WONDER WOMAN 1984 de Patty Jenkins (2020)

WONDER WOMAN 1984
Titre original : Wonder Woman 1984 – WW84
2020 – Etats Unis
Genre : Super héroïne avariée
Durée : 2h31
Réalisation : Patty Jenkins
Musique : Hans Zimmer
Scénario : Patty Jenkins, Geoff Johns et Dave Callaham

Avec Gal Gadot, Chris Pine, Kristen Wiig, Pedro Pascal, Robin Wright et Connie Nielsen

Synopsis : Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, Diana Prince s’est intégrée à la civilisation et continue sa vie parmi les humains, même si elle revêt de temps en temps son costume de Wonder Woman pour aider les autres, en prenant bien soin de cacher toute traces de son passage. En 1984, Diana travaille pour la Smithsonian Institution à Washington, D.C.. Elle y fait la rencontre du Dr Barbara Ann Minerva, une nouvelle collègue qui, en raison d’un profond manque de confiance en elle, prend rapidement Diana comme exemple. Barbara est chargée d’identifier plusieurs antiquités récupérées lors d’un casse. Parmi ses antiquités se trouve une pierre dont la légende raconte qu’elle exauce les vœux de celui qui la tient entre ses mains. Cette mystérieuse pierre attire l’attention de Maxwell Lord, un entrepreneur charismatique au bord de la faillite et prêt à tout pour retrouver la gloire.

En voilà un bon gros morceau pour conclure l’année 2020 comme elle a commencée : de manière bien merdique ! Il y a tant à dire sur ce Wonder Woman 1984, et paradoxalement, ça s’appelle taper sur l’ambulance, et pourtant, on a l’impression qu’il lui manque déjà le moteur et ses quatre routes à l’ambulance. Donc commençons par ce qui fait le moins mal, ce qui entoure le métrage de Patty Jenkins, qui avait réalisée avec le premier film Wonder Woman un film acclamé par la presse et le public. Ce n’était pas mauvais, j’avais bien aimé, malgré des fautes de goûts, éléments forcés (mais assumés), et une dernière partie ratée. Jenkins revient, coécrit en s’entourant de deux autres scénaristes (on y reviendra), Gal Gadot reprend son rôle, Chris Pine aussi même s’il est mort, et en plus on a Hans Zimmer à la musique, qu’est ce qui aurait pu mal tourné ? Passons sous silence le gigantesque raz de marée du moment avec la Warner décidant de sortir leur catalogue de toute l’année 2021 à la fois au cinéma et en VOD sur HBO Max. Perso je ne vais pas me plaindre, ça m’aura permis de voir le film sans bouger le cul de chez moi. Et vu le résultat, tant mieux. Alors on sait que depuis que la Warner veut un univers étendu avec DC Comics, ce n’est pas toujours la joie. Listons les dégâts ? Batman V Superman, Suicide Squad, Justice League, Birds of Prey. Et non, quand on n’aime pas Zach Snyder et son style une seule seconde comme moi, on n’espère rien, on n’attend pas et on ne verra pas son montage de Justice League.

Revenons donc à nos moutons, enfin, à notre Wonder Woman, le second film de l’espoir pour la Warner après Tenet en 2020. Tenet fut un échec au cinéma. Heureusement (ou malheureusement pour les financiers), Wonder Woman 1984 est bien parti pour faire pire. Et c’est totalement justifié ce coup-ci. Dés la scène d’ouverture, on se dit que quelque chose cloche. Et on a bien raison, quand le film s’ouvre sur un long flashback de bien 10 minutes, qui n’ajoute rien, ne se fait pas trépident, et qui n’a pas vraiment de but, puisqu’en réfléchissant, son placement est là pour mettre en avant un personnage, qui utilisera un objet (dans un autre flashback), et qui sera utile tardivement pour notre héroïne. L’objet en question n’étant pas dans la scène d’ouverture, on se dit, pourquoi ? Ta gueule c’est magique on me dit. Tant pis, l’intrigue reprend dans les années 80, et ça commence très mal, avec un style qui fait encore plus années 80 que les vraies années 80. C’est flashy, c’est forcé, c’est raté. On nous présente Wonder Woman lors d’un braquage qui tourne mal, et de tous les braquages que j’ai pu voir, il s’agît bien d’un des plus ridicules. Family Friendly, avec des enfants à sauver, des sauts qui ont une telle « grâce » que l’on a même pas besoin d’imaginer les filins pour les rendre possible, on pourrait presque les voir. Mais il faut bien lancer l’intrigue, et pour cela, un objet magique qui exauce les voeux, un grand méchant qui s’en empare et va foutre la merde, notre super héroïne qui va partir à sa poursuite, avoir un autre ennemi sur le dos, et retrouver l’homme de sa vie, mort, mais la magie des vœux, tout ça. Ta gueule c’est magique j’ai dit ! Wonder Woman a déjà une très lourde épine dans le pied, à savoir son scénario, écrit à trois donc. Avec un créateur de comics, la réalisatrice et le scénariste d’œuvres aussi subtiles qu’Expendables pour Stallone ou Doom, le film raté d’après le jeu avec Dwayne Johnson. Gloups, ça commence vraiment mal. Rassurez-vous, on le retrouve en 2021 au scénario de Mortal Kombat et de films Marvel…

Le scénario n’est tout simplement pas intéressant, tout est forcé, le rythme est bancal, les scènes s’enchainent mais n’ajoutent rien, l’action est rare, les personnages n’ont absolument aucun background, et donc il n’y a aucune alchimie entre aucun d’eux. La palme revenant à Chris Pine, qui a donc le rôle de Wonder Woman du premier film, celui qui découvre une nouvelle époque, un nouveau monde, et aucun gag ne fonctionne. Ah non pardon, je voulais dire le moins pire des pires, car la palme revient au grand méchant, joué par Pedro Pascal, et qui traverse le film on ne sait pas trop comment, tant il en fait des tonnes, est ridicule, pas un instant crédible, et ne constitue en plus jamais une menace pour l’héroïne, vu qu’il passe le plus clair de son temps soit malade et à saigner du nez, soit à gesticuler et à faire n’importe quoi. Au milieu de tout ça surnage bien Gal Gadot, toujours crédible dans son rôle, mignonne comme tout et investie, et c’est bien la seule. Scénario, personnages, rien ne va, et le pire étant, pour un film qui est un film de super héros hein, que l’action est rare, très rare, bien plus que dans le premier opus. En réalité d’ailleurs, il faut attendre quasi 1h30 avant de voir une scène d’action, pas si folle que ça.

Alors, l’attente c’est bien. Mais Patty Jenkins n’est pas Christopher Nolan, qui lui quand il faisait sa trilogie The Dark Knight, soignait ce qu’il y avait à côté, sa dramaturgie, ses personnages, ses enjeux. Son film en fait. Patty Jenkins échoue dans quasiment tout ce qu’elle entreprend. Seule scène que j’aurais trouvé potable et même jolie ? Le vol en avion avec les feux d’artifices, moment de simplicité bien trouvé, même si ce qui entoure la scène est risible (rendre l’avion invisible au pif et bim, ça marche, car ta gueule c’est magique). Le reste est chiant, l’action n’a aucun impact, les acteurs sont souvent en roue libre, et le film n’échappe pas à son lot de scènes totalement risibles, comme un combat contre Cheetah dans la nuit où on ne comprend pas grand-chose, ou une Wonder Woman qui se met à voler (on l’appelle donc Supergirl maintenant ?) et utilise son lasso en s’accrochant…. Aux éclairs. Depuis quand les éclairs ça a une physique ? Non non, je sais, ta gueule c’est magique… Et que dire de ce final anti climatique au possible, où Wonder Woman sauve la journée grâce au pouvoir de l’amour et des jolis mots ? Oui je sais, ta gueule c’est magique, je sors, adieu DC, adieu Warner, adieu Wonder Woman. Ah non, je dois vous parler de la musique de Hans Zimmer ! Mi figue mi raisin, tantôt bonne tantôt catastrophique. Ou alors elle est utilisée n’importe comment, à voir.

Les plus

Gal Gadot crédible qui y croit
Un ou deux bons morceaux de Hans Zimmer

Les moins

Le scénario
Les enjeux
Le rythme
Le méchant
C’est mou, peu d’action
Certains CGI bien ratés
Des scènes risibles
Ta gueule c’est magique

En bref : On va nous dire que le score de Wonder Woman 1984 est dû aux cinémas fermés, au Covid142, au piratage, tout ça tout ça. Mais si en réalité, c’était juste car ce n’est pas bon du tout ?

6 réflexions sur « WONDER WOMAN 1984 de Patty Jenkins (2020) »

  1. It’s a kind of magic 😂
    Totalement à plat la Wonder on dirait. De toute façon, rien que l’affiche me piquait les yeux donc je n’avais nullement l’intention d’aller y perdre mon temps. Je me suis revu le diptyque Infinity War/Endgame et ça m’a bien plu, à nouveau. Je vote Marvel.

    1. Je vote The Dark Knight de Nolan ! (comment ça je suis hors sujet et c’était avant la gueguerre DC/Marvel ??).

      Boh il ne me tentait pas, je n’avais rien vu du film, je n’en attendais rien, et tu peux voir que j’en veux malgré tout au film pour m’avoir emmerdé quasi sur toute la durée. Un comble pour ce genre de blockbusters où on attend au moins du grand spectacle ! Heureusement je termine l’année 2020 sur des films plus positifs (IP Man 4 vu cet aprem, le plus faible des 4, mais bien meilleur que ce Wondertruc).

      1. La Warner est dans le rouge, et la pandémie aura sûrement un effet désastreux sur le studio, contrairement à Disney qui s’en sort avec leur plateforme. Je serais bien allé voir « Soul » de Pete Docter s’il était en salle, mais pas question de m’abonner à Disney+ juste pour ce film.

        1. Reste à voir avec la polémique actuelle si le studio ne change pas ses plans en cours de route. En plus le catalogue Warner de 2021 a l’air bon en soit !
          Aprés pas sûr que Disney s’en sorte si bien et ça me fait plaisir, apparemment Mulan n’a pas fais les chiffres espérés et surtout n’a pas du tout marché en Chine alors que sortie ciné là-bas car public visé (d’aprés ce que j’ai lu, j’ignore aprés si ça a vraiment bider à ce point).

  2. J’arrête tous les films de super héros. Sauf lorsqu’il y a un véritable auteur derrière (Nolan, Del Toro…). Les Marvel et DC à venir, c’est fini pour moi. Je ferai peut-être une exception pour le prochain THE BLADE, pour l’acteur.

    1. Je pense que je devrais faire pareil, d’un côté comme de l’autre, c’est souvent l’amère déception. Puis rien de bien palpitant à venir il me semble aussi. Je ne savais même pas qu’ils faisaient un nouveau BLADE tiens !

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