Titre Original : Ultra Force 1 – Extrême Vengeance – 殺手天使
1989 – Hong Kong
Genre : Girls with Guns
Durée : 1h31
Réalisation : Tony Liu
Musique : Tang Siu-Lam
Scénario : Chang Diu-Hon et Sze-To On
Avec Moon Lee, Gordon Liu, Yuen Hung, Leung Kar-Yan, Kingdom Yuen King-Tan, Lau Siu-Kwan, Takajo Fujimi et Shing Fui-On
Synopsis : Un gérant de boite de nuit est suspecté de recruter de jolies filles pour ensuite les vendre à de riches clients étrangers. La police, dans un souci d’arrêter ce trafic, va infiltrer un de ses meilleurs agents qui va se faire recruter en tant que chanteuse. Rapidement suspectée par la fille du gérant, elle va devoir la jouer finement pour trouver des preuves et arrêter ces activités douteuses…
1989, une année charnière pour Moon Lee, comme elle le disait en interview, puisque son contrat avec Molesworth Limited Production, d’une durée de deux ans, arrive à terme, et ne sera pas renouvelé, la jeune femme préférant aller voir ailleurs. Les premiers réalisateurs à faire des propositions à Moon Lee, sortant donc du succès de la saga Angel, dont le premier aura popularisé le Girls with Guns ainsi que sa formule, seront Tony Liu et Godfrey Ho. Si de manière très étonnante, Godfrey Ho livrera sans doute ce qui est son meilleur film avec Princess Madam cette même année 1989, Tony Liu lui, il enchaîne. Ainsi, rien qu’en 1989, ce ne sera pas un mais deux métrages qu’il fera avec l’actrice. Le plus connu, disponible en France sous son titre anglais de Devil Hunters, est bien entendu le plus connu, notamment à cause de sa cascade finale qui a mal tourné et a amené Moon Lee et Sibelle Hu à l’hôpital pour plusieurs mois. L’autre donc, c’est ce Killer Angels, prévu justement chez Spectrum Films mais sans date encore. Alors du coup, la question est clairement de savoir si ici Tony Liu reste dans la même optique que des films comme Devil Hunters et Angel Terminators 2, à savoir de la générosité de tous les instants, à défaut de livrer une œuvre techniquement irréprochable ou si l’on est bien plus proche du tristement mauvais Mission of Justice. C’est ce que l’on va découvrir ici, même si je vais couper court à tout suspense. Killer Angels n’est pas un grand film, mais il reste efficace dans sa proposition décomplexée affichant sans honte un scénario déjà vu et revu, de l’action généreuse, une Moon Lee sautant partant et distribuant des high kick comme il faut et un Gordon Liu avec sa petite casquette, le tout avec option chanson au menu.
Par contre, contrairement à d’habitude, je ne pourrais aucunement juger l’implication des acteurs au-delà de leur présence à l’écran et de leurs talents martiaux, car voir Killer Angels de nos jours, ce n’est pas facile. Oui, le film, je l’ai. En trois exemplaires différents, mais aucun n’ayant une version Cantonaise. J’ai donc eu le choix entre un doublage Français faisant penser à du cinéma porno au rabais, un doublage Allemand sachant que je ne parle pas du tout la langue, ou un doublage Anglais comme souvent à la ramasse et qui fait souvent passer les personnages pour des imbéciles. Bon, et bien j’aurais fait le choix de la version Anglaise, voilà. Ça faisait mal aux oreilles, j’ai cru que j’allais pleurer, ou mourir, mais bon, quand pour une fois, la qualité vidéo est potable et qu’étant sans date, aucune idée de quand je pourrais enfin entendre la douce vraie voix de Moon Lee, et bien voilà. Au moins, les chansons ne sont pas doublées, ouf ! Donc Killer Angels, dans le fond, c’est très classique. Moon Lee est flic, comme souvent, et va s’infiltrer dans une boite de nuit pour démanteler un trafic. Oui, je l’avais dit, du vu et revu. La formule est connue, avec des méchants très méchants, des rebondissements, des combats, des fusillades, des cascades dangereuses. La routine, mais c’est ce que l’on demande au genre. Par contre, comme je le signalais, bien plus étonnent, en s’infiltrant dans le club, Moon Lee va devoir danser et chanter sur scène, et là aussi, elle est à fond et donne de sa personne. Au final, un peu comme un certain Nicolas Cage bien des années plus tard, peu importe le projet, petit ou gros, bon ou mauvais, elle se donne toujours à fond et one pourra jamais lui reprocher. D’ailleurs, je dois bien avouer l’avoir trouvé plutôt sympathique cette chanson qu’elle nous interprète sur scène dés les 15 premières minutes du film. Car au début, ça va vite. 15 minutes à peine, et nous avons déjà eu les personnages d’introduis, un combat dans un entrepôt, notre flic infiltrée, premier spectacle sur scène, Gordon Liu qui craque pour la jeune femme.
Si seulement tout le monde était comme ça… Car passé cette chanson, le rythme se tasse alors, et on assiste alors aux scènes de remplissage classiques du genre, à la relation naissance entre Gordon Liu et Moon Lee, à quelques combats certes présents mais hyper courts et pas toujours bien utiles à l’intrigue. Alors ce n’est pas désagréable, et on a bien évidemment vu tellement pire dans le genre, mais après un tel démarrage, et un tel casting, on ne peut qu’être déçu. Surtout qu’on retrouve comme souvent en méchant sadique et brutal ce bon vieux Shing Fui-On. Mais oui, cette première partie, passé l’introduction, est un peu longuette. Heureusement, la seconde partie rattrape le coup, se fait plus généreuse et explosive, et en prime, plus intéressante, grâce à la dynamique amoureuse et platonique entre Gordon Liu, du côté des méchants, et Moon Lee, intraitable. Tony Liu ne semble pas encore trop à l’aise avec le genre, avec quelques plans hésitants, ou commençant sans doute un poil trop tôt et donnant une impression étrange, mais ça se bastonne, ça fusille, ça explose, ça saute dans tous les sens, les exécutions sont violentes et expéditives, Moon Lee défonce tout, si bien qu’on lui pardonnera sa robe rose bonbon dans la première partie qui viendrait presque briser son charme naturel. Mais oui, pour l’amateur du genre, la seconde partie du métrage, sa dernière demi-heure, nous en donne pour notre argent. Le début, il est parfaitement oubliable et pas très intéressant, mais malgré tout regardable. Maintenant, on attend la belle copie pour la France !
Les plus
Moon Lee et Gordon Liu
Un final explosif
Un Girls with Guns dans la moyenne
Moon Lee qui chante et danse
Les moins
Une première partie oubliable et un peu longuette
Des fautes de goûts
Techniquement, du bon et du moins bon
En bref : Premier film de Tony Liu avec Moon Lee, début d’une longue série, Killer Angels met un certain temps avant de vraiment démarrer, mais demeure sympathique grâce à son final, et l’implication de son casting principal.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Moon Lee and Gordon Liu ♥ An explosive final ♥ A decent Girls with Guns ♥ Moon Lee, singing and dancing |
⊗ The first part is too long and forgettable ⊗ Some costumes and other things show some… bad taste ⊗ Technically, some good things, and some not so good |
First film directed by Tony Liu with Moon Lee in the lead, first of many, Killer Angels starts pretty slowly, its first part is not the best, but still enjoyable, until its last part, way better and explosive, thanks to the cast. |