DREAMING THE REALITY (夢醒血未停) de Tony Liu (1991)

DREAMING THE REALITY

Titre Original : 夢醒血未停
1991 – Hong Kong
Genre : Girls with Guns
Durée : 1h42
Réalisation : Tony Liu
Musique : Au San-Ming
Scénario : Tony Liu et Lee Ho-Kwan

Avec Moon Lee, Sibelle Hu, Oshima Yukari, Ben Lam, Lee Ho-Kwan, Anthony Cho, Hsu Hsia et Fan Chin-Hung

Synopsis : Depuis l’enfance, Kat et Silver Fox sont entrainées pour devenir des tueuses par leur père adoptif. Lors d’un contrat en Thaïlande, Fox est blessée à la tête et devient amnésique. Elle est secourue par Lan et son frère Rocky, qui fait des combats de boxe thaï illégaux.

Dreaming the Reality, j’en avais tellement entendu parler, et ayant eu la joie récemment de me replonger dans le genre du Girls with Guns grâce à quelques magnifiques copies HD de films comme Angel Terminators et Devil Hunters, j’étais curieux de plonger dans ces eaux là, vers d’autres métrages reconnus mais un peu oubliés ou méconnus du grand public. Forcément, d’office, Dreaming the Reality, sans même sa réputation, faisait envie, puisqu’il est réalisé par Tony Liu, le réalisateur de Devil Hunters et Angel Terminators 2, et qu’en plus, il y reprend une bonne partie du casting, avec dans les premiers rôles, Moon Lee (Devil Hunters donc, Mr Vampire, la saga Angel, ou Iron Angels), Sibelle Hu (Devil Hunters, Le Flic de Hong Kong, Lethal Panther) et Oshima Yukari (Angel encore, Outlaw Brothers, Mission of Justice, Story of Ricky). Bref oui, sur le papier, du très bon, on salive. Et pourtant, et ce même si j’ai passé un très bon moment, j’ai malgré tout était un peu déçu par ce Dreaming the Reality. Pourquoi ? La raison est très simple en fait, et se remarque dés la lecture du synopsis, puisqu’on nous présente d’un côté deux tueuses, Kat et Silver Fox, jouées donc par Moon Lee et Oshima Yukari, et de l’autre, on a droit à Sibelle Hu en Thaïlande avant que les deux intrigues ne se regroupent, après presque une heure de métrage. On a donc une partie Girls with Guns, qui nous donne exactement ce qu’on attend de lui, avec des fusillades, des coups qui font très mal, des actrices que l’on apprécie au premier plan, des courses poursuites en véhicules qui ont de la gueule. Mais on a de l’autre côté une intrigue plus légère, avec des combats de boxe qui s’étirent quelque peu en longueur alors que bon, en vrai, on s’en fou totalement, et un humour bien présent avec le personnage de Sibelle Hu, qui oui, m’aura fait sourire quelques fois, mais qui du coup ne permet jamais de prendre ce côté de l’intrigue au sérieux.

Voir Sibelle Hu faire un bras de fer avec un étranger, ou alors disputant un match de boxe avec un autre étranger faisant facile deux fois sa carrure, et la voir gagner après trois coups de pieds, déjà oui ce n’est pas crédible, et le film lui-même ne prend pas ça au sérieux, puisque le personnage de Hu est grande gueule, balance de la punchlines et passe son temps à faire son intéressante. Et c’est dommage, car même si les matchs sont beaucoup trop longs, cette partie reste divertissante, clairement, pas de quoi jeter sa télévision par la fenêtre, mais elle vient finalement freiner l’action, le ton général du film, son côté plus violent et expéditif lorsque les vraies scènes d’action, de poursuites, et d’exécutions sont là. Alors heureusement, on s’en doute, les deux intrigues se regroupent, comme toujours, lorsqu’après un contrat, Moon Lee a un accident, se prend un bon gros coup à la tête et se réveille amnésique, recueillie donc par Sibelle Hu et son frère, tandis que la police est à ses trousses, mais aussi l’organisation l’ayant embauchée, puisqu’elle avait en sa possession cet élément crucial qui fait lever un sourcil aux plus jeunes et fera sourire les gens de ma génération : une disquette ! Mais il faut attendre quasiment une heure de métrage pour que ce moment arrive. Et encore une fois, non pas que les passages plus légers avec Sibelle Hu soient mauvais, mais ils semblent tellement différents du reste que l’écart est énorme. Tellement qu’on aurait presque pu croire que le métrage était un film de Godfrey Ho ! Sauf que non, Ho lui, il fera à la même période Princess Madam, avec le même casting justement.

Et justement, c’est lorsque les deux intrigues se regroupent enfin que le film prend son envol, et que le rythme s’emballe totalement. Non pas sans quelques accrocs et toujours quelques notes d’humour (la grenade briquet), mais ça se fait beaucoup plus explosif, et même parfois beaucoup plus noir et radical, avec des morts bien brutales parmi les personnages importants, et un règlement de compte final bien évidemment prévisible mais tellement jusqu’en boutisme dans certaines de ces idées qu’il n’en est que plus réjouissant, quand on voit un homme de main refuser de mourir, alors qu’il s’est prit quelques balles, de pistolet mais aussi de fusil, que tout explose autour de lui, mais non, il revient, troué, ensanglanté, il ne lâche pas l’affaire. Et bien entendu, Hong Kong oblige, ce n’est pas parce que nous sommes dans un Girls With Guns, que les filles distribuent des coups de tatanes qui font mal qu’elles vont sortir de ce festival final indemnes. Oui, avec ces 40 dernières minutes, j’ai envie de pardonner les égarements du film, et son début qui peine pleinement à convaincre. Surtout que venant du réalisateur, qui ne connaît d’habitude pas la subtilité, on a droit à un traitement qui évite d’en faire des caisses en ce qui concerne l’amnésie de Moon Lee, et donc, envers « la famille », bien éloignée de la famille US telle qu’on la connaît depuis des années. On aura même droit à un thème musical plutôt joli, mais ça je dois bien avouer que le public visé, il s’en moque totalement.

Les plus

Un casting qui fait toujours plaisir
Un ton parfois bien noir
Beaucoup d’action, variée
Le long final

Les moins

Deux histoires aux tonalités un peu trop opposées
Les intrigues tardent à se réunir

En bref : Dreaming the Reality, c’est une bonne pioche dans le genre, malgré des défauts évidents, et une intrigue plus légère qui s’étire un peu en longueur au début. Mais l’action détonne par la suite, et on a un casting classique de GwG qui fait plaisir.

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