UN TALENT EN OR MASSIF (The Unbearable Weight of Massive Talent) de Tom Gormican (2022)

UN TALENT EN OR MASSIF

Titre Original : The Unbearable Weight of Massive Talent
2022 – Etats Unis
Genre : Comédie
Durée : 1h47
Réalisation : Tom Gormican
Musique : Mark Isham
Scénario : Tom Gormican et Kevin Etten

Avec Nicolas Cage, Pedro Pascal, Tiffany Haddish, Sharon Hogan, Paco Leon, Neil Patrick Harris, Lily Mo Sheen, Alessandra Mastronardi et Jacob Scipio

Synopsis : Nicolas Cage est maintenant un acteur endetté qui attend le grand rôle qui relancera sa carrière. Pour rembourser une partie de ses dettes, son agent lui propose de se rendre à l’anniversaire d’un dangereux milliardaire qui se révèle être son plus grand fan. Mais le séjour prend une toute autre tournure, lorsque la CIA le contacte, lui demandant d’enquêter sur les activités criminelles de son hôte. Nicolas Cage va devoir jouer le rôle de sa vie et prouver qu’il est à la hauteur de sa propre légende.

Il y a des films que l’on attend de pied ferme, et qui arrivent, un peu malgré eux, pile au moment où un des éléments principaux du concept même du film est à la mode. Dans le cas de The Unbearable Weight of Massive Talent, on s’en doute avec un tel pitch de départ, son élément devenu quelque peu à la mode depuis, c’est son côté méta. Mais si, regardez un peu les sorties de ces derniers mois, entre un Matrix Resurrections super méta et un Scream 5 tellement méta qu’il a perdu son chiffre, c’est dans l’ère du temps d’être méta, d’avoir conscience de soi-même et de critiquer un peu le milieu Hollywoodien. Mais on ne va pas se mentir, jusque là, le côté méta des films était loin de convaincre. Scream 5 n’était qu’un reboot déguisé dont le côté méta était plus une ironie manquant de mordant, et quand à Matrix Resurrections, il n’a réussi qu’à moitié, tenant un discours presque provocateur pendant sa première heure avant de tout simplement faire exactement ce qu’il critiquait dans l’heure d’après. Et bien je l’annonce fièrement, le film avec Nicolas Cage parlant de Nicolas Cage est tout simplement le meilleur représentant de cette mode méta. Non pas car le film est génial, il a pas mal de défauts, petits et grands, mais il utilise déjà son côté méta pour dresser un portrait (semi fictif certes, notamment en ce qui concerne la vie privée et familiale de l’acteur) respectueux de l’artiste, voir même admirateur de son travail. Nicolas Cage joue donc son propre rôle. Il est endetté, un peu comme dans la vraie vie il y a peu, et il accepte donc, alors que ses projets ne le mènent nulle part, de partir en Espagne pour assister à l’anniversaire d’un riche homme, Javi, qui lui propose en échange un million de dollars. De quoi éponger ses dettes donc.

Le métrage commence bien. Il nous dresse comme précisé un portrait plutôt bien veillant de l’acteur, et on sent que les deux scénaristes, dont Tom Gormican, qui réalise, sont des fans de l’acteur. Ça cite ses plus grands succès populaires, comme The Rock, Les Ailes de l’Enfer, Volteface, sans pour autant oublier les succès plus modestes avec quelques clins d’œil plus subtils (Nicolas Cage effectue une audition sur un parking face à David Gordon Green, réalisateur de Joe), ou les films devenus cultes mais plus méconnus du grand public (la tronçonneuse de Mandy se trouve là). Mieux, le film n’est pas qu’un étalage à la gloire de Nicolas Cage, mais inclus au sein même de sa narration le côté souvent rock n’ roll des prestations de l’acteur, en le faisant discuter avec une version de lui-même, hystérique, criarde, avec mèches blondes. Comme je le disais, malgré tout ça, le film doit avant tout rester un métrage, et donc ce qui entoure la vie de l’acteur est totalement fictif, afin de construire le récit qui intéresse les auteurs. Nicolas Cage ici n’a donc eu qu’une femme, est divorcé, a eu une fille (dans la vie il a deux garçons il me semble), il va voir un psy, son agent est joué par Neill Patrick Harris (qui jouait aussi dans Matrix Resurrections tiens), et très rapidement, notre acteur préféré se retrouve à rejoindre l’Espagne pour assister à l’anniversaire de son plus grand fan, Javi, joué par Pedro Pascal, qui essaye de nous faire oublier qu’il en faisait des caisses dans Wonder Woman 1984 pour nous rassurer sur la future série The Last of Us où il tiendra le rôle principal. Evidemment, ça dérape bien vite, Javi étant un possible trafiquant et kidnappeur, la CIA demandant l’aide de Cage, en gros, lui demandant de faire l’espion, pendant qu’une amitié va se nouer entre les deux. Et si le métrage n’est que rarement tordant malgré des situations parfois folles, il fait sourire, presque constamment. Voir Nicolas Cage jouer Nicolas Cage devant jouer l’espion et pirater des systèmes de sécurité, ça n’a pas de prix, surtout quand l’acteur est sur le point de s’évanouir. Dans le même ordre d’idée, il faut signaler la scène de prise d’acide, culte, et, je dois l’avouer, très drôle grâce aux deux acteurs, qui semblent clairement s’éclater.

L’alchimie entre les deux acteurs et la bonne humeur générale qui se dégage du film sont de sérieux atouts qui jouent en sa faveur. Dommage que le récit lui, a du mal à tenir sur la durée, avec un dernier acte beaucoup plus classique qui semble tout simplement partir dans une direction attendue par les plus grands fans de Cage, ceux citant ces succès ayant plus de 20 ans à présent. Et donc c’est parti pour des poursuites, des fusillades, la mise en avant du métier d’acteur pour tromper les autres, et si on peut encore noter ci et là quelques moments amusants, ou dire clairement que le spectacle se regarde et n’est jamais ennuyeux, on ne peut qu’être un peu déçu de voir un troisième acte plus faiblard, qui se veut explosif mais sans totalement l’être non plus. Mais on ne va pas se mentir, ce troisième acte assez différent, il était annoncé, via la construction du récit et quelques dialogues, bien avant qu’il ne débarque, avec ce petit pic que le métrage lance aux productions à succès actuelles comme les productions Disney et compagnie. Mais voilà, malgré cette dernière partie en dessous du reste, c’est avant tout l’honnêteté du projet et de toute l’équipe qui l’emporte. L’équipe signe un film certes pas inoubliable et qui aurait pu aller beaucoup plus loin dans son délire, mais honnête et même bienveillant. Aucun doute que c’est d’ailleurs ce ton léger et affectueux qui a séduit Nicolas Cage, qui avait refusé le projet plusieurs fois avant de finalement se laisser séduire. En tout cas, si ce film ainsi que Pig marquent le renouveau de la carrière de l’acteur, c’est plus que prometteur pour la suite, il faut l’avouer.

Les plus

Nicolas Cage et Pedro Pascal, excellents
Des moments tordants
Un film honnête et respectueux
Rythmé et plaisant de bout en bout

Les moins

Dernier acte moins percutant
On aurait pu espérer plus drôle, plus osé

En bref : Nicolas Cage revient en jouant Nicolas Cage. C’est méta, parfois facile notamment sur la fin, et si ça a ses défauts, l’ensemble fait sourire, a ses grands moments, et l’acteur semble s’éclater. La bonne humeur est communicative donc.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Nicolas Cage and Pedro Pascal are both excellent
♥ Some parts are really hilarious
♥ The film is honest and respect its themes, actors and the audience
♥ Never boring and likable from start to finish
⊗ The last part is less funny and interesting
⊗ We were hoping for something funnier, or more… bold maybe
Nicolas Cage is back being himself. It’s meta, it’s sometimes easy (the end), and yes it’s far from being perfect, but the entire film is often funny, has some great parts, and Cage seems to have a lot of fun.

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