THE STAND de Josh Boone, Bridget Savage Cole, Danielle Krudy, Chris Fisher, Vincenzo Natali et Tucker Gates (2020/2021)

THE STAND

Titre original : The Stand
2020/2021 – Etats Unis
Genre : Série TV
Durée : 9 épisodes d’une heure environ
Réalisation : Josh Boone, Bridget Savage Cole, Danielle Krudy, Chris Fisher, Vincenzo Natali et Tucker Gates
Musique : Mike Mogis et Nate Walcott
Scénario : Josh Boone et Benjamin Cavell d’après Stephen King

Avec James Marsden, Odessa Young, Alexander Skarsgard, Whoopi Goldberg, Goron Cormier, Amber Heard, Jovan Adepo, Owen Teague, irene Bedard, Brad William Henke, Nat Wolff, Gregg Kinnear, Henzy Zaga, Fiona Dourif, J.K. Simmons et Heather Graham

Synopsis : À la suite d’une erreur survenue dans un laboratoire top secret américain, un virus est libéré et décime 99,4 % de la population Mondiale. Les quelques survivants essaient de se retrouver et de se rassembler, en s’aidant d’une vieille femme qu’ils voient tous en rêve. Cependant, dans ce nouveau monde apocalyptique, un homme sans visage rôde, doté d’étranges pouvoirs maléfiques. La lutte entre le Bien et le Mal peut commencer… Le Bien est représenté par la centenaire Mère Abigaïl, qui veille sur une communauté de survivants à Boulder, dans le Colorado. Le Mal est personnifié par un personnage récurrent dans l’œuvre de Stephen King, le maléfique Randall Flagg, qui règne sur la dépravée et violente Las Vegas, rebaptisée New Vegas, et qui cherche à éliminer Mère Abigaïl et sa communauté. L’affrontement est inévitable…

Ah Le Fléau ! Quiconque aimant un tant soit peu le cinéma d’horreur, ou fantastique, ou la littérature d’ailleurs, connaît. Le Fléau au départ, c’est un gros pavé de Stephen King parût en 1978, puis révisé avec une bonne centaine de pages en plus en 1990. Un ouvrage souvent considéré comme l’un des plus grands de Stephen King, mais qu’à titre personnel, ayant lu la bête il y a de très nombreuses années (si bien que vu le pavé, oui, j’en ai oublié absolument toutes les subtilités), je qualifierais plutôt de « coup d’essai » en terme de fresque immense, ce que King refera par la suite avec sa saga La Tour Sombre, ou dans un sens, Ça, vu la taille du pavé, même si les ambitions sont resserrées au sein d’une seule ville dans le dernier cas. Mais pour beaucoup, Le Fléau, c’est également ce téléfilm en 4 parties, donc six heures en tout, réalisé et diffusé en 1994 par Mick Garris. Avant de vous dire mon avis sur ce téléfilm, que j’avais vu à l’époque, et que j’ai en dvd depuis maintenant bien 15 ans, il est utile de signaler que The Stand, la série diffusée fin 2020/début 2021, partait mal, puisque d’un côté, une horde de fans allait forcément défoncer la série dés qu’une phrase ne serait pas dite comme dans le livre, ou qu’un passage sera absent, ou différent, mais de l’autre, elle subira la comparaison avec le téléfilm, adoré par beaucoup, notamment car plutôt fidèle au livre sur de nombreux points, et car, capital nostalgie, on ne va pas mentir. Maintenant, il est temps de vous dire que même si à l’époque, j’ai vu le téléfilm, et même si je l’ai, et que j’ai tenté à plusieurs reprises (pour de vrai, bien 5 ou 6 fois en 10 ans), je n’ai jamais réussi à revoir intégralement l’aventure. C’est long, ça sent le produit fauché filmé comme un produit TV du début des années 90, c’est à dire sans vraie mise en scène, et c’est vraiment ça qui me rebute. Du coup je fais partis de ces rares spectateurs qui attendaient plus ou moins cette nouvelle version, depuis des années, lorsque le film ne devait être qu’un ou deux longs métrages pour la Warner, avec Josh Boone scénariste et réalisateur. Ben ça tombe bien, car avec Benjamin Cavell, ils sont à la tête du projet, créateurs, mais également scénaristes sur certains épisodes, et pour Josh Boone, réalisateur sur le premier et dernier épisode.

Bon maintenant, comment aborder The Stand ? Car on se retrouve quand même face à un pavé de 9h, qui a des défauts, mais qui a aussi des qualités certaines, n’en déplaise au certain bashing que s’est prit la série, et ce pour trois raisons différentes. La première par les fans du téléfilm, la seconde par les fans du bouquin, et la troisième car Amber Heard tient un rôle important dans la série. Vous connaissez mon opinion sur les deux premiers points (pour rappel, Shining est la plus belle trahison de l’histoire des adaptations, et un film ne peut et ne doit pas être mot pour mot ce qu’est le roman, sinon, c’est chiant et sans intérêt), et le cas Amber Heard, j’ai envie de dire, je m’en fou. La vie privée des stars ne m’intéresse pas et ne me regarde pas, d’où le mot vie « privée » non ? Peu importe qui a raison ou qui a tort dans le cas Amber Heard. Là où par contre je pourrais mettre mon grain de sel, c’est qu’en effet, l’actrice récupère le rôle de Nadine, qui est un rôle assez complexe, avec un passif, un trauma, qui manipule tout le monde, mais en fait est surtout manipulée, et Amber Heard ne m’a jamais prouvé par le passé qu’elle avait la capacité de tenir un rôle jouant autant sur plusieurs tableaux. Mais je ne demandais qu’à être surpris, tant son précédent essai dans la manipulation se solda par un cuisant échec, avec London Fields (Séduction Fatale par chez nous). Mais en tout cas, il faut bien avouer une chose, cette nouvelle version avait de quoi m’intriguer, avec son casting ayant malgré tout quelques noms qui font plaisir, quelques personnalités intéressantes également derrière la caméra, mais également d’autres qui font immédiatement plus peur. Car si on retrouve Josh Boone sur deux épisodes, ou encore Vincenzo Natali (Cube, Dans les Hautes Herbes) sur deux autres épisodes, on trouve également sur deux autres épisodes un certain Chris Fisher, qui pour les moins curieux, ou ceux n’ayant pas de mémoire, avait commit pour une partie des cinéphiles l’irréparable : faire une suite à Donnie Darko. Mais comme je ne suis pas du genre à juger sur un seul film (quoi que), voyons voir ça.

The Stand donc, c’est neuf épisodes, pour une durée d’environ une heure par épisodes. 9h donc pour nous raconter l’histoire que la précédente adaptation racontait en 6. De quoi donc développer au mieux les personnages, éviter quelques moments rushés. Et pourtant, The Stand tombe dans quelques travers, et ce malgré sa durée. Mais mettons les choses au clair tout de suite, The Stand n’est pas un navet, loin de là. L’idée en plus de découvrir tout ça en 2021, après une année 2020 catastrophique que tous les médias ont tout de suite gonflée en parlant de pandémie a quelque chose de non pas excitant, mais intéressant. Car oui, en 2021, alors qu’on nous a vendu de la peur pendant un an à coup de pandémie tuant 1% de ses contaminés, on se retrouve avec The Stand dans un monde où un méchant virus élimine 99,4% de la population mondiale. Le titre Français depuis 1978 nous le dit, c’est un fléau. Le titre original lui s’axe bien plus sur ce qui arrive dans la seconde moitié de l’histoire, The Stand donc, tenir front. Car The Stand, c’est une bataille entre le bien et le mal. À grande échelle, puisque le monde entier est détruit et dévasté, mais ironiquement, à très petite échelle dans le fond, puisqu’il ne reste plus grand monde dans un camp comme dans l’autre. Bref, un point de départ actuel, encore plus en 2021, pour un récit classique de lutte entre le bien et le mal. Maintenant c’est la façon dont la série va nous raconter tout ça qui va jouer. Et là, The Stand souffle le chaud et le froid. Le chaud car il faut l’avouer, sur les 9 épisodes, certaines scènes sont très efficaces, quelques personnages sortent du lot, les réalisateurs font pour la plupart du très bon travail, ça se suit avec un certain plaisir, et ce dés le premier épisode. Mais il y a du froid, par le choix même de la série de ne pas être racontée chronologiquement. Ainsi par exemple, l’épisode 1 commence par le milieu de l’intrigue, l’apocalypse a eu lieu, des survivants se débarrassent de cadavres empilés dans un bâtiment et son réfugiés à Boulder. Avant de revenir en arrière pour nous présenter le passé d’un personnage, avant de repartir sur le milieu de l’intrigue, et ce souvent, pour plusieurs personnages, le long de quasiment 6 épisodes, sur 9.

Un choix pas forcément inintéressant, mais qui finalement n’apporte pas grand-chose, si ce n’est donc amener sur les premiers épisodes à la fois du développement de personnages, les débuts du virus, mais aussi un peu d’intrigue, puisque mélangeant les temporalités. Ça s’avère même plutôt perturbant au début, puis on s’y fait. Mais il y a d’autres défauts, certains étant de toute façon là depuis le début dans le récit, le roman, à savoir le côté très manichéen, qui est souvent là chez Stephen King, à savoir le bien et le mal, et voilà, pas de milieu, pas de nuances. Les survivants du côté du bien rejoignent mère Abigail à Boulder, les survivants du côté du mal rejoignent Flagg à New Vegas. Et ce côté très manichéen, et parfois même plutôt religieux, se fait par moment très prononcé, et autant peut-être que cela passait lors de la parution du roman en 1978 (je l’ignore, je n’était pas né), autant en 2021, ça coince un peu plus ce manque de nuance. Autre défaut, que l’on pourrait aussi dire récurent chez Stephen King : un développement de personnages qui prend son temps, une intrigue tendue qui avance bien, et un final finalement ultra précipité qui fait plouf. Mais malgré tout, The Stand, tel qu’il est en 2021, vaut le détour, à mes yeux. Et est même supérieur par bien des aspects au téléfilm de 1994. Déjà, sa mise en scène. Elle n’est pas géniale, évidemment, on s’en doutait, mais elle est propre, tente parfois des choses, plutôt que d’être une banale mise en scène typique d’un produit télévisé de l’époque. Ensuite, les acteurs, ils sont plutôt bons pour la plupart ! James Marsden (X-Men) fait un bon Stu Redman, je découvrais Odessa Young que j’ai trouvé convaincante en Franny, Alexander Skarsgard est très bon en Randall Flagg, séduisant et manipulateur, sans oublier Whoopi Goldberg, qui s’en sort plutôt bien, même si sur ce point, le téléfilm gagne, il est vrai, tant on a plus l’impression de voir Goldberg que Abigail, son personnage.

Mais il ne faut pas oublier non plus quelques caméos qui font bien plaisir, comme Heather Graham, excellente, dans l’épisode 2, ou J.K. Simmons, fidèle à lui-même, dans le premier épisode, où encore Fiona Dourif (fille de Brad). Et finalement, même Amber Heard ne s’en sort pas trop mal dans son rôle. Elle n’est pas exceptionnelle, mais pas catastrophique. À certains moments, elle est même juste, même si ce n’est pas elle que l’on retiendra de la série. Sinon, l’ensemble est sobre, par moment violent, sans pour autant s’attarder énormément dessus (un petit craquage dans l’épisode 8, malgré des plans furtifs). Pareil niveau sexe, on aura bien quelques rapides scènes de nudité, mais sans jamais filmer tout ça de manière complaisante. La série propose des éléments intéressants, nous en dévoile parfois un peu plus que ce que l’on aurait pu espérer, comme par exemple en ce qui concerne New Vegas, qui nous est montré en détail dans l’épisode 5 (on adhère ou pas, mais c’est là), ou sur le passé des cinq protagonistes principaux, dévoilé lors de nombreux flashbacks (encore une fois, la structure non linéaire de l’ensemble). Tout ça amène d’excellentes choses, permet à la série de poser une ambiance, de vraiment nous dévoiler les personnages, même si cela en accentue aussi un défaut. En gros, on développe tout sur 6 épisodes, puis voilà, tout est là, les évènements ne peuvent plus s’arrêter, ça monte, puis plouf, le final est éclair, d’un coup, et nous laisse sur notre faim. Enfin, éclair, oui et non. Le dénouement de l’intrigue oui est éclair, durant l’épisode 8, tandis que la série continue sur un neuvième épisode, écrit par King, pour nous livrer une nouvelle fin, une finalité au développement de certains personnages, sans toutefois convaincre tant cela paraît un peu facile. Mais oui, on passe un bon moment devant The Stand, à regarder de préférence en VO, vu le nombre d’avis que j’aurais pu lire parlant d’acteurs désastreux, ce qui n’est pas le cas, et donc me faisant penser que beaucoup trop de monde l’aura regardé en VF. C’est plutôt prenant, quelques scènes sont très bonnes, par moment, la tension est présente, le casting est compétent. Ce n’est pas parfait, ça aurait pu être mieux, mais voilà, c’est là, et il faut le prendre comme tel.

Les plus

Un casting intéressant et compétent
Techniquement bien plus pro que le téléfilm
Quelques très bons épisodes
Ça se suit bien sur la durée
La série fait des choix amenant de nouvelles choses

Les moins

Le montage non chronologique, pourquoi ?
Un final expédié et un peu raté
Le dernier épisode n’amène rien de nouveau

En bref : La série The Stand a fait parler d’elle, souvent en mal, comparée au roman, comparée au téléfilm, descendu pour la présence d’Amber Heard dans un rôle clé. Mais pourtant, The Stand, ce n’est pas si mal. Pas parfait, parfois maladroit, avec un final expéditif comme souvent chez King, mais certains défauts étaient là dés le départ.

2 réflexions sur « THE STAND de Josh Boone, Bridget Savage Cole, Danielle Krudy, Chris Fisher, Vincenzo Natali et Tucker Gates (2020/2021) »

  1. Et là, en lisant cet article, j’apprends un truc incroyable.

    Il y a eu une suite à DONNIE DARKO ?!?!?!?!

    Le choc !

    Bon à part ça, elle ne m’intéresse pas trop cette série. Jamais lu LE FLEAU d’ailleurs.

    1. Toujours présent pour apprendre des choses que parfois, l’on préférerait ne pas savoir…. Et je l’ai vu cette suite ! Et je n’aurais sans doute pas du (réflexion qu’à du se faire chaque spectateur du film, mais parfois, la curiosité est trop forte).

      LE FLEAU en bouquin est un sacré gros pavé, faut le vouloir et avoir le temps. Et sans doute être fan du style de King (ce qui n’est pas mon cas, toujours plus ou moins adhéré un bouquin sur deux). Cette série permet de découvrir plus ou moins fidèlement, sauf la chronologie et quelques moments éclipsés du récit, l’histoire.
      Par contre, je me demande si le téléfilm de 1994, comme finalement tous les téléfilms adaptés de King, ne sont pas pour les fans only, qui veulent mots pour mots les romans (Les Tommyknockers, The Shining version 97), tant en terme de cinéma, c’est la mort à côté.

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