Titre Original : 偷神家族
1992 – Hong Kong
Genre : Comédie
Durée : 1h30
Réalisation : Tony Liu
Musique : Tang Siu-Lam
Scénario : Lee Ho-Kwan
Avec Moon Lee, Öshima Yukari, Tommy Wong, Yuen Wah, Sibelle Hu, Yuen Cheung-Yan, Isabelle Chow, Wu Fung et Gabriel Wong
Synopsis : Des policiers cherchent à arrêter un criminel au grand cœur, véritable égérie de la presse, et envoient pour cela le seul flic capable selon eux d’y parvenir. Mais c’est sans compter sur une bande de truands qui veulent se mettre en valeur et griller leur concurrent aux yeux de tous.
The Big Deal, en voilà un film pour lequel j’aurais bataillé. Pour le trouver déjà, puisqu’aucune édition physique du film ne semble aujourd’hui disponible. Mon sauveur ? Youtube et une version à la qualité désastreuse (VHS, VCD ?), avec des sous titres anglais contenant fautes, absence de mots et même un joli sous-titre qui se bloque durant 15 minutes. The Big Deal, c’est en tout cas la preuve qu’en y mettant un peu du leur, on peut concurrencer Wong Jing sur son terrain, à savoir la comédie potache, grasse, lourde, hystérique, bon enfant, et réussir son coup grâce à une avalanche de gags quasi non-stop et un casting que l’on aime, et qui s’éclate clairement à faire les pitres, à grimacer et j’en passe. En gros, The Big Deal, c’est le film où après la vision, et donc seulement 90 minutes après, on a l’impression que notre cerveau a perdu quelques neurones, et pourtant, on lui pardonne, car on aura ri de bon cœur, et on sait que quelques images et scènes improbables resteront gravés dans nos mémoires à tout jamais. Le plus étonnant, c’est que rien ne destinait le réalisateur à s’aventurer sur ce terrain-là, puisque derrière la caméra, nous trouvons Tony Liu, qui pour le coup, à tout simplement pris son équipe habituelle, a gardé les flingues, l’action, mais viré tous les autres éléments des Girls With Guns pour livrer une comédie potache. Il dirige donc pour la cinquième et avant dernière fois Moon Lee, pour la sixième fois Sibelle Hu, pour la troisième fois Öshima Yukari, donne d’autres rôles bien importants à des gueules connues et appréciées comme Tommy Wong et Yuen Wah, et laisse le sérieux au placard.
Car The Big Deal est un festival improbable et du coup quelque peu épuisant également, ou les gags fusent pendant 1h30, où Moon Lee va nous faire ses meilleures grimaces, où elle courra partout en compagnie d’Öshima Yukari, démontrant encore une fois une belle complicité avec elle, où ça se bastonne parfois dans des mouvements totalement improbables. Ca crie, ça gesticule, ça se tape, ça rigole, ça sort des blagues potaches, le chef de la police est ridiculisé en permanence… L’histoire ? Oh, alors que le réalisateur semblait vouloir donner de la substance au genre qui a fait connaître les stars de son métrage avec Dreaming the Reality, il fait ici totalement l’opposé. L’histoire tient sur un post-it, avec deux voleuses (Moon Lee et Öshima Yukari) qui volent pour redonner aux pauvres, deux flics qui se lancent à leurs trousses (Sibelle Hu et Tommy Wong), et un grand méchant rival (Yuen Wah) prêt à tous les coups bas. C’est tout ? Et bien basiquement oui, et vu le rythme de croisière du métrage, qui doit se poser 30 secondes seulement sur toute la durée du métrage, il était clairement impossible de faire plus. A la place, on va enchaîner les gags, les situations, les vols totalement foirés, les combats improbables, les rivalités entre grands maîtres, et en fait, le film est tellement plein à craquer de trouvailles et de gags divers que tout citer serait aussi épuisant que de revoir le métrage. Hong Kong pour le coup pousse le concept de ces comédies nonsensiques dans leur dernier retranchement, alors que Wong Jing à la même période faisait déjà très fort, avec Future Cops l’année suivante. Et d’ailleurs, quitte à comparer, il faudra malgré tout signaler qu’au final, The Big Deal a une qualité que Future Cops n’a pas, à savoir son rythme. Pour sûr, il est épuisant, éreintant même par moment, mais évite donc le ventre mou de la production de Wong Jing. Félicitations en tout cas au scénariste, Lee Ho-Kwan, pour avoir eu autant de gags et avoir réussi à caser tout ça dans un seul scénario, le pire étant bien entendu que s’il n’a quasiment écrit que pour Tony Liu entre 1990 et 1993, on lui doit également les Girls with Guns au ton plus sombre que sont Dreaming the Reality (même si Sibelle Hu inside) et Angel Terminators 2.
Oui, ça ne conviendra par contre évidemment pas à tout le monde, tant en fait, on pourrait dire que toute l’équipe y met du sien, comme si leur vie était en jeu, et que relâcher le rythme, abandonner la déconnade plus d’une demi seconde était impossible. Les yeux ébahis, on assiste à un festival de grand n’importe quoi, où nos deux héroïnes peuvent se faire poursuivre par un missile géant (en carton) sur la plage, où Sibelle Hu peut se servir de son soutien-gorge pour envoyer des fruits et légumes sur un voleur, où Moon Lee poussera des cris de terreur… dans une attraction risible de parc d’attraction, où la police aimerait bien embaucher la véritable Lethal Weapon, Mel Gibson, pour classer l’affaire plus vite mais pas de bol, on leur dit qu’il est à Hollywood pour 30 ans au moins. Dans ce gros bordel ambiant, deux choses surprennent. Enfin, deux choses surprennent plus que le gag qui suivra celui que l’on vient de voir. Le premier, c’est que même quand un gag devient bien gras, ou totalement foiré, et bien la bonne humeur l’emporte. Le second, c’est que l’on pouvait attendre d’une telle bouffonnerie un côté action raté voir dispensable… et ce n’est pas le cas, les combats que l’on trouve régulièrement dans le métrage sont même d’un bon niveau, mais avec un tel casting, le contraire aurait été décevant. En bref, ça se fou royalement sur la gueule, c’est du grand n’importe quoi, on sort de tout ça extrêmement fatigué mais également content d’avoir passé un bon moment. Venant d’un réalisateur peu habitué au genre, mais pouvant compter sur des acteurs aimant s’amuser et Moon Lee qui admet préférer les films faisant rire le public, le spectacle est rafraichissant.
Les plus
Un film d’une débilité absolue
Pas une seule seconde de répit
Des moments à se tordre de rire
Un casting qui s’éclate
Les moins
Mais c’est vrai, tous les gags ne marchent pas
Ultra épuisant sur la durée
En bref : Voilà sans doute l’une des plus rares, mais aussi l’une des comédies les plus folles du cinéma HK, qui en compte pourtant un bon paquet. Pas une seconde de répit dans cette comédie potache, grasse, folle, blindée de n’importe quoi à raz bord.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ This film is incredibly stupid ♥ You won’t have even one second to rest ♥ Sometimes you’ll laugh your ass off ♥ The cast is having so much fun |
⊗ But it’s true, all the gags don’t work ⊗ At the end, you’ll be tired |
Here, it’s one of the rarest, and one of the craziest movie from Hong Kong, and still, there are so many crazy movies out there. Not one second to rest in this crazy and stupid comedy. |