Titre original : The Hills Have Eyes Part II
1984 – Etats Unis
Genre : Slasher
Durée : 1h26
Réalisation : Wes Craven
Musique : Harry Manfredini
Scénario : Wes Craven
Synopsis : Huit ans après le massacre de sa famille, Bobby Carter est traumatisé. Il a cependant réussi à s’en sortir en créant un groupe de motards avec Ruby, la fille de Jupiter, qui se fait désormais appeler Rachel Le groupe souhaite alors participer à une course dans le désert, non loin de là où la famille Carter a eu son accident. Bobby a alors un très mauvais pressentiment.
Je n’ai jamais été un fan de Wes Craven, et ça donne souvent parmi mes amis des discussions endiablées. Car si par contre, j’adore Les Griffes de la Nuit, et trouve Le Sous-Sol de la Peur amusant, le reste me laisse de marbre. Ces deux premiers films par exemple, les cultes La Dernière Maison sur la Gauche et La Colline a des Yeux, je trouve ça chiant et fauché. Shocker, je trouve ça un peu nul (mais la scène de fin me fait rire). Les Scream, je trouve ça surévalué de fou, sans doute des films qui ont plus fonctionnés en fonction de la période où ils sont sortis que pour leurs réelles qualités. Mais du coup, lors de ces fameuses discussions, il y a deux films que les fans de Craven évitent de mettre sur le tapis. Le premier, c’est Cursed, son nanar de loup-garou écrit par Kevin Williamson (tiens, Scream) et qui fut totalement pourri par une production calamiteuse et un retournage imposé par la dite production. Donc limite, on pardonne à Craven, et on rigole quand on voit un loup-garou faire un doigt d’honneur face caméra. Et puis il y a l’autre. À savoir La Colline a des Yeux 2. Pas la suite du remake, que Craven a produit et écrit, mais bien la suite de l’original. Un film écrit ET réalisé par Craven en 1984, un film qu’il ne voulait pas faire mais a accepté par besoin d’argent. Et qu’ironiquement, la production stoppa en cours de tournage par manque d’argent. Voué à rester dans les cartons, c’était sans compter que juste après, Craven tourne Les Griffes de la Nuit, qui lui, devient le succès que l’on connait. La production revient donc chercher Craven pour l’amener en salle de montage, et le forcer quelque peu à livrer un métrage alors qu’il n’a pas toutes les scènes, pour une sortie l’année suivante. C’est ainsi qu’en Août 1985, un an plus tard, le public Américain peut apprécier une bien mauvaise suite, et un bien mauvais slasher made in 80, le tout écrit et réalisé par Craven.
Et à la vision de la chose, on comprend bien vite comment la production a comblée les scènes manquantes, et a surtout réussie à atteindre les presque 1h30 syndicales. Simple, c’est une suite ? Alors scène 1, on fou un survivant du premier film chez le psy, et le traumatisme lui donne des flashbacks. De très loooooongs flashbacks. C’est simple, la première partie est quasi intégralement constituée de flashbacks, un bon 15 minutes ! Quand le film commence enfin, après un bon gros rappel du premier film avec son final, nous faisons la connaissance de notre fameuse bande de personnages, incluant donc deux survivants du premier film, et de nouveaux personnages qui rassurez-vous, manquent tous de matière grise. D’ailleurs pour les connaisseurs, on reconnaîtra Kevin Spirtas qui faisait le héros du 7ème opus de Vendredi 13 quelques années plus tard, et William E. Pugh, faisant le Maire dans Robocop 2. Par contre dans les faits, on leur fait jouer du vide. Comment justifier l’intrigue ? Simple. C’est une bande de jeunes, ils aiment la moto, il y a deux personnages traumatisés du premier film, et ils décident de faire de la motocross juste à côté du lieu des événements du premier film. Malin… Ou pas ! Enfin, ça c’est dans les faits, car on voit bien que le film n’a pas été tourné au même endroit, et que les collines entourées par un désert aride et jaunâtre a été remplacé par un désert quelconque et moins loin pour abaisser les coûts de production, et surtout, un désert un peu trop verdoyant avec de la végétation partout. Le côté aride et dangereux en prend un coup. Décors low cost, check, histoire pourrie, check. Et comme un personnage le dit toujours dans ses cas là : I have a bad feeling about this. Et oui, c’est le cas. Mais ils le cherchent bien en même temps.
Bref, après de longs flashbacks, une présentation des personnages pas du tout intéressante, des scènes en moto, les cannibales sont là. On se dit qu’au moins, ça va démarrer. Mais non, le film ne semble que reprendre les clichés du slasher sans savoir quoi en faire. C’est longuet, c’est nul, on a des plans boobs gratuits, des meurtres très gentillets et souvent hors champ, des cannibales peu crédibles. Et le pire du pire, ou le meilleur, quand on se dit que ça va démarrer, le film nous offre un dernier flashback. Mais pas n’importe lequel, car en réalité, il y a trois survivants du premier film de présents dans cette suite. Oui, il y a le chien ! Et le chien a droit aussi a son flashback !!!! Véridique. Dans le fond, c’est magique, sans doute le seul film de l’histoire du cinéma où un animal a droit à son propre flashback. Bon après, vu la nullité de tout ce qui entoure la scène, ça ne sauve rien, et ça ne donne même pas un cachet nanar au film. Car c’est nul, c’est con. On a la fille qui prend une douche pépère quand il y a du danger autour, celle qui se dispute avec son petit ami et se sauve dans la nuit noire, suivie par son copain qui veut la sauver et ils meurent tous les deux. Et on a aussi la fille aveugle qui a des pouvoirs et ressens les choses, mais ne sers strictement à rien dans l’intrigue. Et un final copié collé du un, avec un camping car remplacé par un bus. Sublime. Alors certes, le tournage n’était pas achevé, certes, Craven a accepté le film par besoin d’argent, mais il l’a tout de même écrit et réalisé, et s’il l’a renié par la suite, et bien, ça ne fait qu’un mauvais film de plus dans sa carrière, entre ses téléfilms chiants, ses films fauchés et j’en passe.
Les plus
Le chien a un flashback…
Les moins
Les personnages stupides et vides
Les meurtres softs
Les 20 minutes de flashback du premier
Un scénario aussi con que les personnages
Juste pas intéressant
En bref : En voyant La Colline a des Yeux 2, vous pourrez briller en société en disant que vous avez vu le seul film où un chien a un flashback. Mais que sinon, c’était juste nul !
Evidemment, après avoir dit que j’aimais Craven, tu nous sors la grosse casserole de la mort (dans le genre tu as aussi « la Créature du Marais » pour te marrer un peu). Le pire, c’est que tout ce que tu dis est juste, mais ne doit en rien écarter le spectateur qui ne connaît rien de Craven du chemin qui mène à « la colline a des yeux », le seul et unique qui vaille la peine qu’on en parle. « J’ai fait ce film car j’avais désespérément besoin d’argent » a-t-il d’ailleurs avoué en interview, et c’est aussi pendant la production de ce raté qu’il écrit ces « griffes de la Nuit » qui te plaisent un peu plus.
Oui, j’ai profité que j’avais en stock une review de ce fameux film pour le placer peu de temps après notre fameuse discussion, inutile de me remercier haha !! Dommage que j’ai déjà posté Cursed il n’y a pas si longtemps, de même pour La Ferme de la Terreur il y a quelques années, qui m’avait bien ennuyé malgré un bon début.
Après je l’admet, à sa place, je ne sais pas comment je m’en serais sortis. Accepter de faire une suite juste pour l’argent, même si cet argent est en plus très limité, et avec sans doute des exigences de producteur sans doute bien précises derrière, suite oblige… Mais n’y avait-il pas justement moyen de se lâcher un peu pour rendre au moins le métrage fun à regarder ? Plutôt que de n’en faire qu’un vulgaire slasher aux multiples meurtres hors champ ? Moins de personnages déjà pour réduire les coûts de personnel et pouvoir à la place mettre cet argent dans le département effets spéciaux, je sais pas…
Sans doute, mais je pense qu’il voulait surtout empocher son fric (en plein divorce je crois, il était dans une grosse mouise financière) et livrer au producteur ce qu’il attendait, flashbacks canins y compris (je pense que ça vaut le doigt d’honneur du loup-garou de « Cursed »).
Et sinon, tu n’aurais pas dans l’idée de chroniquer de bons films de Craven, comme « The Serpent and the Rainbow » ou « Freddy sort de la Nuit » ?
Oui je peux comprendre que du coup, avec cette accumulation, le coeur n’y était pas vraiment, voir pas du tout.
Heureusement que ce flashback canin est présent, c’est le seul moment « divertissant du métrage ».
J’ai justement vu récemment pour la première fois The Serpent and the Rainbow, et oui, j’ai aimé ! (comme quoi, tout est possible). Freddy Sort de la Nuit, je le connais très (trop) bien, et je ne suis pas fan. Il n’est pas mauvais, les idées sont bonnes mais je sais pas, le film m’ennuie un peu. Alors que pourtant le retour au sérieux dans la saga, surtout passé le catastrophique sixième opus avait tout pour me charmer. Pas sûr de trouver du coup le bon angle d’attaque pour écrire dessus. Car limite, ça m’embête de m’ennuyer devant car je vois bien qu’il est blindé d’excellentes intentions, et il est techniquement bon.
Très bien. On progresse 😉
Non mais mon avis général ne changera pas pour autant hein 😉
Mais si tu y tiens, je veux bien revoir La Créature du Marais pour écrire dessus, juste pour te faire plaisir 😉
😀