aime le cinéma d’horreur ». D’ailleurs c’est simple, son Mrs Tingle, s’il n’est pas à proprement parler un slasher, reprend tous les codes du néo-slasher dans sa narration, ses personnages, sa non violence, et tout le reste qui m’énerve tant. D’ailleurs, Williamson ne prend pas de risques, ça se déroule encore dans le milieu lycéen, et il prend au casting, exception faire de la talentueuse Helen Mirren, les acteurs en vogue du moment. On a donc droit à Katie Holmes en gentille étudiante, et à ces côtés, Barry Watson et Marisa Coughlan, qui ont disparus de la circulation depuis, et il y a bien une raison à cela. Et même avant de disparaître, leur carrière n’était pas grande, surtout si l’on retient pour Barry Watson son autre participation au cinéma de genre : l’immonde Boogeyman.
Mais je m’égare, Mrs Tingle donc, ou l’histoire de trois étudiants qui kidnappent leur professeur d’histoire chez elle afin de réussir leurs examens après un malentendus. Voilà qui s’annonce palpitant… c’était de l’ironie. Pourtant, quelques moments font mouche, et je ne vais pas mentir, il s’agît en général des moments où Helen Mirren peut s’exprimer et donc briller. Elle est aidée par la médiocrité de ce qui l’entoure certes, mais tout de même. Car ici, c’est ultra soft, sans tension, sans génie ni dans le scénario ni dans la mise en scène même si ça reste propre, et encore une fois, ça hésite toujours sur le ton qu’il faut aborder. On passe donc d’un moment voulu comique mais totalement à côté de la plaque à des moments qui se veulent plus durs mais qui sont impossibles à prendre au sérieux. Le tout dans une intrigue finalement assez lente où il ne se passe pas grand-chose, le kidnapping de Mrs Tingle arrivant au bout d’une bonne demi-heure, et restant endormie ensuite pendant un bon 10 minutes. Assez réducteur ensuite pour développer son sujet. Sujet banal et sans grand intérêt d’ailleurs ai-je envie de dire. Alors Mrs Tingle, c’est juste mauvais ? Oui et non. Le film ne renouvèle absolument pas le genre, ni le monde du cinéma, et n’en avait certainement pas l’ambition (j’espère pour lui). Il accumule les clichés et fautes de goût. Comment ne pas sourire face à cette scène de sexe avec la petite cheminée allumée en fond, et des petits tubes rock de son époque. Ah ça oui, ça nous rappelle tout ce que le slasher a fait de mal à la fin des années 90.
En réalité, certains moments sont tellement risibles qu’ils en deviennent drôles, mais sans jamais que l’on sache si cela était voulu ou non, puisque dans les moments où l’humour débarque réellement, on a plus envie de se cacher par honte qu’autre chose. Et comme les slashers de la fin des années 90, n’attendez pas de moments chocs, de meurtres sanglants ou quoi que ce soit, non, rien, nada ! Le film joue à fond la carte de la sécurité. Alors quand la moitié des personnages irritent en plus, ça n’aide pas. Je pense par exemple à ces passages où Marisa Coughlan fait son intéressante devant une Helen Mirren attachée au lit, qui sont un vrai calvaire. Et c’est dommage. Dommage car Helen Mirren semble y croire et donne un peu vie à son personnage, seul vrai intérêt du film. Si ça ne casse pas trois pattes à un canard, c’est plutôt propre techniquement et on aura quelques scènes bien filmées. On pourra même dire que Katie Holmes reste toute mimi. Mais ça ne suffit pas à sauver le film qui une fois qu’il séquestre sa prof, ne sait plus vraiment où aller, et ne semble alors qu’étirer son concept pour atteindre les 1h30 syndicales. Un film donc pas totalement mauvais, mais assurément pas réussi, bancal, et j’ai envie de dire, plutôt bien représentatif de son créateur.
Les plus
Helen Mirren
Katie Holes mimi
Les moins
Pas hyper passionnant
Le scénario ne sait pas où aller
Souvent ridicule
Ultra soft et peu engageant
En bref : À l’image de la plupart des scénarios de Williamson, Mrs Tingle est opportuniste, peu passionnant, typiquement encré dans la fin des années 90, très soft et passe partout, et aujourd’hui oublié.