Titre original : Star Trek III: The Search for Spock
1984 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 1h45
Réalisation : Leonard Nimoy
Musique : James Horner
Scénario : Harve Bennett
Synopsis : De retour sur Terre, après la terraformation de la planète Genesis, Kirk apprend que l’USS Enterprise va être démantelé car trop vieux pour être réparé. L’équipage, profondément marqué par la disparition de Spock, comme l’évoque le poignant éloge funèbre, sera probablement réaffecté sur d’autres vaisseaux. Sarek, le père de Spock, annonce à Kirk que son fils ne se serait pas laissé mourir sans transmettre son âme, le Katra, fût-ce à un humain. Grâce à la fusion mentale, le Vulcain découvre que Kirk n’est pas le dépositaire de l’esprit de son ami. En fait, c’est le docteur McCoy qui abrite l’âme de Spock ce qui expliquerait le comportement étrange du médecin depuis leur retour de Genesis. Kirk n’obtient pas l’autorisation de Starfleet pour sauver ses deux amis, Spock qui ne serait pas « totalement » mort et McCoy qui risque de tomber dans la folie, car la planète est considérée en zone interdite. Et c’est un sujet interdit.
Ayant beaucoup aimé Star Trek et sa première suite, c’est donc tout naturellement que j’ai continué mon exploration de la saga. Star Trek 2 d’ailleurs fut un succès à la fois critique et commercial, si bien que la Paramount commande immédiatement une suite. Harve Bennett, producteur du précédent, rempile et s’occupe également du scénario. Nicholas Meyer ne souhaite pas revenir pour réaliser suite à quelques désaccords, et c’est Leonard Nimoy, l’interprète de Spock, qui récupère la mise en scène. James Horner reste à la musique, l’équipage reste toujours le même, mais notons tout de même que le casting s’enrichit. Christopher Lloyd, le fameux Doc de Retour vers le Futur jouera donc le grand méchant de cette aventure, tandis que dans un tout petit rôle, nous remarquons la présence de Miguel Ferrer. Le succès du film précédent fait monter le budget à 16 millions, ce qui est toujours loin du budget du premier film, mais malgré tout bien plus confortable. L’histoire est comme toujours très simple. L’équipage de l’Enterprise part illégalement vers la planète Genesis pour récupérer Spock, revenu à la vie grâce au fameux projet Genesis. Mais le temps est compté, puisque la planète en elle-même se détériore rapidement, et que des Klingons en ont à la fois après le projet Genesis, qu’ils voient comme une arme de destruction, et après Kirk. Oui, une histoire dans le fond assez similaire au précédent film, la vengeance en moins, mais toujours cette éternelle lutte du bien contre le mal, de la création. Avec en prime pour une fois une continuité directe avec le précédent film. Et pour ce premier essai de Leonard Nimoy derrière la caméra, j’ai au départ été convaincu. Les prémices de l’intrigue sont pas mal du tout, une part de mystère s’installe, et bien entendu la présence de Christopher Lloyd en bad-guy fonctionne du tonnerre.
Il semble véritablement s’éclater dans son rôle. Si bien qu’on oublie vite qu’il n’est qu’un méchant classique là pour être méchant, et qui n’a pas peur des clichés, comme le prouve cette scène où il tue de sang froid un de ses hommes, gros cliché des années 80 des films à grand spectacle. Mais Lloyd s’éclate, et à défaut de livrer un méchant inoubliable, il livre un méchant qui fait le boulot dans l’instant, durant la courte durée du film, soit 1h45. C’est simple, mais dans un sens presque assumé. Pourquoi assumé ? Tout simplement car en réalité, le cœur du film n’est pas là, comme l’indique le titre, le but est de retrouver Spock, et ce avant la destruction de la planète sur laquelle il se trouve, lui ainsi que Saavik (qui a été recasté d’ailleurs, passant de Kirstie Alley à Robin Curtis, que je trouve moins convaincante d’ailleurs) et David Marcus, le fils de Kirk. Et c’est justement avec cette partie de l’intrigue que le film livre des moments pas forcément convaincants. Le film tente par moment de distiller un certain suspense, suspense anéanti dés le départ par le simple fait que… et bien il s’agît de Spock, et on sait par avance que la quête de nos héros sera réussie, on sait par avance que le final sera joyeux et que tout s’arrangera, là où Star Trek 1 et 2 n’hésitaient pas à tuer quelques personnages, certes pas parmi les principaux, mais importants malgré tout. Et puis il faut bien l’avouer, voir un film s’appelant « À La Recherche de Spock » et s’achevant par un échec aurait été une pilule assez amère et dure à avaler pour le spectateur.
Mais du coup, le film se prend, à mes yeux, à son propre piège, en essayant juste de retarder durant 1h45 l’inévitable avec quelques péripéties. Péripéties qui du coup, fonctionnent une fois sur deux. Le verdict est donc assez sévère, alors que pour autant, le résultat final n’est pas franchement désagréable. Le budget augmentant doucement, quelques belles images se glissent dans l’aventure. Et du coup, l’aventure n’est plus cloisonnée dans les couloirs de l’Enterprise comme ce fut le cas du second opus, mais s’ouvre un peu au monde, pour nous faire découvrir d’autres planètes, d’autres aventures, d’autres merveilles allez même. Et la planète Genesis, au climat changeant, passant de jungle étouffante à lieu enneigé ou autre, permet au départ une assez belle variété. Bancal en tout cas, ce troisième opus l’est assurément, soufflant le chaud et le froid, étant à la fois classique et prévisible sur toute la ligne, mais parfois divertissant dans ses paysages et dans son méchant. Une baisse de qualité dans la saga, qui malheureusement se poursuivra avec le quatrième opus, encore signé par Leonard Nimoy.
Les plus
On sort enfin plus des vaisseaux
Christopher Lloyd en bad guy
Les moins
Une structure classique et prévisible
Un final convenu
En bref : À la Recherche de Spock est un troisième opus très classique et prévisible sur toute la ligne. On sait dés le départ le final, et peu de surprises viennent perturber la narration. Par contre, Christopher Lloyd fait un bon méchant, bien que lui aussi classique.
Les images ont l’air très belles en tous cas, on dirait du Bava (avec 20 ans de retard quand même). Je constate que la saga tient encore la rampe à l’épisode 3. Néanmoins on approche du point de rupture, il me semble.
Il y a souvent de belles images, malgré le budget souvent réduit de ces opus là. Mais la saga reste intéressante dans son ensemble, étonnement avec cet équipage, il n’y a qu’un épisode que je n’aime vraiment pas. Et qui est souvent un des préférés des fans. Alors que l’épisode détesté, je le trouve tout à fait potable bien que bancal dans ses idées et sa narration.
Il y a même, à mes yeux, des éléments que Star Trek traite beaucoup mieux que Star Wars (l’aspect politique notamment, surtout présent dans le sixième film, que j’ai trouvé passionnant, contrairement à la prélogie SW). Mais je pense qu’il en faudra bien plus que te motiver un jour à te lancer dans l’aventure ahah !