SENNENTUNTSCHI : CURSE OF THE ALPS de Michael Steiner (2010)

SENNENTUNTSCHI : CURSE OF THE ALPS

Titre original : Sennentuntschi
2010 – Suisse
Genre : Fantastique
Durée : 1h55
Réalisation : Michael Steiner
Musique : Adrian Frutiger
Scénario : Stephanie Japp, Michael Sauter et Michael Steiner
Avec Roxane Mesquida, Nicholas Ofczarek, Andrea Zogg, Carlos Leal, Joel Basman et Hanspeter Müller

Synopsis : Dans un petit village Suisse en 1975, un prêtre est retrouvé pendu dans la tour de l’église. Juste après, une jeune fille mystérieuse apparaît dans la village, et les hostilités commencent.

Petit film de genre Suisse avec un casting en parti français totalement inconnu qui m’est tombé dessus par hasard en explorant le catalogue Netlix, Sennentuntschi avait tout du nanar intersidéral quand on se penche un peu sur son histoire, et surtout sur la légende dont le film parle, une vieille légende alpine. Et je ne parle pas ici de Krampus, mais de la légende du titre même du film, Sennentuntschi donc. Une légende bien étrange qui peut faire rire. Elle concerne donc un groupe de bergers qui font une poupée grandeur nature avec des chiffons et un peu tout et n’importe quoi qui leur tombe sous la main, et vivent avec, lui parlant, mangeant avec elle et bien d’autres choses pas catholiques. Et un beau jour, la poupée prend vit, et tue un des bergers. Oui, une légende étrange dont l’idée même d’en faire un film paraît saugrenue. Une poupée grandeur nature devenant humaine, une poupée créée pour assouvir les besoins même sexuels de bergers dans la montagne. Et pourtant, Sennentuntschi, le film, fonctionne plutôt bien. On ne pourra pas lui reprocher au moins son point de départ original. Le film prend donc la fameuse légende, en essayant bien entendu de rationnaliser un peu tout ça pour éviter le ridicule, et traite son sujet avec sérieux. La fameuse femme de la légende, ce sera donc Roxanne Mesquida (Kaboom, Rubber, Sheitan), qui ne parlera pas de tout le film. Viennent s’ajouter d’autres personnages, dont trois bergers (deux Suisses et un Français), et le flic du village du coin, qui servira à relier les différents points de l’intrigue et surtout à donner le fin mot de l’histoire, beaucoup moins surnaturel qu’on ne le pense. Et finalement, ça fonctionne donc !

Une jeune femme, Roxanne Mesquida, apparaît dans un village peu de temps après le suicide d’un prêtre. Muette, sale, elle attire l’attention de Reusch, le flic du village, qui va prendre soin d’elle. Les villageois bien entendu se méfient de la jeune femme, pensant qu’il s’agît d’un démon, responsable de la mort du prêtre. Non loin de là, Erwin et son fils Albert, vivants dans la montagne, prennent sous leurs ailes Martin, un français essayant de fuir son passé. Trois bergers donc, qui vont combattre l’ennui avec de l’alcool (beaucoup même) et la fameuse légende du titre. Et bien entendu, ça va déraper assez vite. Michael Steiner, malgré la durée de presque deux heures de son film, parvient à installer un climat, entre un certain malaise quand les relations entre les personnages se détériorent, et un ton plus doux lorsqu’il s’attarde sur les magnifiques décors des Alpes. Plus doux oui, mais faisant néanmoins ressortir un climat de solitude. Le village quand à lui ne sera pas tant montré que ça, puisque les scènes s’y déroulant seront majoritairement dans des lieux publics, comme le commissariat ou l’église, ou tout simplement chez Reusch, le policier recueillant la fameuse jeune femme, qui face à l’oppression du village, ne va pas tarder à s’enfuir, et à trouver refuge chez nos bergers, solitaires, et justement venant d’effectuer le rituel de Sennentuntschi.

Le doute s’installe, et l’irruption de la jeune femme va très rapidement forcer les personnages à révéler leur vraie nature, leur perversité, et tout s’écroule doucement, chacun révélant donc ce qu’il est, Martin le français nous révélant son passé. Le métrage fait durer les choses, amenant la plupart des révélations vers son final, et préférant jouer sur l’ambiance et le visuel plutôt que sur d’interminables dialogues. Rapidement les hommes, presque tous autant qu’ils sont, se révèlent être de bien cruelles créatures, et Roxanne Mesquida une pauvre jeune femme, souvent où il faut quand il ne le faut pas. On se prend rapidement d’affection pour la jeune femme, malgré son passé trouble et même son existence trouble, alors qu’elle ne dira pas un seul mot durant tout le film. Juste avec sa gestuelle et son record, l’actrice parvient à nous faire ressentir quelque chose pour son personnage, et c’est un tour de force, rejoignant ces personnages mutiques pour lesquels on se prend d’affection. En prenant une légende bien casse gueule, l’équipe du film à réussie à nous pondre un film intéressant et plutôt unique, parlant au final beaucoup plus de l’humain, de sa nature, et de comment la fine ligne nous séparant de la folie peut être brisée. Alors certes, l’histoire se permet par moment quelques égarements, mais le film demeure une expérience intéressante.

Les plus

Très bon casting
Ambiance jolie et claustro
Une histoire simple pour une légende peu connue

Les moins

Quelques égarements dans l’histoire

En bref : Sennentuntschi est une légende peu connue, et qui aurait pu être rapidement ridicule à l’écran. Mais le scénario parvient malgré quelques moments discutables à faire des choix rendant l’ensemble crédible.

2 réflexions sur « SENNENTUNTSCHI : CURSE OF THE ALPS de Michael Steiner (2010) »

  1. Toujours curieux de savoir ce que devient Roxanne Mesquida depuis ses acoquinements avec Catherine Breillat. je crois que j’irai explorer mon catalogue Netflix sur ces bons conseils.

    1. J’admet que ça fait quelques années, je la vois super rarement. À part dans des petits rôles chez Dupieux, et aussi dans Kaboom de Araki mais ça date déjà ça.

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