LE DERNIER DES TEMPLIERS (Season of the Witch) de Dominic Sena (2011)

LE DERNIER DES TEMPLIERS

Titre original : Season of the Witch
2011 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h35
Réalisation : Dominic Sena
Musique : Atti Orvarsson
Scénario : Bragi F. Schut

Avec Nicolas Cage, Ron Perlman, Stephen Campbell Moore, Stephen Graham, Ulrich Thomsen, Claire Foy, Robert Sheehan, Christopher Lee et Kevin Rees

Synopsis : Après des années de croisade en Terre sainte, le templier Behmen et son fidèle compagnon, Felson, reviennent en Europe, désabusés. Alors qu’ils aspirent à une vie paisible, ils découvrent leur pays ravagé par la peste noire et se retrouvent appréhendés par les hommes du Cardinal. Accusés d’avoir déserté, ils risquent la prison. Ils n’ont pas d’autre choix que d’accepter une étrange mission. Ils doivent escorter une mystérieuse jeune femme, désignée comme une sorcière responsable de l’épidémie, jusqu’à un lointain monastère où elle sera jugée et où sera pratiqué un ancestral rituel purificateur…

Comme souvent, la sortie d’un film en France voit son titre se faire un peu violer par la traduction. Season of the Witch donc, mettant en avant la menace principale du film, une possible sorcière, devient Le Dernier des Templiers, car il est question de Templiers et de croisades dans le film, sauf qu’il n’est absolument pas le dernier mais bon. Season of the Witch en tout cas se traîne une sacrée mauvaise réputation. Surtout en France. Car un rapide coup d’œil sur les sites US permettent de voir que si le film n’est pas non plus considéré comme bon, les avis sont déjà un peu plus modérés là-bas. Un des plus mauvais Nicolas Cage donc ? Pas tant que ça au final, j’ai même envie de vous dire que j’ai apprécié la première heure, mais que tout s’écroule durant la dernière demi-heure. Mais revenons au tout début. Season of the Witch donc, sortant début 2011, a un budget de 40 millions de dollars, pas rien. Il met en avant Nicolas Cage évidemment, mais également Ron Perlman, quelques autres acteurs plus ou moins connus comme Robert Sheehan, et peut se vanter d’avoir dans un tout petit rôle Christopher Lee, mais également de proposer le tout premier rôle au cinéma d’une certaine Claire Foy. Son idée, c’est de mélanger une certaine réalité historique, avec les croisades, mais aussi la peste noire, avec de l’ésotérisme, et donc la présence de sorcières et autres éléments surnaturels. Pas forcément une mauvaise idée en soit puisqu’on le sait, à l’époque, les croyances étaient différentes. Il faut savoir qu’à l’époque, Nicolas Cage accepta le projet car son ambiance lui faisait penser aux métrages des années 60 de Roger Corman, et qu’il était encore plus heureux en découvrant que Christopher Lee avait un petit rôle au casting. La possibilité donc de tourner avec la légende, 5 ans après avoir tourné le remake de The Wicker Man.

Et donc, pourquoi Season of the Witch est si souvent considéré comme un des pires films de Cage ? Les raisons sont nombreuses. Et pourtant oui durant la première heure, j’ai trouvé que le film se tenait. Bien évidemment, ce n’est pas parfait. Bien évidemment, on a quelques clichés, quelques CGI discutables mais encore malgré tout potables, et la réalisation n’est pas digne d’un oscar, puisque c’est Dominic Sena qui récupère la mise en scène, lui qui avait déjà tourné avec Cage 11 ans plus tôt, avec 60 Secondes Chrono. La légende veut d’ailleurs que les reshoots du film furent tournés par un certain Brett Ratner, non crédité. Mais revenons donc à nos moutons. Cage interprète Behmen, toujours avec son ami Felson, joué par Ron Perlman. Après avoir participés pendant de bien trop longues années à des croisades, ils en ont marre. Marre de la violence aveugle dont fait preuve l’église pour faire passer la sainte parole aux infidèles. Je les comprend, se retrouver à tuer femmes et enfants dans un village au nom de l’Église, ça rend peut-être l’église heureuse, mais à titre personnel et en tant qu’être humain, c’est limite. Les deux compères désertent alors, et le métrage reprend quelques mois plus tard, alors qu’ils font des provisions dans une ville et sont reconnus, et alors que la Peste Noire commence à faire des ravages un peu partout. Reconnus et emprisonnés, on leur propose une nouvelle mission qu’ils ne peuvent refuser, car entre risquer sa vie pour une noble cause (amener une femme accusée de sorcellerie, Claire Foy donc, se faire juger dans un monastaire) ou se faire exécuter, le choix est vite fait. Débute alors que les deux hommes, un prêtre, et quelques autres voyageurs recrutés sur le tas un périple assez long qui va s’étaler sur toute la première heure. Les dangers, naturels ou non, seront nombreux pour la petite équipe, et si le film ne fait preuve d’aucune subtilité, je dois bien avouer que la sauce a fonctionné sur moi. Suis-je bon client ? Peut-être hein ! L’alchimie entre Cage et Perlman fonctionne, les décors naturels sont très jolis.

Oui, évidemment, les interactions entre les personnages sont prévisibles, et bien évidemment, la nature du personnage de Claire Foy n’est pas bien camouflée, car entre des tentatives d’évasion et quelques moments clairement over the top, on sait bien que la jeune femme n’est pas innocente, même si elle parvient à semer le doute dans la troupe, surtout envers Nicolas Cage. Ah oui, et nous verrons Christopher Lee, bien maquillé car infecté par la Peste, pendant une poignée de minutes. Mais donc, qu’est ce qui coince dans Season of the Witch ? Comme je le disais, tout s’écroule dans sa dernière demi-heure, alors que nos personnages sont sur le point d’arriver au terminus, à la fin de leur quête. Car là, le film décide de se lâcher dans un gros festival de CGI de très mauvais goût, en multipliant les idées à la con, à coups d’attaques de loups en CGI, de démon ailé qui a une sacrée gueule de porte bonheur, de prêtres zombies presque karatéka (presque, sinon, ça aurait été du Nam Nai Choi, le splendide réalisateur de films tels The Cat ou La Septième Malédiction, que je conseille à tout ceux qui veulent se marrer un coup et halluciner). Oui pendant 30 bonnes minutes, le film part dans un festival de mauvais goût où tout est possible, même ce qu’il faudrait éviter dans la logique des choses. Alors évidemment, avec la menace ésotérique qui plane tout le long du récit sur nos personnages, c’était dans un sens logique, mais un peu de subtilité n’aurait clairement pas fait de mal. Car là, ça plombe le film, et ce n’est donc pas étonnant de voir autant de mauvais avis partout, puisqu’on le sait, on reste souvent sur l’impression de la fin. Moi, pendant une heure, je l’ai apprécié. Avant d’avoir un sourire certes moqueur mais néanmoins plein de tendresse pour lui.

Les plus

La première heure finalement sympathique
De beaux décors
Un plutôt solide casting

Les moins

Les CGI
La dernière demi-heure en roue libre

En bref : Ce Dernier des Templiers, ou Season of the Witch, est considéré comme un des pires de Nicolas Cage. Objection. La première heure, sans être exceptionnelle, se tient plutôt bien. Mais oui, sur la fin, ça se gâte sévère.

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