TONNERRE SOUS LES TROPIQUES (Tropic Thunder) de Ben Stiller (2008)

TONNERRE SOUS LES TROPIQUES

Titre original : Tropic Thunder
2008 – Etats Unis
Genre : Comédie
Durée : 1h47
Réalisation : Ben Stiller
Musique : Theodore Shapiro
Scénario : Justin Theroux, Ben Stiller et Etan Cohen

Avec Ben Stiller, Jack Black, Robert Downey Jr., Nick Nolte, Matthew McConaughey, Steve Coogan, Jay Baruchel, Danny McBride, Brandon T. Jackson et Tom Cruise

Synopsis : Un casting d’enfer pour un voyage… au bout de l’enfer ! En tête d’affiche : Tugg Speedman, la star du film d’action, en chute libre depuis ses trois derniers navets. A ses côtés : Jeff Portnoy, spécialiste des comédies (très) bas de gamme, avide de prouver ses qualités de comédien ; Kirk Lazarus, acteur « Méthode » multi-recompensé et 100 % givré ; Chino, superstar pop et fan d’Al Pacino ; et Kevin Sandusky, le fringant petit jeune tout heureux de faire partie de la bande. Cinq egos surdimensionnés au service du « plus grand film de guerre de tous les temps ». Sur le papier, ça se tient (ou presque), mais sur le tournage tout dérape : les caprices des stars et l’incapacité du réalisateur, Damien Cockburn, font grimper les frais à une allure vertigineuse, au point que le studio décide de tout arrêter… C’est alors que Damien a l’idée « géniale » d’entraîner sa petite troupe au coeur du Triangle d’Or pour une expérience de « cinéma-vérité » d’un genre inédit. Mortel…

Il y a peu, je vous ai parlé de mon amour pour le film Dodgeball, avec Ben Stiller dans le rôle principal. Et bien histoire de vous prouver une nouvelle fois que quand je le veux, j’ai de l’humour, me voici à vous parler après une énième vision de Tonnerre sous les Tropiques. Une comédie de Ben Stiller, avec Ben Stiller et un casting 4 étoiles voir bien plus au final, des hommages, des parodies, des clins d’œil dans tous les sens, et le clou du spectacle, une critique d’un certain milieu, celui du cinéma bien entendu, le tout avec en guest star Tom Cruise, méconnaissable et absolument énorme dans son rôle. Tropic Thunder, c’est l’histoire d’un tournage, celui d’un film de guerre, le film de guerre le plus couteux de l’histoire du cinéma, avec un casting de stars qui ne se prend absolument pas pour de la merde, un producteur qui ne voit que par l’argent, et un petit réalisateur anglais qui a bien du mal à gérer tout ça, son tournage, ses vedettes. Et cela m’a fait énormément plaisir en lisant un peu partout que le rôle du réalisateur en question, joué par Steve Coogan, était fortement inspiré de l’expérience de Richard Stanley, qui se fut virer après quelques jours en 1996 du tournage de l’île du Docteur Moreau. Plaisir déjà car l’influence était à mes yeux voyantes lorsque l’on connaît les dessous de l’affaire, et surtout car si vous me lisez un peu, vous savez que j’aime beaucoup Richard Stanley, que ce soit son Hardware, Dust Devil ou récemment Color out of Space. Et le film nous explose au visage ces intentions dés la scène d’ouverture, le tournage d’une scène à grand spectacle, occasion donc pour Tropic Thunder de nous montrer en l’espace d’une scène un côté visual ultra léché, une bande son rock, des hommages en pagaille (histoire de le citer, bien qu’il est tellement voyant, Platoon, sans oublier pour le napalm Apocalypse Now), et un portrait du monde du cinéma qui ne plaisante pas, le tout porté par un casting en or.

Quoi que, qu’est ce que je vous raconte, on se marre bien avant cette scène, avec l’ajout de fausses bandes annonces dés le début, et même de fausses pubs. C’est souvent vulgaire, mais qu’est ce qu’on rigole. Et puis lorsque l’on rencontre enfin cette galerie de personnages, et que l’on apprend à les connaître, comment ne pas toujours avoir un sourire au visage. Entre cette star du cinéma d’action qui n’arrive pas à pleurer jouée par Ben Stiller (qui vient de se fourvoyer dans un flop monumental avec Simple Jack, où l’histoire d’un attardé intelligent), cet acteur oscarisé qui se met un peu trop à fond dans ces srôles, quitte à se faire une opération de la peau pour passer pour un Africain, alors qu’il est Australien, mais joué par un Américain (énorme Robert Downey Jr.), un drogué plus connu pour des rôles dans des comédies à l’humour bien gras (Jack Black, fidèle à lui-même) ou encore une star du rap US (Brandon T. Jackson). On a déjà un bien beau portrait du système des stars Hollywoodiennes, avec leurs différentes méthodes, leurs hauts de carrière, leurs bas de carrière pour certains, leurs travers (ah la drogue), et leurs gros melons. Quatre acteurs bien différents, qui ne s’entendent pas forcément, mais le film ne va pas s’arrêter là, nous rajoutons un excellent Nick Nolte en vétéran du Vietnam auteur du roman dont l’adaptation est en cours de tournage, un Jay Baruchel discret mais que j’ai toujours plaisir à voir à l’écran, Matthew McConaughey en agent, Steve Coogan donc en réalisateur dont le tournage lui échappe totalement, Danny McBride en spécialiste des explosifs, et tant d’autres, sans oublier un Tom Cruise méconnaissable en producteur détestable et vulgaire (hmmm, Weinstein ?). Mais démonter un peu l’industrie cinématographique et ceux qui y travaillent ne suffit pas, non, Tropic Thunder, c’est aussi un film de guerre, un film avec de l’explosions, des balles qui fusent, de l’humour de tous les instants, et assez varié par ailleurs, ce qui en fait également sa force.

Quand tout dérape et que notre équipe se retrouve perdue au milieu de la jungle, avec des trafiquants de drogue, des vrais eux, pas pour un tournage, il va falloir mettre en avant son instinct de survie. Ce qui n’est pas forcément simple lorsque l’on est un acteur et que l’on est plus occupé à passer son temps à se faire passer pour ce que l’on n’est pas. Entre un humour de situation, un humour parfois plus subtil, un humour parfois gras et vulgaire (surtout avec Jack Black), des quiproquos, et même le meurtre d’un pauvre panda par un défenseur des pandas, il y a de quoi faire, il y en a pour tout le monde. Il y en a même peut-être par moment un peu trop, surtout que certaines blagues, si le spectateur n’a pas les références, ne feront peut-être pas mouche. Pour les autres, c’est banco ! Sans oublier ce magnifique moment utilisant le cri de Wilheim ! Oui, il est bel et bien présent. D’ailleurs, c’est toute la dernière demi-heure qui est du grand spectacle, en terme d’humour (je me suis marré plusieurs fois, et même eu un fou rire), d’action avec son lot d’explosions, de fusillades. Un festival non stop, jusqu’aux derniers instants, faisant de nouveau la part belle aux nombreux caméos, mais aussi au seul et unique Tom Cruise, qui clôture le bal de la plus belle des manières. Alors certes, tout ça n’est pas toujours bien subtil, et certains gags demandent une certaine connaissance cinématographique, mais le plus souvent, quel pied. Ben Stiller prouve en tout cas qu’il était un des acteurs comiques les plus intéressants à l’époque, et que la comédie US était en forme au début des années 2000.

Les plus

Une galerie de personnages énorme
Par moment très drôle
Beaucoup de références et hommages
Bête et méchant par moment
Tom Cruise, énorme

Les moins

Parfois peut-être trop vulgaire (Jack Black)
Sans doute quelques gags trop référencés

En bref : Tonnerre sous les Tropiques, c’est des acteurs qui s’éclatent en parodiant un genre, un milieu même, en lui rendant hommage, et en se lâchant sans limites.

2 réflexions sur « TONNERRE SOUS LES TROPIQUES (Tropic Thunder) de Ben Stiller (2008) »

    1. Finalement, je crois que niveau comédie, on est souvent d’accord (tout en étant difficiles). Je sais que je le reverrais avec plaisir dans quelques années, un soir de grosse fatigue ou de déprime haha. Et direct après, ça ira mieux.

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