ALMOST HUMAN (机械画皮) de Nan Zhang (2020)

ALMOST HUMAN

Titre original : 机械画皮
2020 – Chine
Genre : Science Fiction
Durée : 1h31
Réalisation : Nan Zhang
Musique : –

Scénario : –

Avec Bowen Duan, Bea Hayden Kuo, Yiwei Liu, Yujie Ma et Mi Mi

Synopsis : Un scientifique parvient à développer un humanoïde robot très développé, avec des nerfs, une capacité à reproduire la chair humaine, et une série de règles. Mais le robot va développer sa propre conscience, et se mettre en tête de découvrir ce qu’est l’amour, en prenant l’apparence de Su Xin, la fiancée de Wang Sheng.

En lisant les grandes lignes de ce Almost Human, on peut avoir quelques craintes, mais on peut également voir une multitude de thèmes et de genres qui ne demandent qu’à être développés et à exploser à l’écran. De la science fiction, avec ce robot, cette intelligence qui comprend tout rapidement mais qui s’interroge sur un des sentiments humains les plus complexes, à savoir, l’amour bien évidemment. De la science fiction, de l’action également pourquoi pas, mais également un peu de polar, puisqu’après un meurtre, la police est sur les traces de ce robot, devant trouver son identité actuelle, vu que notre robot a la capacité de prendre l’apparence d’autres humains. Et soyons fou, dans les grandes lignes, on pouvait même espérer un brin d’érotisme, étant donné que le robot a été au départ conçu pour assouvir les besoins de son créateur, et que pas mal de dialogues ont des sous entendus dés le départ qui ne laissent pas indifférents. Et bien vous pouvez quasiment tout balayer d’un revers de main avec Almost Human. On est dans de la production Chinoise à destination des plateformes de streaming qui ne prend aucun risque et vise ce que le grand public ou la ménagère veut, à savoir, de la romance, des pistes mais des thèmes pas trop fouillés car il ne faut pas réfléchir non plus, et que de toute façon, le scénariste n’a sans doute pas le talent nécessaire pour amener de vraies pistes de réflexions. C’est lisse, c’est parfois niais, ce n’est pas toujours intéressant, alors que tous les éléments sont là. Et le pire étant que quand ça se bouge enfin, très tardivement d’ailleurs, ça le fait maladroitement, et souvent à renfort de CGI pas bien folichons qui ne donnent donc aucun impact à ce qu’il se passe à l’écran.

Et ça c’est dommage car en soit, le design du robot est plutôt crédible à l’écran. On aime ou pas, mais il est bien fichu. Donc oui, on a un robot conçu par un scientifique un peu fou dans son laboratoire tout pourri (le cliché du scientifique faisant le truc dans son coin, même si on se demande bien comment ils parviennent à un tel résultat dans de telles conditions), qui décide qu’il lui faut comprendre ce qu’est l’amour. Et comme son créateur semble plus intéressé au fait qu’elle soit obéissante plutôt qu’à l’aimer, et bien, elle va aller voir ailleurs, quitte à bafouer les deux premières règles de son programme, qui lui dictent bien de ne jamais faire de mal aux humains. Règle bafouée dés la première minute vu qu’une jolie Chinoise y passe cash. Mais du coup, notre robot va se rebeller, et croiser la route de Wang Sheng, homme gentil, fiancé à Su Xin, bosseur, qu’elle rencontre donc par hasard alors que celui-ci poursuit le voleur de sa sacoche. Intéressé, notre robot profitera d’une rapide embrouille entre les tourtereaux pour kidnapper Su Xin et prendre son apparence, et ainsi apprendre ce qu’est l’amour, vu qu’elle aura l’apparence exacte ainsi que la voix de sa fiancée. À côté, face au meurtre d’ouverture, dont la victime s’est faite écorchée vive (non, on ne verra rien), la police enquête, et c’est Colombo… Ah non Derrick… Ouais bon, vous l’avez compris, notre super flic chargé de l’enquête ne sera pas bien efficace, et quand il arrive à une déduction correcte, c’est plus le fruit du hasard que par la taille de son QI. Et encore une fois, c’est dommage, car les 20 premières minutes, malgré un rendu ultra clean (photographie plutôt léchée, notamment de nuit, aucune goutte de sang, aucun élément érotique), sont plutôt sympathiques et nous font penser que l’on aura droit au moins à un sympathique divertissement, qui sans pour autant être profond, saura aborder quelques sujets à même de varier les plaisirs de l’aventure pendant 1h31.

Il n’en sera rien, puisque dés que notre robot prend l’apparence de Su Xin, le film se transforme en simple film romantique, jamais érotique, jamais palpitant, où l’aspect robot est finalement totalement optionnel. Oui, notre robot verra son Don Juan en compagnie de sa patronne, qui bourrée, devra être raccompagnée et portée, et voilà, notre robot éprouvera de la jalousie, des doutes. Ce genre de choses, que le film ne nous promettait pas forcément au départ, et dont on se serait bien passé. Et pendant bien une heure, jusqu’aux 15 dernières minutes, c’est ça, et seulement ça, entrecoupé de notre super flic qui glandouille un peu et pose deux ou trois questions à gauche et à droite. Sur la fin, forcément, la police va retrouver la trace de notre robot, et le métrage se rappelle alors qu’au départ, c’était un film de science fiction, et qu’il pouvait se bouger un peu. Et on se retrouve malheureusement avec quelques scènes de poursuites totalement molles, que ce soit à pieds ou en voitures, en plus d’avoir droit à des CGI très discutables, pour ne pas dire mauvais. Mais pour tout vous dire, arrivé à ce stade de l’aventure, cela faisait bien une demi-heure que mon esprit vagabondait tant ce que le film proposait n’était pas intéressant. C’est ce qu’on appelle un monumental échec tout ça.

Les plus

Le début est prometteur : Science Fiction, action, érotisme, horreur ?

Les moins

Finalement juste une romance terne et sans grand intérêt
Laborieux et peu intéressant
Les CGI
Aucune piste développée, rien pour surprendre le spectateur

En bref : Almost Human, ça fait illusion, plusieurs minutes, tant qu’on ignore la direction prise. Puis on comprend que le public visé est celui qui aime les récits à l’eau de rose, ne pas réfléchir et ne pas être choqué par le spectacle proposé. Puis on s’ennuie.

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