Avec Clair Catherine, Kika Magalhaes, Jake Horowitz, Emily Sweet, Genti Kame, Klodian Hoxha et Chris Galust
Synopsis : Rebecca Whateley a une vraie vie de merde. Lors d’une soirée, alors qu’elle surprend son petit ami en train de la tromper, le tout en étant sous substance illicite, celui-ci cause un accident de voiture qui rend la jeune femme aveugle. La chance semble tourner lorsque finalement, elle hésite d’un château en Albanie.
Castle Freak, pour beaucoup, c’est avant tout le film de Stuart Gordon, avec Jeffrey Combs et Barbara Crampton. Un film tourné en 1995 pour le marché de la vidéo et qui adaptait, comme toujours, une nouvelle de H.P. Lovecraft. Mais au lieu de partir dans un déluge d’effets spéciaux comme pour Re-Animator ou Frombeyond, ou de mixer deux nouvelles entre elles comme pour Dagon, Stuart Gordon livrait là un film sombre, froid, désespéré. Trop froid pour certains dont moi. J’aime Castle Freak, mais j’ai toujours du mal à rentrer dedans, et ce n’est pas un de mes films préférés de Gordon, loin de là. Ce que l’on oublie souvent, surtout car c’est avant tout le film de Gordon, et parce qu’il s’agît du milieu des années 90, c’est que Castle Freak était une production Charles Band. Et à partir du milieu des années 90, les productions Charles Band, ce n’est plus trop ça. C’est terminé les Prison, les funs Ghoulies 2, ou encore les bons Puppet Master (la trilogie de base). Castle Freak a été produit entre des Josh Kirby Time Warrior, Magic Island, Huntress ou autres Beach Babes 2. Et si Charles Band de nos jours, c’est aisément devenu bien pire (voir la cuvée 2020 avec un Corona Zombies ou un Blade the Iron Cross aux premiers retours catastrophiques), il faut savoir que Charles Band s’associe maintenant souvent avec d’autres studios pour redonner vie à certains des films cultes de son catalogue. Avec Fangoria et l’aide du scénariste S. Craig Zahler, il y avait eu Puppet Master The Littlest Reich en 2018, gore et gun, et avec un caméo de Barbara Crampton en prime, et bien en 2020, c’est Castle Freak qui y passe, toujours avec l’aide de Fangoria à la production, mais également de Crampton, également productrice du film. Du coup, je ne sais pas vous, mais moi j’étais curieux, un remake d’un film pouvant être considéré comme une anomalie dans le catalogue de la Full Moon, que l’on devait avant tout à son réalisateur et son scénariste, le fidèle collaborateur Dennis Paoli. Forcément tous deux absents de ce remake, RIP Stuart Gordon.
Soyons clairs, si je ne suis pas fan du film de Stuart Gordon, forcément, sans un vrai réalisateur, ce remake fait moins bien. À la mise en scène déjà, le débutant Tate Steinsiek, spécialiste des effets spéciaux qui a autant bossé sur des métrages comme The Amazing Spider-Man ou encore Dragged Across Concrete. Au scénario, encore une débutante, avec Kathy Charles, qui a là son premier scénario porté à l’écran. Au moins, cela garantit de bons effets spéciaux, et que la scénariste a pour base le scénario du film original. Qu’elle va suivre la majeure partie du temps, en transposant le tout à notre époque, niveau personnages. Et il faut bien l’avouer, la scène d’ouverture, bien glauque, m’a énormément faite envie, avant que la réalité ne vienne me percuter en pleine face. Castle Freak cuvée 2020 a de très nombreux défauts, et les deux principaux sont, ironiquement, liés à la mise en scène ou au scénario. Soyons clairs, la mise en scène n’est pas bonne, les plans sont parfois hasardeux, la photographie qui part souvent avec de bonnes idées n’est pas franchement bien mise en valeur. Oui parfois ça veut jouer sur l’obscurité, ou sur des éclairages plus surréalistes, mais ça reste souvent filmé avec les pieds. Concevoir des effets spéciaux ou savoir les filmer, ce n’est pas pareil. Même constat au niveau du scénario. Si pendant toute la première heure, cela reste grosse modo très fidèle au film original, ça s’en éloigne largement par la suite, en faisant preuve d’une subtilité…. Non, elle est totalement absente la subtilité, mais passons. Le gros souci du scénario, ce sont les différents personnages censés faire évoluer l’histoire. Ils sont au choix vides, clichés ou détestables, la palme revenant à John, le petit ami de notre héroïne.
En personnage détestable, il se pose là. Trompant sa copine à plusieurs reprises, se droguant, abusant de l’alcool, mentant à tout le monde, égoïste comme pas possible, avide d’argent. Oui, pleins de défauts, aucune qualité. Pour quelle raison Rebecca reste avec lui, sachant tout ça et qu’elle est devenue aveugle par sa faute ? Surtout que plus l’intrigue avance, plus il enchaine les conneries, trompant de nouveau sa copine, et allant jusqu’à crier que le château est à lui, ce qui n’est aucunement le cas. Et pourtant, grâce à quelques détails, quelques éléments, et une certaine honnêteté, Castle Freak sait se faire divertissant, et avoir ce petit capital sympathie de la part des amateurs du genre. Déjà car ses effets spéciaux fait sur le plateau sont bons voir très bons, bien que pas toujours très bien filmés et/ou éclairés. Ensuite car il ose s’éloigner du film original dans ses 45 dernières minutes et incorpore beaucoup d’éléments venant de la mythologie de Lovecraft de manière générale (parfois de manière un brin forcée il faut avouer). Le final justement sera d’un mauvais goût tellement assumé qu’il fait rire. Mais justement, il y a cette part de naïveté presque totalement assumée qui fait plaisir, et qui rappellerait presque les productions Full Moon des années 80 ou début des années 90. À l’époque où Charles Band faisant encore des films potables. Et comment, même si loin d’être sa meilleure, ne pas citer la présence de Fabio Frizzi à la musique.
Les plus
Du gore qui va parfois loin
La musique de Fabio Frizzi
Lovecraft, partout
Les moins
Mise en scène pas fameuse
Des personnages détestables
Par moment ridicule
En bref : Un remake qui s’éloigne parfois du film original. Moins prenant, moins sérieux dans sa mise en scène, plus hésitant, mais parfois bien plus gore et sexuel, et qui veut mettre un max de Lovecraft partout.
Remake raté donc. Mais je dois avouer que le descriptif est alléchant (sans parler des screenshots !)
Je garde un souvenir très flou de la version de Gordon. Je l’ai en DVD, il faudra que je le revoie. Comme toi, je n’en fais pas mon préféré du réal.
Alors, c’est plus complexe que le remake raté. Plus j’y repense, plus je me dis qu’il reste malgré tout intéressant. Il a les défauts évidents d’une prod d’exploitation produite par Charles Band (le côté fauché, la réal à la ramasse, le sexe gratuit), mais tu sens qu’il a malgré tout été fait avec amour pour le genre, pour Lovecraft (vu le nombre de clin d’oeil, entre le Necronomicon, une statue de Chthlhu dans un coin, un panneau pour Dunwich et j’en passe), sans compter la dernière partie qui s’éloigne totalement du film original. J’hésite même à monter la note à 10/20 (le fan de Lovecraft en moi parle). Car oui en soit ce n’est pas un grand film, mais je sais pas, il a ce côté attachant que pouvaient avoir certains prods du genre dans les années 80 et début 90.
On doit avoir le même DVD pour le Gordon, la qualité n’est pas terrible surtout sur une bonne installation de nos jours, et pas de Blu-Ray en vue chez nous. J’ai réussi à chopper néanmoins une copie HD justement pour le revoir.
Avec ce com, tu ravives ma curiosité. Ma priorité reste sur « colour out of space ».
Oui ce n’est pas du tout du même niveau, quitte à choisir, prend le Richard Stanley evidemment ! Il divise mais la qualité est là.