Titre original : Red Riding Hood
2011 – Etats Unis / Canada / Angleterre
Genre : Romance fantastique
Durée : 1h40
Réalisation : Catherine Hardwick
Musique : Brian Reitzell et Alex Heffes
Scénario : David Leslie Johnson
Synopsis : Les habitants d’un petit village sont terrorisés par un loup-garou qui erre dans les environs. Tandis que Valerie tente de mettre de l’ordre dans sa vie amoureuse puisqu’elle doit se marier avec Henry mais aime Peter, et sa vie personnelle puisque sa sœur fut victime du loup-garou, le Père Solomon débarque pour se débarrasser de la bête.
Se traînant derrière lui une mauvaise réputation et de bien mauvaises critiques, Le Chaperon Rouge m’attirait malgré tout. Un film produit par Leonardo Di Caprio, qui refaisait appel après Esther au scénariste David Leslie Johnson, Brian Reitzell (30 Jours de Nuit, Lost in Translation) à la musique, Amanda Seyfried (Lolita Malgré Moi, Jennifer’s Body) et Gary Oldman (tellement de grands films) dans les premiers rôles, ça me faisait envie. Catherine Hardwicke à la mise en scène, voilà bien la raison de beaucoup de haine pour ce film. Elle aura en effet réalisée le premier opus de la saga Twilight (pas le pire ceci dit en passant), mais c’est également oublier ces débuts prometteurs, avec Thirteen et Les Seigneurs de Dogtown, deux très bons drames. C’est donc débarrassé de tout à priori que je me lançais dans la vision du Chaperon Rouge version 2011, un conte déjà adapté encore et encore depuis 1920, parfois en étant très fidèle, et parfois avec des libertés énormes voir des changements d’époque, donnant de grands films comme La Compagnie des Loups de Neil Jordan en 1984 ou encore Freeway en 1996. Bref, je m’égare. Adapter le fameux mythe du chaperon rouge, et donc livrer un film avec un loup-garou, c’était plutôt risqué, tant le mythe a déjà été adapté tant de fois, et que les loups-garous à l’écran sont souvent ratés. Et ma foi, malgré un certain manque de surprises, voir par moment de péripéties, et même un côté de l’histoire lorgnant clairement du côté de Twilight, le métrage n’est pas si mauvais. On va encore me dire que je me fais l’avocat du diable, mais comme souvent, quand je vois les gens crier au « pire film qu’ils ont vus » juste parce qu’ils n’ont pas aimés, je me demande bien où est l’objectivité.
Déjà, Le Chaperon Rouge a pour lui une belle direction artistique et mise en scène. Certes on pourra dire que le métrage baigne dans une ambiance à la Twilight, juste parce qu’il y a un triangle amoureux et surtout que Catherine Hardwick filme les grandes forêts Canadiennes. Si le lieu de l’action est similaire, ce n’est pas pour copier ou continuer une mode qui fonctionne, mais de base, Le Chaperon Rouge, c’est un village et une forêt, donc il n’y a rien de choquant dans tout ça. Visuellement, c’est donc du plutôt bon boulot il faut l’avouer, la forêt est jolie, la mise en scène lisible et classe, les couleurs telles que le rouge ressortent souvent beaucoup à l’écran, et c’est un choix de la réalisatrice de mettre certains éléments en avant via la photographie et l’étalonnage de son film, et ça fonctionne, du moins pour moi. Mais passons maintenant au cœur du film, à savoir son histoire, ses personnages, et donc les acteurs. Là, on trouve immédiatement du bon et du moins bon. L’histoire prend des libertés avec le mythe, et c’est très bien. L’ajout du personnage du père Solomon, légèrement psychopathe sur les bords, est un bon ajout. L’ajout par contre d’un trio romantique fonctionne moins. Il tente d’ajouter de la substance à l’histoire, mais il faut dire que ce trio n’est pas aidé par les acteurs. Car autant Amanda Seyfried et Gary Oldman font du très bon boulot, autant Shiloh Fernandez (Deadgirl, Evil Dead) et Max Irons, ça ne passe pas. Le premier ayant juste le rôle de l’amour impossible pseudo bad guy et l’autre du gars souriant qui est fils de forgeron, et qui d’ailleurs pourra travailler le fer froid, chapeau !
Mais oui, la romance ne fonctionne pas des masses, et le film perd de son intérêt lorsqu’il essaye de se focaliser dessus. Et pourtant, Le Chaperon Rouge n’est pas un film honteux. Comme je l’ai dit, sa mise en image est tout à fait correcte et on aura même de belles images, Amanda Seyfried est convaincante dans son rôle, et Gary Oldman en fait des tonnes en gars légèrement psychopathe, tellement qu’il en devient hautement divertissant. On regrettera également par contre que les attaques du loup soient finalement si soft (même si on aura un tout petit peu de sang et un bras tranché), et surtout le choix de l’avoir fait en CGI. Oui, je l’ai déjà dit souvent, mais je le redis, un loup numérique, ça ne fonctionne pas, même si c’est un loup-garou, cela fait immédiatement faux. Heureusement la bête est au final peu montré, et le film veut plus jouer sur le côté « qui est le loup ? » plutôt que sur le côté « regarde moi ma belle bête numérique ». Si la révélation de l’identité de la bête n’est pas fofolle, elle a le mérite d’éviter de faire dans la romance impossible facile comme pour Twilight, et tant mieux. Au final, Le Chaperon Rouge est un petit film bourré de défauts, mais non dénué de pas mal de qualités également, un divertissement pas inoubliable mais tout à fait regardable. Il manque de péripéties et d’audaces, mais ce n’est pas une honte.
Les plus
Une belle mise en image
Les acteurs principaux, bons
Un divertissement qui se regarde
Les moins
Quelques acteurs moins bons
Certains aspects du scénario
En bref : Le Chaperon Rouge, malgré ses mauvaises critiques, n’est pas si mauvais que ça. Pas un film marquant ni un grand film, mais divertissant.