DEJA VU (데자뷰) de Ko Kyung-Min (2018)

DEJA VU

Titre Original : Dejabyu – 데자뷰
2018 – Corée du Sud
Genre : Thriller
Durée : 1h27
Réalisation : Ko Kyung-Min
Musique : –
Scénario : Ko Kyung-Min

Avec Nam Gyu-Ri, Lee Chun-Hee, Lee Gyu-Han, Dong Hyun-Bae, Jung Eun-Sung, Kim Jae-Bum, Jo Han-Sun et Jung Kyoung-Ho

Synopsis : Alors que les fiancés Ji-Min et Woo-Jin sont en voiture, ils renversent une femme sur la route, qui meurt sur le coup, mais ne s’arrêtent pas. Dès lors, Ji-Min est hantée par des apparitions de la victime. Elle se rend alors au commissariat pour signaler l’accident mais l’inspecteur Cha In-Tae lui annonce qu’il n’y a eu aucun accident mortel.

Regardez moi cette jaquette comment elle est jolie ! Une belle pochette, la promesse d’un thriller avec du mystère, le tout avec l’œil aiguisé des directeur de la photo Coréens, et avec, attention les yeux, une durée record pour ce pays de seulement 1h27. Forcément j’ai voulu tenter, puisqu’après avoir découvert le film Hard Hit et ses seulement 1h34, je voyais comme une vague de polars plus courts et donc aux intrigues resserrées. Mais rien ne m’avait préparé à Deja Vu, car c’était mauvais, mais mauvais. Avec un scénario confus au possible si bien que l’on décroche très rapidement, des mystères qui sont presque des faux mystères, des twists déjà oubliés deux jours après avoir vu le film, une photographie propre oui mais passe partout (bien que 2 ou 3 plans du final me restent en tête, déjà ça), un casting qui en fait parfois un peu trop avec un Jo Han-Sun, qui semble en faire des tonnes pour être sûr que le public le déteste, ou parfois ironiquement pas assez avec Nam Gyu-Ri, qui passe le film à tirer la gueule. Alors oui, elle est censée être dépressive, mais entre un Nicolas Cage dépressif dans, par exemple, À Tombeau Ouvert, et Nam Gyu-Ri qui passe 1h27 de film les yeux rouges et baissés, non, ce n’est pas la même chose. Mais revenons au début. Deja Vu donc, ça commence presque de manière sympathique, avec le couple composé de notre héroïne dépressive donc et de Lee Gui-Han, en voiture, de nuit, et qui renversent une jeune femme, probablement une lycéenne. Puis après un petit montage chaotique auquel il va falloir s’habituer, l’intrigue reprend. Woo-Jin, le fiancé, semble cacher la vérité, Ji-Min, notre héroïne, est dépressive, sous médicamentent, semble penser que ce que l’on vient de voir et la réalité, et a des hallucinations mettant en avant la victime, histoire de nous faire croire au départ à un film de fantômes.

Ce qui n’est pas le cas évidemment, il ne s’agît ici que de quelques effets de styles purement gratuits. Notre héroïne, déstabilisée, va même aller voir les flics, mais aucun accident de la route mortel n’a été signalé. Elle ne sait donc plus ce qui est réel et ce qui ne l’est pas, tandis que la situation a son travail, qu’elle tient pour payer quelques dettes, devient tendu, avec son boss insistant au sourire tellement forcé qu’il est impossible dés le départ de le trouver sympathique. Et on tient d’ailleurs un des premiers soucis du métrage, son manque de subtilité. Alors, il y a subtilité et subtilité, et tous les films n’en ont pas besoin, mais dans un film qui veut jouer sur les mystères, l’angoisse même par moment, autant dire que ça se foire bien comme il faut, en multipliant les effets gratuits, effets de styles, effets de montage, de mise en scène, acteurs qui en font des tonnes. Et ce qui rend tous ces effets particulièrement fatiguant et irritants, c’est pour le coup la courte durée du film, qui semble être une compilation de tous ces travers, tant ça n’arrête pas. Surtout que les effets et autres éléments perturbateurs ne sont pas au service d’une histoire en béton, mais d’un scénario brouillon qui le devient du coup encore plus. Très honnêtement, il ne m’aura pas fallut plus de 20 minutes pour intégralement décrocher du film et suivre les événements avec un désintérêt total. Il y aura bien eu un ou deux moments qui réveillent, mais c’est si peu.

Surtout quand ces moments, ils arrivent véritablement dans la dernière partie du métrage, quand celui-ci nous a déjà bien épuisé et a épuisé quasiment toutes ces cartes. Dans la dernière partie, lorsque enfin le scénario se décide à arrêter de nous embrouiller et finalement, se décide à faire dans le classique, la caméra se pose enfin pour livrer quelques moments qui ont beaucoup plus de gueule, comme un court cache-cache dans un parking, qui essaye d’utiliser l’espace et nous livrer quelques beaux plans. Dommage qu’il faille patienter plus d’une heure avant de trouver ce genre de moments sympathiques, mais finalement, assez anodins, puisque déjà vu ailleurs, et dans de meilleurs métrages. Du coup, qu’est ce qu’il reste ? Des secrets parfois un peu trop évidents, et d’autres parfois dont on décroche totalement avant les révélations, si bien que notre réaction sera « ah », un « ah » non pas de surprises, mais car l’on avait oublié tel ou tel élément, ou que les enjeux sont déjà bien oubliés eux aussi. Il reste une poignée de personnages clairement peu appréciables, voir parfois détestables. Il reste une photographie, plutôt jolie, mais c’est la moindre des choses venant d’un film Coréen. Et surtout, il reste des questions sans réponses. Qui a automatiquement lancé le photocopieur au milieu de la nuit ? Et ce cerf, il vient faire quoi dans toute cette histoire ? Et bien en fait, on s’en fou, le réalisateur aussi d’ailleurs, et ce n’est même pas important pour l’intrigue, mais bon, on s’accroche là où on peut !

Les plus

Une jolie photographie
Sur la fin, quelques moments fonctionnent

Les moins

Un scénario brouillon et maladroit
Des acteurs trop concernés, ou pas du tout des fois
Des effets de style en pagaille

En bref : Deja Vu, ça a beau être court, que c’est laborieux, pas très intéressant et raté dans les grandes (et petites) lignes.

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