Titre original : 22-Nenme No Kokuhaku : Watashi Ga Satsujinhan Desu – 22年目の告白―私が殺人犯です―
2017 – Japon
Genre : Policier
Durée : 1h58
Réalisation : Irie Yû
Musique : Yokoyama Masaru
Scénario : Irie Yû et Hirata Kenya
Synopsis : En 1995, 5 meurtres brutaux ont eu lieu. Makimura Wataru, chargé de l’enquête, tombe dans un piège et son supérieur est tué. En 2017, Sonezaki Masato sort un livre, avouant qu’il est le meurtrier. Il devient une célébrité, et la police ne peut pas l’arrêter tant de temps après à cause de la loi sur la prescription des crimes.
En 2012 sortait en Corée Confession of Murder, un thriller plutôt efficace, mais ayant pas mal de petits défauts. L’intrigue tournant autour d’un tueur en série publiant 15 ans après les faits un livre et devenant célèbre étant intéressante. Le film pointait en effet certains éléments du doigt, et faisait dans le fond froid dans le dos. La prescription de 15 ans sur les meurtres, un criminel devenant célèbre et adulé par le public. Aussi efficace et intéressant était-il, Confession of Murder souffrait de quelques défauts, notamment dans ces scènes d’action, qui a force de vouloir en faire toujours plus, devenaient un brin ridicule, ou du moins, déplacées vu la noirceur du sujet et son sérieux. Quand au final, il accumulait les nombreux twists jusqu’à plus soif. 5 ans plus tard, voilà qu’un remake débarque, non pas par nos amis les Américains ce coup-ci, mais par le Japon. Confession of Murder devient donc Memoirs of a Murderer, les 15 ans de prescription se transforment en 22 ans, et le scénario, s’il garde les grandes lignes de l’intrigue, essaye de corriger certains des défauts du film original. En vain, mais on y reviendra. Un remake était-il utile ? Pas vraiment, mais dans le fond, pourquoi pas, le film original n’étant pas parfait. Memoirs of a Murderer a en plus quelques bons atouts dans sa poche, comme un casting plutôt solide, et quelques nuances dans le scénario et les personnages pour le différencier.
Dans le rôle du présumé tueur devenu écrivain, on trouve Fujiwara Tatsuya (Battle Royale, Parade, Kaiji), plutôt à l’aise, et dans le rôle du flic, Itô Hideaki (The Princess Blade, Terra Formars, Lesson of the Evil ou encore Sukiyaki Western Django). Un casting principal solide il faut l’avouer. Derrière la caméra, Irie Yû livre une copie propre, prometteuse même, avec pas mal de bonnes petites idées, et quelques effets de styles intéressants (même si parfois usants sur la durée, comme ce changement de format d’image). La grande différence entre le film original et ce remake Japonais, outre bien entendu la durée de prescription et quelques petits détails du aux différences entre la justice Coréenne et Japonaise, ce sera dans les subtilités. Là où le tueur du film original faisait juste son boulot avec sadisme, le tueur ici étrangle ses victimes (d’où le nom de The Tokyo Strangler) et surtout force une seconde personne à être témoin du meurtre. Sadique. En fait, tout est fait pour rendre le tueur encore plus sadique et amoral, et donc accentuer la contradiction entre ses actes et sa récente célébrité après la publication du roman. Comment peut-on vénérer un tel homme ? Vouloir son autographe, être photographié avec lui, l’inviter dans les médias ? Nous vivons dans un monde de fou, et le métrage, tout comme l’original, appuie parfois là où ça fait mal.
Mais le film opère surtout de grands changements comparé à l’original, dans ces défauts. L’action over the top du film original fou le camp, elle est totalement éclipsée. Memoirs of a Murderer ne tentera pas d’être un polar musclé, mais juste un thriller s’appuyant sur son intrigue. L’action se fait donc totalement absente. Et si au départ, j’ai salué ce changement pouvant rendre l’ensemble plus cohérent, et bien malheureusement, il faut avouer que ce qui vient remplacer l’action n’est pas forcément meilleur. La seconde heure notamment, avec le duel, le face à face entre flic et tueur, les motivations du tueur… ben ça ne marche pas, ça tombe la plupart du temps à l’eau, et pire, ça semble quelque peu s’éterniser dans sa dernière partie. L’intention était louable, celle de corriger les défauts du film original en remplaçant des pans entiers de l’histoire par de nouveaux éléments, par une direction différente, mais ironiquement, le métrage tombe quelque peu dans les mêmes travers pour des raisons différentes. Du coup, le verdict se fait simple. Memoirs of a Murderer, c’est différent de Confession of Murder malgré la même base, mais le résultat final est identique, tour à tour passionnant, intéressant, puis bancal, un peu longuet et jamais loin du ridicule à quelques moments. On passera donc un petit moment sympathique, sans grande prétention, et puis c’est tout.
Les plus
Une histoire intéressante
Le fond
Les personnages, pas mauvais
Pas d’action over the top
Les moins
La dernière partie, bancale
Manque de crédibilité sur certains points
En bref : Remake du récent Confession of Murder, Memoirs of a Murderer se fait très proche et très différent à la fois. Malheureusement, ce qu’il fait différemment n’est pas mieux que dans l’original.