OPPRESSION (Shut In) de Farren Blackburn (2016)

OPPRESSION

Titre original : Shut In
2016 – France / Canada
Genre : Thriller
Durée : 1h31
Réalisation : Farren Blackburn
Musique : Nathaniel Méchaly
Scénario : Christina Hodson
Avec Naomi Watts, Oliver Platt, Charlie Heaton, Jacob Tremblay et Clémentine Poidatz

Synopsis : Depuis le décès de Richard, son époux, Mary une pédopsychiatre, vit seule avec son beau-fils Steven, dans un chalet de la Nouvelle-Angleterre. À l’approche d’une violente tempête de neige, Tom, l’un de ses jeunes patients et de plus sourd, est porté disparu. Mary est tout à coup sujette à des hallucinations et prise de paranoïa. Mais elle est bien décidée à retrouver le jeune garçon avant qu’il ne disparaisse emporté par la tempête.

Oppression ne m’attirait pas particulièrement, mais en se penchant un peu sur le film, avec son pitch et son affiche rappelant quelque peu le cinéma noir et référentiel de Brian De Palma, l’espoir pouvait naître. Et puis le casting était prometteur. J’aime beaucoup Naomi Watts, Oliver Platt n’est pas mauvais. Et sans vouloir jouer sur les clichés, mais en voyant le logo Europacorp (la boite de Luc Besson) en ouverture, j’ai eu peur. Je ne dis pas que la société n’est pas capable de livrer de temps en temps de bons films, mais les préjugés collent à la peau. Oppression se veut donc être un thriller sombre, un thriller d’ambiance prenant son temps pour mieux nous manipuler. Le scénario signé Christina Hodson faisait même parti de la fameuse liste des meilleurs scénarios jamais produits en 2012 ou 2013. Naomi Watts joue une mère de famille qui prend soin de son fils handicapé. Elle a beaucoup de mal à gérer son travail (elle s’occupe justement d’enfants à problèmes) et sa vie personnelle depuis l’accident qui a coûté la vie à son mari, et qui a rendu son fils paralysé. Alors quand elle rencontre un jeune enfant censé être disparu, et que sa vie commence à se dérégler sérieusement, entre doutes, hallucinations, ambiance oppressante, rien ne va plus et le réalisateur Farren Blackburn a alors là de bonnes cartes en main pour livrer un thriller efficace. Sauf que…

Sauf que Oppression ne fonctionne quasiment jamais. Et ce n’est aucunement la faute du réalisateur qui fournit en soit un travail plutôt honnête, une mise en scène sobre mais fonctionnelle, des éclairages sombres mettant en valeur le côté cauchemardesque de la maison lors de sombres nuits, surtout quand une tempête n’est pas loin. La mise en scène fonctionne bien, certains plans sont bien troussés. Ce n’est pas non plus à cause des acteurs, plutôt bons dans l’ensemble, même si la plupart des personnages sont relégués à l’arrière plan pour ne développer réellement que Naomi Watts, Mary donc. L’actrice n’a plus rien à prouver et ce depuis sa découverte en 2001 dans Mulholland Drive (même si on préférera oublier ses débuts dans le quatrième opus des Children of the Corn). Elle livre une prestation tout à fait honnête et son personnage à tout à fait le temps d’exister à l’image. Non, si Oppression ne fonctionne pas, quasiment à aucun instant, ce sera la faute de son scénario. Oui, ce fameux scénario considéré comme l’un des meilleurs jamais produit en son temps. Le scénario manque de surprises, d’originalité, ne sait pas se faire prenant et mystérieux comme il faut.

Pendant toute la première heure, l’histoire veut semer le doute chez le spectateur et donc chez Mary, mais pour y parvenir, ne trouve rien de mieux que de nous faire des apparitions en mode jumpscares comme si le petit garçon était un fantôme issu de Ring ou de Ju-On. Pas très subtil, et surtout ne fonctionnant pas, le tout étant rendu encore plus lourd par des bruitages voulant clairement jouer la carte du jumpscares pour nous faire sursauter plutôt que d’essayer vraiment de nous impliquer par une ambiance réussie. Du coup on suit cette longue première heure sans grand intérêt malgré encore une fois une technique visuelle pas mauvaise et de bons acteurs. Il faut attendre une heure pour que l’ensemble se bouge, et malheureusement ne se révèle, comme ce qui précédait, sans vraie surprise. Le seul moment que l’on pourra juger quelque peu surprenant sera son final… sauf qu’il est raté. On aura bien deux ou trois scènes intéressantes se glissant dans le lot, mais le tout est tellement cliché, tellement prévisible, que rien ne différencie Oppression de la masse de thrillers qui débarquent chaque année. Et c’est dommage vu les quelques talentueuses personnes impliquées dans le projet. Parfois, il faut peu de choses pour que ça fonctionne. Don’t Breathe par exemple partait d’un postulat simple et limite cliché, mais savait gérer son ambiance pour nous happer dés le début dans son ambiance. Oppression échoue à ce petit jeu dés le départ. Une tentative vaine donc…

Les plus

Un joli visuel
De bons acteurs

Les moins

Une première heure longue
Cliché et ultra prévisible
Pas intéressant

En bref : Oppression rate son but. Pas très passionnant, long à démarrer, peu subtil. Un gros gâchis de talent.

2 réflexions sur « OPPRESSION (Shut In) de Farren Blackburn (2016) »

  1. Je l’avais oublié et visiblement j’avais bien fait. Tu évoques les qualités de réalisation mais derrière, le gros handicap du film semble pourtant venir de la mise en scène, comme de ce scénario soit disant génial. Je passe, sauf si Naomi m’invite à le voir chez elle.

    1. Ben visuellement c’est propre, mais ça manque de rythme, d’ambitions, de surprises. Je n’en attendais rien, et malgré tout, ce ne fut pas bon. Même en petits thrillers sympathiques mais oubliables, j’ai vu tellement mieux.

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