Titre Original : The Gray Man
2022 – Etats Unis
Genre : Action
Durée : 2h02
Réalisation : Anthony et Joe Russo
Musique : Henry Jackman
Scénario : Joe Russo, Christopher Markus et Stephen McFeely d’après le roman de Mark Greany
Avec Ryan Gosling, Chris Evans, Ana de Armas, Billy Bob Thornton, Jessica Henwick, Dhanush, Alfre Woodard, Regé-Jean Page, Wagner Moura et Julia Butters
Synopsis : ‘The Gray Man’ est le nom de code de Court Gentry, un ancien agent de la CIA devenu tueur gages. S’il n’accepte d’éliminer que des individus qu’il considère comme des criminels, lui-même est la cible de toutes sortes d’organisations et groupes internationaux, notamment son ancien employeur…
En me lançant dans The Gray Man, j’ignorais que le film était (en parti) produit par Netflix, et que les frères Russo étaient derrière la caméra, alors qu’apparemment, beaucoup attendaient le film avec un marketing surtout axé sur les réalisateurs (et le casting, quand même, faut pas pousser). Non, moi, j’avais juste vu un casting que j’apprécie, avec Ryan Gosling (Drive, Only God Forgives, Blade Runner 2049), Chris Evans (Snowpiercer, Scott Pilgrim, Captain America) et Ana de Armas (Blade Runner 2049, No Time to Die, Knock Knock). Mais bon, comme il ne faut pas brûler l’ambulance dés qu’elle aborde le gros N rouge, même si leurs productions s’avèrent souvent, pour rester gentil, bancales, et que des frères Russo, je ne connais que leurs deux opus d’Avengers, je me suis lancé, les yeux ouverts (c’est plus pratique pour voir le film), dans The Gray Man. Après tout, si je connais peu les frères Russo comme réalisateurs, je les connais comme producteurs, et là, c’est tout de suite plus emballant (Relic, Everything Everywhere All at Once). Après deux heures de spectacle décérébré, on peut facilement affirmer que The Gray Man ne marquera pas les esprits. Mais que, contrairement à ce qu’on peut lire ça et là, n’est pas non plus la bouse irregardable. Juste un honnête divertissement, qui pèche par un très gros manque d’originalité, et donc est finalement un blockbuster générique au possible. Mais divertissant donc. Le genre de métrage que l’on ne regarde de toute manière pas pour se prendre des twists bouleversants et pleurer aux côtés de personnages déchirés, mais bien pour le grand spectacle. Dans les faits en tout cas, The Gray Man se place dans la catégorie du sous James Bond, ou plutôt du sous Jason Bourne, tant il reprend pas mal d’éléments connus de la saga. Mais peut-on pour cela en vouloir aux frères Russo, ou aux trois scénaristes, sachant que le film adapte un roman, premier d’une série de 12 autres titres, écrits par Mark Greany, connaisseur du genre puisqu’il aura travaillé sur des romans Tom Clancy ?
The Gray Man pêche de son manque d’originalité, de son côté déjà vue, de la comparaison avec d’autres métrages abordant la même histoire, les mêmes personnages, les mêmes thématiques, mais le roman était-il si différent ? Donc voilà, inutile d’en parler des siècles, The Gray Man nous raconte bel et bien l’histoire d’un ancien agent pour la CIA, nommé Six, qui sera traqué par les siens puisqu’il a en sa possession des preuves compromettantes sur des gradés du gouvernement. Du coup, tout le monde veut la peau de notre héros, dont l’aventure va le mener de la Thaïlande à Hong Kong, en passant par la Croatie et quelques pays d’Europe de l’Est. Voilà, le rapprochement avec Jason Bourne est évident, tant le film prend des allures de courses poursuites de 2h entre un ancien agent de la CIA, très bon voir le meilleur dans ce qu’il fait, et le reste de l’agence, voir des tueurs embauchés spécialement pour le boulot. Deux heures durant, nous suivons Ryan Gosling, fidèle à lui-même, qui va tenter de survivre à de très nombreux assauts, et tuer un peu tout ce qui est sur sa route. Si l’acteur semble à l’aise avec l’action, et affiche un jeu tout en retenue (ou sans expressions, comme dirons les détracteurs), ça fonctionne pour le rôle qu’on lui donne, même s’il se fait immédiatement écraser par Chris Evans, jouant donc son nemesis, le tueur psychopathe prêt à tous les dommages collatéraux pour arriver à son objectif. C’est simple, Evans se lâche totalement dans une caricature de grand méchant, qui adore la torture, tue froidement, balance des punchlines qui fonctionnent une fois sur deux, rigole comme un méchant. Un stéréotype sur pattes, mais l’acteur semble heureux d’en faire des caisses, à tel point que ça en devient presque rafraichissant. Pour compléter le casting, Six pourra compter sur un autre agent qui lui filera un coup de main, agent prenant les traits de la sublime Ana de Armas.
Si elle est présente tout le long du film, son personnage reste malgré tout assez limité, mais il faut avouer qu’après la légère arnaque de No Time to Die (en gros, le meilleur personnage du film… qui disparaît après 10 minutes à l’écran), voir l’actrice à l’écran dans un gros film d’action sur toute la durée fait clairement plaisir. Ce qui fait encore plus plaisir, c’est de la voir continuer à avoir des rôles au premier plan dans des gros films de studios, sans pour autant délaisser le cinéma indépendant (on peut la voir cette même année dans le nouveau film de Adrian Lyne aux côtés de Ben Affleck, Deep Water). Et donc, niveau action, car si on regarde The Gray Man, ce n’est pas pour réfléchir, mais pour voir tout pleins de trucs exploser à l’écran et des figurants tomber par centaines sous les balles. Bon, alors, déjà, les frères Russo, un peu comme Michael Bay, ont dû découvrir l’existence du drone durant le tournage. Ils n’en abusent pas comme Michael Bay, mais ils font mumuse avec quand même. Niveau action, c’est plutôt généreux, et souvent, ça a de la gueule, si on ferme les yeux sur certains CGI qui viennent par moment retirer un peu le spectaculaire des scènes (la fin de la scène du tramway par exemple). Alors que quand ça se fait plus simpliste, comme lors de simples fusillades (nombreuses) ou combats à mains nus (nombreux aussi), ça fonctionne déjà mieux. Le montage est sans doute un poil trop cut mais on parvient malgré tout à comprendre ce qu’il se passe à l’écran. En gros donc, ça fait clairement le boulot. Comme le film, sans surprises, vite vu vite oublié, mais pas désagréable non plus. Divertissant donc.
Les plus
Le casting
Assez généreux en action
Du droooooone… mais moins que chez Michael Bay
Bien rythmé
Les moins
Quelques CGI ratés
Un blockbuster lambda
Une formule bien trop connue (Jason Bourne)
En bref : The Gray Man n’est ni une bombe, ni une bouse, mais juste un petit blockbuster qui fait clairement le boulot, à savoir divertir le spectateur pendant deux heures sans faire réfléchir.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ The cast ♥ Many action scenes, it’s generous ♥ Many drone’s shots… but less than the last Michael Bay movie ♥ Good pacing |
⊗ Too much CGI ⊗ A classic and typical blockbuster ⊗ The formula is too well known (Jason Bourne) |
The Gray Man is not a great flick, or a really bad movie, it’s just a little blockbuster that does the job, meaning it will entertain you for 2 hours and you won’t have to think at all. |
Vu. Oui, c’est correct franchement, ça divertit, j’ai passé un assez bon moment – le casting joue beaucoup aussi. MI+Bond+Nikita+Bourne et on mélange un peu tout… Et le résultat, c’est que c’est pas génial mais toujours six coudées au-dessus de la bouse NO TIME TO DIE. En fait mon plus gros regret c’est que malgré les voyages, on ne fait que survoler chaque pays, chaque ville – à part Vienne. En gros ça aurait pu être plus dépaysant…
Chez Netflix, TYLER RAKE est mieux.
PS : je pense qu’il y a une erreur dans ta première phrase, il faudrait sans doute remplacer le « ni » par un « et »
Voilà, quand je vois certains avis incendiaires non modérés en mode « pire film de l’année », « pire film Netflix » blabla, je comprend pas. C’est clair que 200 millions pour ça, bon c’est limite, que le film n’invente rien (le roman qu’il adapte inventait il du coup quelque chose ?), mais c’est pas désagréable voilà. Je suis sûr qu’avec un peu moins de CGI, le côté impressionnant aurait été plus présent, mais en soit, ça se regarde. Mais apparemment, une suite a déjà été validée, donc bon, on verra bien hein…
PS : Non tu n’as rien vu du tout haha.