48 HEURES (48hrs.) de Walter Hill (1982)

48 HEURES

Titre original : 48hrs.
1982 – Etats Unis
Genre : Comédie Policière
Durée : 1h36
Réalisation : Walter Hill
Musique : James Horner
Scénario : Roger Spottiswoode, Walter Hill, Larry Gross et Steven E. de Souza

Avec Nick Nolte, Eddie Murphy, James Remar, David Patrick Jelly, Sonny Landham, Brion james, Annette O’Toole et Frank McRae

Synopsis : Deux meurtriers sont pourchassés par la police, alors qu’ils recherchent le butin d’un casse commis par Reggie Hammond, un de leurs anciens complices actuellement emprisonné. Pour les retrouver, l’inspecteur de police Jack Cates a besoin de l’aide de Reggie. Il va le voir en prison pour solliciter sa collaboration mais Hammond négocie son aide contre une permission de sortie. Jack va donc faire en sorte que Reggie soit en liberté surveillée pendant 48 heures, durant lesquelles il va l’aider à retrouver ses anciens complices.

Il n’est pas toujours aisé de parler d’un film culte, d’un film qui annonce les prémices d’un genre qui explosa les années suivantes entre les mains du même producteur, à savoir Joel Silver. Car oui, j’ai revu avec un certain plaisir 48 Heures, le film de Walter Hill, réalisateur, scénariste et producteur important des années 70 et 80, qui s’est ensuite perdue à l’aube des années 2000, avec Supernova comme début de chute. Mais revenons en arrière. Débutant comme scénariste pour de grands réalisateurs (Guet-apens de Peckinpah, Le Piège de John Huston), Walter Hill passe réalisateur en 1975 avec Le Bagarreur, et signa l’énorme Driver en 1978, puis Les Guerriers de la Nuit en 1979. Mais la même année, Hill devient également producteur, en lançant une saga, et pas n’importe laquelle : Alien ! Après quelques films au début des années 80, le voilà en 1982 à la tête de 48 Heures, un projet qui traine dans les tiroirs des studios depuis des années, puisque Hill en avait écrit un jet à la demande des studios pour mettre Clint Eastwood dans le rôle du bad guy. Joel Silver finalement décide de ressortir le projet, avec Nick Nolte dans le rôle du flic, et Hill va chercher le tout jeune Eddie Murphy pour l’accompagner, en truand qui a droit à 48 heures hors de prison pour aider notre flic dans son enquête, d’où le titre. Pas de surprises, nous avons là les prémices du Buddy movie avant son explosion quelques années plus tard avec l’Arme Fatale. Et donc, face à notre casting à la fois de valeur sûre (Nick Nolte) et future star montante (Eddie Murphy, qui fera après Le Flic de Beverly Hills entre autre), on place des bad guys, avec James Remar en tête. Et nous voilà avec un cocktail d’humour, de bastons, de courses poursuites, le tout sur 48 heures.

Alors, l’association de deux personnages que tout oppose, ce n’est pas nouveau (La Tour Infernale ?), mais l’association telle qu’on la connaît aujourd’hui dans une pure intrigue policière l’est. Il fallait maintenant s’assurer que le casting fonctionne, et que le film tienne clairement la route pour que la sauce prenne. Et elle prend. Le choix de Walter Hill pour la mise en scène y est clairement pour quelque chose, lui qui a prouvé avec ces premiers films qu’il maitrisait clairement l’environnement urbain dans ces métrages (Driver et Les Guerriers de la Nuit, deux grands films pour rappel). Là encore, ça fait des miracles, avec des scènes nocturnes maitrisées, un fond parfois dur, des fusillades violentes (impacts de balles, flics butés à bout portant) et quelques poursuites en voiture sympathiques même si clairement pas le gros point marquant du métrage. Même si oui, la poursuite avec le bus vers la fin est plutôt sympa. Walter Hill amène un côté sec au métrage, nocturne, voir limite par moment violent et poisseux, avec ces ruelles sombres et moites, encore une fois, notamment lors du final. Mais on lui faisait de toute façon confiance pour mettre en image cet aspect du métrage. Mais il fallait avant tout un duo d’acteurs bénéficiant d’une écriture suffisamment solide pour leurs personnages et avec une alchimie qui fonctionne pour que le film fonctionne dans son intégralité. C’est le cas, avec un Nick Nolte égal à lui-même et donc jouant forcément le flic borné, qui fonce dans le tas, avec sa voix grave, son flingue, et qui pose les questions après avoir tiré. Sauf lors d’un des événements qui lancent l’intrigue du film à son niveau, à savoir que le bad guy, James Remar, s’empare de son arme et s’amuse à buter des gens avec, dont des flics, forcément. Mais il est bourrin, agressif, et ça marche.

Ce n’était pas gagné par contre pour Eddie Murphy, qui tient là son tout premier rôle dans un long métrage, et se retrouve donc entouré de pointures et autres acteurs confirmés. La pression devait être absolument énorme pour lui. Il joue d’ailleurs clairement un rôle qu’il rejouera par la suite, le gars bavard, casse-pied, à qui l’on ne peut pas faire confiance sur pas mal de petits détails, ce qui créé de la tension entre les deux, de l’humour, mais bon, il a finalement un grand cœur. Et ça fonctionne plutôt bien, il y a une vraie alchimie entre les deux. Donc si l’on met un duo qui fonctionne, des notes d’humour qui fonctionnent aussi, une mise en scène maitrisée, des scènes d’action qui rendent très bien pour l’époque, un climat assez sombre dans l’ambiance, et pour la route, allez, un casting secondaire de belles gueules du genre (James Remar en méchant, Frank McRae en chef de la police et j’en passe) et un James Horner plutôt inspiré à la bande son, on obtient clairement un bon film et le début du Buddy movie tel qu’on le connaît tous. Bien entendu, tout n’est pas parfait ici, et on peut même dire que sur certains petits aspects, ça a même un poil prit un coup de vieux. Mais un bon Walter Hill restera toujours un bon Walter Hill. 48 Heures nous offre ce qu’il a promis, sans mentir, et ça, c’est bien !

Les plus

Le duo fonctionne
Mise en scène carrée et maitrisée
Rythmé
Les débuts du Buddy movie

Les moins

Un petit coup de vieux ?

En bref : 48 Heures est un film important. Quand un réalisateur plus que compétent et maitrisant son style s’attaque au Buddy movie, et bien, ça lance tout simplement un genre. Nick Nolte et Eddie Murphy ont une vraie alchimie à l’écran, l’action est sympathique, c’est rythmé. Que demander de plus ?

4 réflexions sur « 48 HEURES (48hrs.) de Walter Hill (1982) »

  1. Un modèle du genre ce film – revu durant mon marathon Eddie Murphy cette année. Et quel casting. Et comme tu dis, Murphy était là dans son premier film ! Et il a assuré, le bougre !

    1. Après, Walter Hill en début de carrière et pendant un moment, c’était un sans faute sa carrière. DRIVER, THE WARRIORS, 48HRS, en plus d’avoir produit les ALIEN.
      Contrairement à toi par contre, je ne suis pas un gros fan de Murphy, je trouve que son style s’est un peu trop épuisé rapidement, à force d’avoir le même genre de rôle (ou d’humour). Mais bon, les 48HRS et les FLIC DE BEVERLY HILLS, ça reste le top dans leurs genres !

      1. Je comprends ce que tu veux dire concernant Eddie Murphy. Je trouve pour ma part que dans son genre (la comédie), c’est une légende. Certes il a eu du mal à se renouveler à un moment (longue traversée du désert – qui dure encore ?) mais son âge d’or est juste exceptionnel.
        Les 48H, les BEVERLY HILLS COP, UN FAUTEUIL POUR DEUX, UN PRINCE A NEW-YORK… Une belle brochette de films cultes. On pourrait même ajouter SHREK – son doublage est fabuleux.

        Mais oui. Gros regret car on a l’impression que sa carrière n’est pas allée au bout en fait…

        1. Déjà sur la fin des années 80, j’adhérais moins. Très peu de souvenirs par exemples d’UN PRINCE À NEW YORK, ou de GOLDEN CHILD, ce sont des films que je n’ai pas revu depuis l’époque de la VHS. Par contre oui c’est vrai que l’on oublie souvent de citer SHREK (1 et 2 pour ma part), vu que c’est un boulot de doublage, alors qu’il est excellent en effet. Ça aussi pas revu depuis un bail d’ailleurs !

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